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BONTÉ DE DIEU.

Qu'un homme ait été offensé par un autre homme, hélas! souvent les regrets les plus sincères, les humiliations les plus profondes, les satisfactions les plus pleines et les plus abondantes ne peuvent rien pour adoucir son cœur irrité. Il est inexorable; il n'écoute rien; il veut se venger. Cependant, ô mon Dieu, quel outrage si grand peut-il recevoir de la part de son semblable? Ils ont été pétris l'un et l'autre de la même boue. Ce vindicatif d'ailleurs ne devroit-il pas faire réflexion qu'il peut à son tour avoir besoin d'indulgence, et qu'il s'expose à éprouver la même rigueur dont il use envers les autres? De plus, peut-être s'est-il attiré l'offense dont il se plaint, et qu'il voudroit laver dans le sang de son ennemi, par ses hauteurs, par sa dureté, par son peu de ménagement, par ses injustices. Mais le Dieu que j'ai eu l'audace d'offenser est autant élevé au-dessus de moi que l'être l'est du néant : souverainement juste, toutes ses œuvres sont l'équité et la justice même ; infiniment bon, hélas ! il n'a jamais répondu à mes outrages que par de nouveaux bienfaits, et mon ingratitude n'a jamais suspendu les effets de sa bonté pour moi. Néanmoins, dès que j'ai voulu retourner à lui, m'a-t-il fait acheter le pardon que je lui demandois par des délais éternels, par des rebuts si pénibles à l'amour-propre, et qui anéan

tissent presque tout le prix d'une grâce, plutôt arrachée par l'importunité qu'elle n'est accordée ? Non; comme un père tendre à qui la joie de revoir son fils fait oublier tous ses égarements et tous ses torts, il a couru au-devant de moi, il m'a embrassé, il m'a pardonné avant même que je l'eusse demandé; il m'a rétabli dans tous mes anciens droits; et la seule chose qu'il a exigée de moi, c'est que mon retour fût sincère; que, comme il avoit toujours eu pour moi le cœur d'un père, je reprisse pour lui le cœur d'un fils, sans conserver de liaison secrète avec le monde son ennemi. O bonté, que nous ne saurions ni imiter ni comprendre! ô dureté des hommes, qu'une telle bonté ne touche et n'amollit point! PARAPHR.

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GLOIRE DE DIEU.

Si la gloire du monde, sans la crainte de Dieu, étoit quelque chose de réel, quel homme jusque-là avoit paru sur la terre qui eût plus lieu de se glorifier lui-même que Jésus-Christ?

Outre la gloire de descendre d'une race royale et de compter les David et les Salomon parmi ses ancêtres, avec quel éclat n'avoit-il pas paru dans le monde?

Suivez-le dans tout le cours de sa vie : toute la nature lui obéit; les eaux s'affermissent sous ses pieds; les morts entendent sa voix; les démons, frappés de sa puissance, vont se cacher loin de

lui; les cieux s'ouvrent sur sa tête, et annoncent eux-mêmes aux hommes sa gloire et sa magnificence; la boue entre ses mains rend la lumière aux aveugles; tous les lieux par où il passe ne sont marqués que par ses prodiges : il lit dans les cœurs; il voit l'avenir comme le présent; il entraîne après lui les villes et les peuples: personne avant lui n'avoit parlé comme il parle; et, charmées de son éloquence céleste, les femmes de Juda appellent heureuses les entrailles qui l'ont porté.

Quel homme s'étoit jamais montré sur la terre environné de tant de gloire ? Et cependant il nous apprend que s'il se l'attribue à lui-même, et que sa gloire ne soit qu'une gloire humaine, sa gloire n'est plus rien Si ego glorifico meipsum, gloria mea nihil est. PETIT CAR.

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JUSTICE DIVINE.

ASSURÉ de votre secours, je dédaignerai toujours, grand Dieu, tous ces appuis humains et frivoles qui n'ont pour ressource qu'un bras de chair et de sang. Ces pécheurs ne sont pas dignes de secourir et de protéger ceux qui vous servent : leur puissance, née du crime et de l'injustice, n'est 'destinée qu'à les opprimer. Vous ne les élevez que pour les faire servir à la sanctification des justes, par les peines et les persécutions qu'ils leur suscitent. Vos serviteurs sortiroient de l'ordre de la Providence, s'ils cherchoient auprès d'eux une

vaine protection : ils n'en doivent attendre que des rebuts et des outrages; mais le temps des épreuves ne durera pas toujours. Il partira enfin des trésors de votre colère le coup terrible qui réduira en poudre la puissance et la grandeur de l'homme inique. Ses vexations et ses injustices seront exposées au grand jour. Les lois publiques lui en demanderont un compte sévère. On arrachera de ses entrailles ces richesses qu'il avoit arrachées lui-même au sein des pauvres. Il ne lui en restera que la honte et l'opprobre. Ses protecteurs l'abandonneront; et pour faire oublier l'indignité de leur protection, ils seront les premiers à publier et à détester ses rapines. Cette foule d adulateurs qui l'environnoit se dissipera comme un vain nuage. Il se trouvera tout seul chargé du poids de son indigence et de ses iniquités. On cherchera autour de lui quelques restes du moins de son ancien faste et de sa magnificence odieuse, et il n'en paroîtra pas la plus légère trace; et l'on n'y trouvera que sa confusion et son désespoir. Voilà, grand Dieu, les spectacles que votre justice donne tous les jours à la terre; et l'impie, après cela, peut-il se flatter que vous ne rechercherez point ses injustices, qu'elles disparoîtront à vos yeux, et qu'il n'en restera pas plus de vestige après lui que de lui-même et des choses qui n'ont jamais été ? PARAPHR.

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SAINTETÉ DE MARIE.

Tous les peuples et toutes les nations ont entendu parler des merveilles de Dieu en elle : partout où la gloire de Jésus-Christ a trouvé des adorateurs, la sienne a trouvé des honneurs et des hommages. A peine eut-elle disparu de la terre, que les hommes apostoliques lui adressèrent des vœux ces siècles heureux et si honorables à la foi furent les premiers dépositaires du respect des Fidèles envers Marie; et il falloit bien que l'Église, encore naissante, rendît déjà des honneurs solennels à cette reine du ciel, puisqu'il s'éleva dèslors parmi les Fidèles des hommes ignorants et superstitieux qui, frappés de l'éminence de sa gloire et de sa dignité, changèrent la piété en superstition et en idolâtrie, lui offrirent des sacrifices, et lui rendirent des honneurs qui ne sont dus qu'à l'Éternel. Ainsi, à mesure que la foi se répandit, le culte de Marie s'établit sur la terre; à mesure que l'Église, favorisée par les Césars, vit l'éclat et la magnificence accompagner la sainteté de ses mystères, les hommages rendus à Marie devinrent plus pompeux et plus solennels. En vain parurent alors des esprits inquiets et superbes qui osèrent lui disputer l'auguste qualité de mère de 'Dieu. Leurs blasphèmes ne servirent qu'à réveiller la piété de ses Fidèles; de toutes parts s'élevèrent des autels et des temples magnifiques consacrés, sous sa protection

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