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qu'il viendra sept années d'abondance, qui seront suivies de sept années de stérilité. Le sens métaphorique est celui qu'expriment les paroles transportées à une signification autre que la naturelle. Quand Jacob prédit que Juda sera un lion couché sur sa proie, que Benjamin sera un loup ravissant, il est évident qu'il parle métaphoriquement. Le sens mystique est celui que le texte présente à l'esprit, non pas immédiatement et directement, mais médiatement et indirectement et à l'aide de choses signifiées et figurées par le sens littéral. Nous avons déjà eu occasion d'en parler: et nous en avons donné un exemple dans le pseaume LXXI, lequel est primitivement et directement relatif à Salomon; mais dans lequel il y a des choses qui ne pouvant pas s'effectuer dans ce prince sont relatives à un autre personnage dont Salomon est la figure. La différence principale entre le sens métaphorique et le sens mystique, est que celui-ci suppose un sens littéral qu'exclut celuilà. Dans le sens mystique, le prophète a en vue deux objets exprimés, l'un lit

téralement, l'autre figurativement. Dans le sens métaphorique, le prophète n'a en vue que sa métaphore, il n'a eu nullement dessein d'énoncer ce que signifient proprement ses paroles. David, au pseaume LXXI, voit d'abord près de lui Salomon, et ensuite au delà un autre personnage plus puissant; mais Jacob ne voit pas réellement dans Juda un lion et dans Benjamin un loup.

Il est certain et universellement reconnu, que la manière de parler par métaphores ou par allégories, qui sont des métaphores continuées, étoit trèscommune parmi les orientaux; et que spécialement les prophètes en faisoient un très-fréquent usage. Quelquefois ils avertissoient eux-mêmes qu'ils parloient en style figuré. Ainsi Isaïe, au chapitre cinquième, après avoir décrit une vigne, qui, bien que cultivée avec soin, n'a produit que des fruits sauvages, déclare que cette vigne est le peuple d'Israël, qui n'a répondu aux bienfaits de son Dieu que par des offenses. D'autres fois les prophètes n'expliquent point leurs figures; mais alors elles s'expliquent

d'elles-mêmes. Nous voyons le même Isaïe, au chapitre onzième, décrivant la prospérité du temps où viendra le rejeton de Jessé, dire que le loup habitera avec l'agneau, le léopard avec le chevrau etc. Il est évident que dans ces passages le sens réel, le sens qu'a eu en vue le prophète, n'est pas le sens littéral, le sens qu'offre la signification grammaticale des termes. On se tromperoit en les entendant ainsi : et on est obligé par la force même du sens de les expliquer allégoriquement. Les docteurs de la loi eux-mêmes, avant la venue de Jésus-Christ, entendoient dans le sens métaphorique beaucoup de leurs prophéties, spécialement de celles que nous entendons ainsi. Comment donc nos adversaires peuvent-ils trouver mauvais que nous fassions usage des passages prophétiques qui ne peuvent avoir d'autre sens réel que le sens métaphorique.

Car, nous le déclarons positivement, (et ceci répond à ce qu'il nous semble d'une manière satisfaisante à la difficulté), nous n'employerons la preuve tirée des prophéties métaphoriques que

lorsqu'un texte réunira quatre conditions: la première, que dans sa onification littérale il n'ait pas un sens raisonnable; la seconde, que sa signification métaphorique présente un sens très-clair; la troisième, qu'il s'applique avec justesse au Messie; la quatrième, que selon cette explication, il se trouve pleinement réalisé en Jésus-Christ. Il paroît évident qu'une prédiction qui réunira ces quatre caractères, doit être regardée comme une prophétie de la divine mission de Jésus-Christ.

Il en est de même des prophéties mystiques. J'ai déjà expliqué que je ne compte en faire usage que dans le cas où il s'y trouveroit des passages qui ne pouvant pas s'appliquer au personnage objet direct de la prédiction, trouveroient une juste application à JésusChrist. On ne peut trouver mauvais, ni que nous ne rapportions pas ces passages à celui avec qui ils n'ont aucune relation, ni que nous les rapportions à celui à qui ils conviennent parfaitement.

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XIII « Quoique ces notions et ces principes soient de toute clarté et de

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» toute justice, elles ne sont pas à l'abri » des cries des incrédules. Ils atta» des crit » quentes prophéties métaphoriques » et les prophéties mystiques. Sur les » premières, ils prétendent que les Apôtres et les Pères ont tourné en mé>>taphore toutes les prophéties et ont fait » de leurs allégories le fondement de la religion: ils les comparent aux payens, qui recouroient aux allusions pour expliquer toute leur idolâtrie. Sur les >> secondes, ils disent qu'un homme qui > donne deux sens à ses paroles, cherche » à tromper; et que tels étoient les oracles » des payens, qui, par leur double signi»fication, induisoient en erreur ceux » qui avoient la simplicité d'y croire ».

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De ces deux difficultés, la première porte sur une assertion fausse; la seconde, sur une équivoque d'expressions.

XIV. Je dis donc d'abord, qu'il est faux que les Apôtres et les Pères aient tourné en allégories toutes les prophéties. Disputant contre les juifs ou les payens, ils prennent dans le sens le plus strict et le plus littéral, celles des prophéties, qui sont exprimées en termes

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