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simples et clairs. Nous aurons occasion de le montrer, par la citation même de leurs passages. Les payens étoient forcés de recourir aux allégories, pour expliquer, non-seulement leurs oracles, mais les faits mêmes de leur religion et pour justifier leurs divinités des obscénités et des crim dont la mythologie les chargent. Les faits de l'histoire judaïque sont réels et n'ont pas besoin d'explication,si, d'après les Apôtres, les Pères y ont vu des figures de Jésus-Christ ils ont ajouté le sens figuratif au sens littéral, ils ne l'ont pas substitué. J'ai eu occasion de prouver ailleurs que c'est injustement qu'on leur impute d'avoir fait des allégories le fondement de la religion (91).

XV. Je dis ensuite qu'il faut distinguer les diverses manières dont une proposition peut avoir deux sens. Elle est répréhensible, quand elle présente deux sens, dont l'un est vrai et l'autre faux x; parce qu'elle tend à tromper, en induisant à croire le sens faux, sous l'apparence du sens vrai qu'elle montre. Tels étoient les oracles cités dans le paganisme, que

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Cicéron rapporte d'après Hérodote et Ennius, quoiqu'il ne les croye pas authentiques. Ils avoient été faits l'un à Crésus, l'autre à Pyrrhus ; et ils paroissoient promettre des victoires; mais ils étoient énoncés de manière à pouvoir également annoncer des défaites (92). Le double sens de ces oracles étoit une ambiguité concertée de manière à exprimer les deux contraires; à faire croire le oui et le non, tellement que, quelqu’événement qui arrivât, la véracité du prédiseur fût en sûreté et sa personne exempte de reproche. Mais il en est tout autrement du double sens de nos prophéties mystiques. Ce ne sont pas deux sens opposés: ce sont deux sens subordonnés l'un à l'autre. Ce ne sont pas deux sens dont l'un soit vrai et l'autre faux ce sont deux sens également vrais. Il n'y a ni équivoque ni ambiguité. En quoi donc pourroit consister la tromperie? Dans quelle erreur engage cette prophétie? Que l'on s'en tienne au sens littéral; qu'on voye uniquement le sens figuré; qu'on les reçoive tous les deux; dans toutes ces hypothèses, on trouve toujours la vérité.

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XVI. « Quand Dieu, disent encore » les incrédules, daigne manifester aux >> hommes des vérités importantes à leur » Lonheur, ce doit être avec une clarté » telle qu'ils ne puissent les méconnoître. » S'il avoit dicté des prophéties, elles » auroient dû avoir un caractère de » clarté qui les distinguât de toutes les >> autres manières de deviner l'avenir. parmi les payens eux-mêmes ceux qui étoient raisonnables, rejetoient » leurs prétendus oracles, sur le fonde»ment de leur obscurité. Si Dieu, di» soit Cicéron, veut que nous connois»sions les choses futures, il doit nous » les déclarer ouvertement. S'il veut que »> nous les ignorions, il ne doit pas nous >> les annoncer, même obscurément (93). » Les prophéties qu'on nous rapporte » de l'ancien testament, sont d'une obs»curité à laquelle on ne comprend rien. » Ce sont des énigmes, dont chacune >> donne le mot à sa guise. Les chrétiens » les expliquent d'une façon; les juifs » de l'autre. Ce n'est pas tout encore >> les docteurs chrétiens sont entr'eux » dans de continuelles disputes sur cette

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interprétation et les rabbins hébraï» ques ne sont pas plus d'accord dans >> leurs explications. Quelle Quelle lumière » peut-on faire sortir de ces épaisses » ténèbres»?

XVII. Les incrédules qui nous opposent le peu d'accord entre les divers interprètes des prophéties, devroient du moins ne pas se contredire les uns les autres dans les difficultés qu'ils nous opposent. Ici c'est l'obscurité que le plus grand nombre d'entr'eux reproche à nos prophéties, tandis que d'autres, soit anciens, soit modernes, les rejettent précisément à cause de leur trop grande clarté. Parmi les anciens, Porphyre trouvoit les prophéties de Daniel tellement claires, qu'il prétendoit qu'elles avoient été composées depuis le règne d'Antiochus Epiphanes, à qui, selon lui, elles étoient relatives (94). Parmi les mo⚫dernes, il y en a qui disent que bien des personnes éclairées, soit parmi les croyans, soit parmi les incrédules, ont regardé la trop grande clarté dans les prophéties, comme des preuves évidentes qu'elles avoient été faites après

coup; qu'on peut accorder aux auteurs de plusieurs de nos prophéties, non le titre de prophètes, mais celui d'historiens. Ainsi se fondent leurs objections sur les principes contradictoires. Les prophéties sont-elles claires? ils prononcent qu'elles ont été faites après coup. Renferment elles quelqu'obscurité ? ils décident qu'elles sont indignes de Dieu.

Cette difficulté que tirent quelques incrédules de la clarté de plusieurs de nos prophéties, suffiroit pour prouver la fausseté de l'assertion des autres, que toutes les prophéties sont obscures. Mais elle sera prouvée plus clairement encore par l'examen que nous en ferons. Nous établirons positivement qu'il y en a dont la clarté est au-dessus de toute contradiction. Car il ne faut pas croire qu'une proposition devienne obscure parce que quelques personnes intéressées auront cherché à répandre des doutes sur son véritable sens. Une proposition est claire, quand on ne peut faire sur sa signification que de vaines difficultés. Si toute objection rendoit une phrase

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