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sévérité des lois; ils furent obligés de s'expatrier. Le chevalier de Saint-Aignan voulut mériter d'y rentrer un jour, par des exploits dignes d'effacer l'erreur où un faux point d'honneur l'avoit entraîné. Il offrit ses services à l'Empereur, et demanda d'être employé contre les Turcs; il fut tué, en ́1664, au passage du Raab, en Hongrie, après avoir donné des preuves de la plus grande valeur, et s'être enveloppé dans son drapeau, pour le défendre jusqu'à la mort.

No VI. PAGES 147, 159, etc.

Extrait des Registres du secrétariat de la maison du Roi; année 1689 (1).

Provisions de Gouverneur de Monseigneur le duc de Bourgogne, pour M. le duc de Beauvilliers.

A Versailles, le 16 août 1689.

Louis, etc. A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Rien n'étant plus important pour le soutien de notre couronne, la grandeur de notre État, l'avantage de nos sujets et notre satisfaction particulière, que de donner à notre très-cher et trèsamé petit-fils, le duc de Bourgogne, une éducation proportionnée à l'éclat et à la grandeur de sa naissance; nous avons voulu lui' choisir un gouverneur digne de cet emploi, par sa naissance, sa probité, ses bonnes mœurs, la pureté de sa religion, et sa suffisance et expérience dans les affaires et dans la guerre. Et, connoissant que notre très-cher et bien-amé cousin, Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, pair de France, premier gentilhomme de notre chambre, chevalier de nos ordres, chef du conseil royal de nos finances, gouverneur et notre lieutenant général au gouvernement du Havre de Grâce, possède

(1) Ces Registres, formant environ 160 volumes in-folio, se conservent à la section administrative des Archives du royaume (rue du Chaume, hôtel Sou• bise, à Paris.) Les extraits que nous rapportons ici, sont tirés du t. E, 3,375.

éminemment toutes ces qualités, ayant dans les emplois de guerre, et dans les fonctions de ses charges, donné des marques d'une valeur distinguée, d'une entière probité, grande capacité et bonne conduite; nous avons fait choix de lui, pour remplir cette importante charge, nous persuadant que nous ne pouvons la confier à une personne, des soins et de l'application duquel nous devions attendre de plus grands fruits dans l'éducation de notredit fils.

A ces causes, et autres considérations à ce nous mouvant, nous avons notredit cousin le duc de Saint-Aignan, fait, constitué, ordonné et établi, faisons, constituons, ordonnons et établissons par ces présentes, signées de notre main, Gouverneur de la personne de notredit fils, le duc de Bourgogne, et premier gentilhomme de sa chambre, pour désormais en avoir la conduite et direction, avec plein pouvoir et autorité de l'avertir, reprendre et corriger, si besoin est, des fautes dans lesquelles il pourroit tomber; lui donner de si bonnes impressions de la vertu, qu'elles ne puissent s'effacer; prendre soigneusement garde que son esprit soit exempt de toutes sortes de corruptions, et ne reçoive aucune mauvaise tache; le faire servir par les officiers qui seront près de sa personne pendant son bas âge, pour son instruction et nourriture, leur recommander ce qu'ils auront à faire, et ordonner ce qu'il verra être nécessaire pour son service, et généralement faire en ladite charge de Gouverneur de notredit fils et de premier gentilhomme de sa chambre, tout ce qui est du devoir et fonctions d'icelle, avec tous les pouvoirs, autorités, honneurs, prérogatives et prééminences qui y appartiennent, et aux gages et appointements qui seront pour ce or donnés par nos états. Si donnons en mandement à tous nos officiers et sujets qu'il appartiendra, que notredit cousin, le duc de Saint-Aignan, après que nous aurons pris et reçu de lui le serment en tel cas requis et accoutumé, ils aient à reconnoître et faire reconnoître en ladite qualité, et à lui obéir et entendre ès choses concernant ladite charge. Mandons aussi à nos amés et féaux conseillers, les gardes de notre trésor royal, aux maîtres de notre chambre aux deniers, et autres qu'il appartiendra, que les gages, appointements et droits qui seront par nous ordonnés

à notredit cousin le duc de Saint-Aignan, ils aient à lui payer et délivrer dorénavant, par chacun an, aux termes et en la manière accoutumés, suivant nos états, rapportant lesquels avec ces présentes ou copie d'icelles dûment collationnée, pour une fois seulement, avec quittance sur ce suffisante. Nous voulons que tout ce qui lui aura été payé, soit passé et alloué, en la dépense de leurs comptes, par nos amés et féaux les gens de nos comptes à Paris, auxquels mandons ainsi le faire sans difficulté; car tel est notre plaisir. En témoin, etc. Donné à Versailles, le 16 août l'an de grâce 1689, et de notre règne le 47o.

Provisions de Précepteur de Monseigneur le duc de Bourgogne,
pour M. l'abbé de Fénelon.

A Versailles, le 16 août 1689.

Louis, etc. A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Ayant jugé qu'il étoit temps de penser à l'éducation de notre très-cher et très-amé petit-fils, le duc de Bourgogne; nous avons voulu lui donner un Précepteur, qui puisse cultiver les bonnes dispositions qui commencent à paroître en sa personne, en lui inspirant les sentiments de religion, et toutes les autres vertus que doit avoir un prince chrétien, et en formant son esprit aux grandes choses, par la connoissance des lettres et des sciences. Et étant informé que notre cher et bien amé, le sieur François de Salignac de La Mothe-Fénelon, doyen commandataire de Carenac, a toute la probité, les bonnes mœurs et la sagesse nécessaires pour remplir dignement cet emploi, et que toutes ces qualités, jointes à sa naissance, et aux services de plusieurs de sa famille, qui ont été honorés de grandes charges et emplois dans la guerre, de la dignité de chevalier de l'ordre de Saint-Michel et du Saint-Esprit, et de la prélature, l'exciteront à nous donner, dans l'instruction de notredit fils, toute la satisfaction que nous en devons attendre:

A ces causes, et autres à ce nous mouvant, nous avons ledit sieur abbé de Fénelon fait, constitué et établi, faisons, constituons et établissons par ces présentes, signées de notre main, en la charge de Précepteur de notredit fils le duc de Bourgogne, pour désormais l'exercer, aux honneurs, autorités, prérogatives, et

prééminences accoutumés, tels et semblables qu'en a joui le Précepteur de notre très-cher et très-amé fils le Dauphin, et aux gages et appointements qui seront ordonnés par nos états; et ce tant qu'il nous plaira. Si donnons en mandement à tous qu'il appartiendra, que ledit sieur de La Mothe-Fénelon, après que nous aurons pris et reçu de lui le serment en tel cas requis et accoutumé, et icelui mis en possession de ladite charge, ils aient à le reconnoître en ladite qualité; et d'icelle, ensemble du contenu ci-dessus, le fassent et laissent jouir et user pleinement et paisiblement, et à lui obéir et entendre de tous ceux et ainsi qu'il appartiendra, ès choses concernant ladite charge. Mandons à nos amés et féaux conseillers, les gardes de notre trésor royal, aux trésoriers de notre maison, et autres qu'il appartiendra, de lui payer lesdits appointements, aux termes et en la manière accoutumée, suivant les états qui en seront par nous signés et arrêtés, et rapporter par eux ces présentes ou copie d'icelle dùment collationnée, pour une fois seulement, avec quittance sur ce suffisante. Nous voulons que ce qui lui aura été payé à l'occasion susdite, soit passé et alloué en la dépense de leurs comptes, par nos amés et féaux les gens de nos comptes à Paris, auxquels mandons ainsi le faire sans difficulté. Car, etc. En témoin, etc. Donné à Versailles, etc.

Provisions de Gentilhomme de la manche de Monseigneur le duc de Bourgogne, pour le sieur Dupuys.

A Versailles, le 16 août 1689.

Louis, etc. A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Voulant pourvoir à ce qu'il y ait toujours près de notre très-cher et très-amé petit-fils, le duc de Bourgogne, des personnes pour le suivre partout, veiller sur ses pas, et prévenir les accidents qui peuvent arriver aux enfants de son âge; nous avons fait choix, à cet effet, de notre cher et bien amé Isaac Dupuys, l'un de nos gentilshommes ordinaires, de la bonne conduite et de la sagesse duquel nous sommes informés.

A ces causes et autres à ce nous mouvant, nous avons ledit sieur Dupuys commis, ordonné et établi, commettons, ordonnons et établissons, par ces présentes, siguées de notre main,

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pour suivre partout notredit fils, le duc de Bourgogne, demeurer assidu auprès de sa personne, en qualité de Gentilhomme de sa manche, ne le point perdre de vue, et prendre exactement garde qu'il ne lui arrive aucun inconvénient; le tout, sous les ordres et la direction de notre cousin, le duc de Beauvilliers, son Gouverneur; pour jouir, par ledit sieur Dupuys, de ladite charge de Gentilhomme de la manche de notredit fils; aux honneurs, autorité, prérogatives, et prééminences qui y appartiennent, et aux gages et appointements qui seront par nous ordonnés suivant nos états; et ce, tant qu'il nous plaira. Si donnons en mandement à notre cousin le duc de Beauvilliers, qu'après qu'il lui sera apparu des bonnes vie, mœurs, religion catholique, apostolique et romaine dudit sieur Dupuys, et qu'il aura pris et reçu de lui le serment en tel cas requis et accoutumé, il le mette et institue en possession et jouissance de ladite charge; et d'icelle, ensemble des honneurs, prérogatives et prééminences susdites, le fasse jouir et user pleinement et paisiblement, obéir et entendre de tous ceux, et ainsi qu'il appartiendra, ès choses concernant ladite charge. Mandons à nos amés et féaux conseillers, les gardes de notre trésor royal, et aux trésoriers généraux de notre maison, que lesdits gages et appointements ils lui payent à l'avenir, par chacun an, aux termes et en la manière accoutumée, suivant nos états, et rapportant ces présentes, ou copie d'icelles dûment collationnée, pour une fois seulement, avec quittances sur ce suffisantes. Lesdits gages et appointements seront passés et alloués en la dépense des comptes de ceux qui en auront fait le payement, par nos amés et féaux, les gens de nos comptes à Paris, auxquels mandons ainsi le faire sans difficulté. Car tel est notre plaisir. En témoin, etc. Donné, etc.

Serment de la charge de Gouverneur de Monseigneur le duc de Bourgogne.

Vous jurez et promettez à Dieu, de bien et fidèlement servir le Roi, en la charge de Gouverneur de la personne de monseigneur le duc de Bourgogne; que vous emploierez tous vos soins à lui donner une éducation digne de la grandeur de sa naissance royale, et à former son esprit, son courage, ses mœurs,

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