Oldalképek
PDF
ePub

sont exactement accomplies en lui; et ensuite que cet accomplissement n'a pu être ni prévu par les lumières naturelles, ni effectué par hasard. C'est ce que nous ferons voir sur chacune de ces prophéties, lorsque nous les discuterons en détail.

V. « Quand un seul homme, dit » Pascal, auroit fait un livre des pré>> dictions de Jésus-Christ pour le >> temps et pour la manière, et que Jé» sus-Christ seroit venu conformément » à ces prophéties, ce seroit une force » infinie. Mais il y a bien plus ici. C'est > une suite d'hommes durant quatre mille >> aus, qui constamment et sans varia» tion, viennent l'un ensuite de l'autre prédire ce même avénement. C'est un » peuple tout entier qui l'annonce et qui subsiste pendant quatre mille an»nées, pour rendre en corps un témoi» gnage des assurances qu'ils en ont et » dont ils ne peuvent être détournés >> par quelques menaces et quelque per» sécution qu'on leur fasse. Ceci est tout >> autrement considérable (79) », En effet, si on veut s'arrêter un moment à consi

[ocr errors]
[ocr errors]

deux sortes de caractères pour discerner les prophéties: les uns négatifs, qui font connoître les fausses prophéties; les autres positifs, auxquels on reconnoît les véritables. Commençons par montrer que l'on ne peut pas attaquer nos prophéties en leur appliquant les caractères négatifs. Nous en avons reconnu trois.

En premier lieu, on ne doit pas mettre au rang des vraies prophéties les prédictions qui, de l'aveu de ceux qui les produisent, ne sont pas faites de la part de Dieu. Mais tous les prophètes juifs s'annoncent comme les hérauts du Toutpuissant (84). Plusieurs d'entr'eux rapportent la mission que Dieu leur a donnée et la manière dont ils l'ont reçue (85). Beaucoup d'autres commencent leur ministère par déclarer que ce qu'ils vont dire est la parole du Seigneur publiée par leur organe (86). Tous affectent de répéter très-fréquemment cette formule Voici ce que dit le Seigneur. On ne peut donc pas d'abord opposer à leur autorité cette première difficulté.

En second lieu, la fausseté reconnue de la doctrine en faveur de laquelle est

faite une prédiction, est une preuve certaine que la prédiction ne vient pas de Dieu. Or on ne voit dans les écrits des prophètes rien de contraire à ce que nous enseigne, je ne dis pas ici la révélation, puisque nos adversaires ne la croyent pas, mais la raison et cette loi naturelle qu'on se vante de suivre. Les incrédules, avec toutes leurs recherches, n'ont jamais pu trouver dans la doctrine et dans la morale des prophètes, rien qui contredise ce que nous découvrent les lumières naturelles, sur Dieu, sur l'homme, sur les rapports entre l'homme et Dieu.

En troisième lieu, nous avons vu que si la sainteté personnelle du prophète ne peut pas être une note positive de la vérité de sa mission, ses vices doivent être regardés comme une note negative ; et qu'on est très - fondé à croire que l'homme vicieux n'est pas l'organe de la Divinité. Mais que peut-on trouver dans les prophètes de l'ancienne loi qui inspire contre leur vertu le plus léger soupçon? Nous les voyons constamment être les hommes les plus en réputation de piété de toute leur nation. Nous voyons leur conduite

correspondre dans tous les points avec la morale exacte qu'ils prêchent. Nous voyons leur vie, non seulement religieuse, mais retirée et austère. Nous les voyons souffrir la persécution, les mauvais traitemens, la prison, quelques-uns même la mort, pour soutenir les vérités qu'ils annoncent. Si on veut les accuser d'hypocrisie, qu'on nous dise quel intérêt ils y ont ? Si ce ne sont pas des hommes vertueux, à quels caractères reconnoîtrons nous la vertu (87)?

On ne peut donc pas reprocher aux prophètes de l'ancienne loi les notes négatives, les titres de réprobation qui font reconnoître la fausseté d'une prophétie. Il s'agit ensuite de prouver que leurs prédictions sont revêtues des caractères positifs qui distinguent les vraies prophéties et spécialement le plus frappant à nos yeux, qui est l'accomplissement.

Sur cet accomplissement des prophéties en Jésus-Christ, je dois faire encore une observation. Il y a des prophéties de diverses espèces; les unes prédisent des faits publics, les autres annoncent des dogmes religieux. L'histoire nous

apprend l'accomplissement des premières: c'est la foi qui nous révèle l'accomplissement des secondes. Je lis dans Daniel la prédiction de quatre grands empires; et je trouve dans les historiens la preuve qu'elle s'est effectuée. Mais quand Isaïe dit que le Messie naîtra d'une Vierge, quand Jérémie annonce que cet envoyé céleste sera Jéhova ou véritablement Dieu, je chercherois en vain dans les histoires l'accomplissement de ces oracles. Je ne puis le trouver que dans la doctrine de notre religion. Il résulte de là que, pour convaincre les juifs et les incrédules qui rejettent notre doctrine, les prophéties du premier genre ont une force que n'ont pas celles du second. S'ensuit-il de là que nous devions supprimer cellesci et ne point les employer? Je ne crois pas cette conséquence juste: et je déclare que j'en ferai usage pour deux raisons. La première est, que si les incrédules ne les trouvent pas démonstratives, les fidèles qui contemplent les dogmes qu'ils professent, prédits dans l'ancienne loi, comme ils sont enseignés dans la nouvelle, y trouvent un affermissement de leur foi.

« ElőzőTovább »