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et les juifs, puisque les chrétiens tirent de ces prophètes, la preuve que JésusChrist est le Messie, et que les juifs, toujours attachés à l'attente d'un Messie futur, le nient opiniâtrément. Pour persévérer dans leur doctrine, et pour répondre tant bien que mal à cette preuve,

il leur est nécessaire de donner, aux prédictions de leur loi, un sens différent du nôtre. Il y a aussi des oppositions entre les diverses interprétations données par les juifs. Mais ces oppositions sont entre les juifs anciens et les modernes. Leurs docteurs antérieurs à Jésus-Christ, ou qui vivoient à-peu-près de son temps, appliquoient, sans difficulté, au Messie, les prophéties que nous montrons réalisées en Jésus-Christ. Les rabbins venus depuis, sentant l'avantage que la religion chrétienne retiroit de l'accomplissement de ces prédictions, ont voulu les détourner à d'autres objets. Comment peut-on nous objecter ces différences dans leurs interprétations? N'est-il pas clair, au contraire, comme nous l'avons déjà remarqué, que les juifs ne peuvent soutenir leur système, sans contredire la

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foi de leurs pères, que parconséquent le changement survenu, à cet égard, dans la doctrine de la synagogue, milite en notre faveur, et que c'est l'intérêt de la cause judaïque qui l'a produit? C'est nous qui argumentons avec une force victorieuse, contre les rabbins actuels, des aveux de leurs anciens bien plus instruits qu'eux, qui leur montrons la défection de la doctrine, constamment enseignée dans leur religion, jusqu'au temps où il a été utile au soutien de leur religion, d'en changer, nous faisons voir et la variation, premier caractère de l'erreur, et l'intérêt de la variation qui achève. de prouver l'erreur. En nous opposant ces variations de la synagogue, on nous objecte précisément ce qui fait une de nos preuves

Il y a aussi parmi les chrétiens, des différences sur la manière d'expliquer quelques prophéties, Mais il faut examiner quelles sont ces différences. Elles ne portent point sur le fond des prophéties. Tous les théologiens, tous les interprètes, sont d'accord que les diverses prédictions que nous rapportons,

sont relatives au Messie; se sont pleinement accomplies en Jésus-Christ; et démontrent clairement qu'il est l'envoyé de Dieu. S'il y en a quelques-uns qui, sur quelques-unes de ces prophéties, s'écartent de l'enseignement général, et donnent une explication différente, ils sont en si petit nombre, qu'ils n'empêchent point l'unanimité morale. Sur quoi donc portent les disputes entre les docteurs chrétiens? Sur quelques points de critique, incidents et absolument indifférens à la question principale. Par exemple, tous convenant que la prophétie de Jacob à Juda, que celle de Daniel sur les soixante et dix semaines, prouvent que le Messie est venu, et que le Messie est Jésus-Christ: tous ne sont pas d'accord sur le temps où le sceptre est entré dans la Tribu de Juda, et en est sorti; sur l'époque où ont dû commencer les soixante et dix semaines. Je demande à tout homme raisonnable, même à tout incrédule, en quoi les disputes sur ces questions particulières, affoiblissent l'au-torité des prophéties, et énervent la preuve qui en résulte?

XXI. Reprenons maintenant le principe de l'objection. Dieu, dit-on, daiguant manifester aux hommes une vérité importante, doit lui donner un tel degré de clarté, qu'ils ne puissent la méconnoître. Sur cela, Bergier demande jusqu'à quel point des prophéties doivent être claires, pour être censées authentiques. Et j'ajoute que je ne vois pas pourquoi Dieu est tenu de donner aux vérités qu'il révèle, toute la clarté possible. Que lors qu'il dicte des lois qui doivent être strictement observées, il les fasse connoître sans aucune obscurité, cela est naturel; et nous voyons les prophètes s'exprimer ainsi quand ils prêchent quelque point de la morale sainte (104). Mais la promesse du Messie étoit d'un genre différent, il suffisoit que le degré de clarté fut proportionné au degré de croyance exigé. Dieu n'exigeoit pas que dès le commencement du monde, les hommes connussent et crussent distinctement et positivement tout ce qui avoit rapport au Libérateur qu'il promettoit. Il entroit dans les vues de sa providence, que la foi et les espérances des hommes,

que

hommes, dans leur Libérateur, devinssent plus claires et plus détaillées à mesure le temps de sa venue approcheroit. Dans le premier âge, il suffisoit à ses intentions que l'homme fût consolé dans les calamités suite du péché originel, par l'espoir d'un Réparateur. Ainsi la première prophétie quien est faite à Adam, est assez obscure. Les promesses adressées à Abraham, à Isaac et à Jacob, sont beaucoup plus claires; elles annoncent que d'eux naîtra celui dans qui toutes les nations seront bénies. La prophétie de Jacob à Juda, prend un caractère plus positif encore: elle indique l'époque où celui qui est l'attente des nations, sera donné au monde ; viennent les prédictions faites à David, que ce sera de lui que descendra ce grand Personnage. La race dont il doit sortir déterminée, il s'agit de particulariser les traits auxquels on devra le reconnoître. C'est ce que font tous les autres prophètes qui marquent des caractères tellement distincts, qu'il faut s'aveugler pour s'y méprendre. Deux choses entroient dans les vues de la Sagesse suprême. La première, qu'il y eût une espé

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