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preuve par Jésus-Christ et ses apôtres, avoient rapport au Messie, n'est point indifférente à notre question. D'abord, nous l'opposons avec bien de l'avantage aux juifs modernes, qui, pour se soustraire aux conséquences évidentes résultantes d'un grand nombre de ces textes, les détournent à d'autres objets. En montrant la contradiction entre leur doctrine et celles de leurs pères beaucoup mieux instruits qu'eux du vrai sens des prophéties, nous faisons voir que c'est l'intérêt de parti qui leur a fait abandonner l'ancienne tradition. Ensuite visà-vis des incrédules mêmes, nous nous servons utilement de cette opinion générale établie au temps de Jésus-Christ, qu'un grand nombre de prophéties judaïques étoient relatives au Messie. En effet, comme nous l'avons observé, le premier point à établir contre les incrédules, est qu'antérieurement à Jésus-Christ, les prédictions que nous lui appliquons, étoient existantes et connues (73). Or nous démontrous évidemment cette vérité, en disant ces prédictions étoient citées par un parti, avouées par l'autre :

:

elles existoient donc? Cette confiance d'un côté, cette reconnoissance de l'autre, seroient deux absurdités grossières, si les prophéties n'avoient pas été bien constantes et bien publiques.

Nous pourrions nous arrêter à cette première preuve de l'antériorité des prophéties judaïques à Jésus-Christ. Mais comme c'est ici un article important de la discussion actuelle, il n'est pas inutile d'en multiplier les démonstrations afin de ne laisser aucun doute sur ce sujet et de n'avoir plus à y revenir.

Les targum ou paraphrases des livres saints, que les juifs actuels révèrent à l'égard du texte même, appliquent au Messie un grand nombre des prophéties dont nous nous autorisons. De ces paraphrases, il y en a deux sur lesquelles on doute si elles sont antérieures ou postérieures de quelque temps à JésusChrist. Mais il n'y a pas de difficulté sur le targum de Jérusalem. Tout le monde convient qu'il étoit écrit avant la venue du Sauveur. Les prophéties sur le Messie étoient donc connues avant lui.

Ou ces prédictions que nous alléguons

existoient, ainsi que nous le soutenons, avant le temps de Jésus-Christ, ou elles ont été fabriquées, soit par lui, soit par les chrétiens. Mais elles sont consignées dans des livres appartenans primitivement aux juifs ennemis acharnés de Jésus-Christ et du christianisme, écrits dans leur langue, conservés et transmis par eux. C'est des juifs que nous les tenons. Le témoin le plus certain, le moins suspect, le moins récusable d'un fait quelconque, est celui qui auroit intérêt à le contester. Nous opposons donc avec une force irrésistible le témoignage des juifs nos adversaires sur l'antiquité des prophéties, à tous ceux de nos autres adversaires qui entreprendroient de la révoquer en doute. Prétendroit on que la fraude a été faite de concert avec les juifs, qui se sont accordés avec nous, pour nous donner contre eux-mêmes ces armes victorieuses? Soutiendroit-on que la falsification a été faite à l'insçu des juifs, ou malgré eux, et qu'ils se sont rendus aveugles pour ne pas la voir, ou muets pour ne pas la révéler? Il est nécessaire de choisir entre ces supposi

tions; et difficile de décider laquelle est la plus ridicule. Ils raisonnoient de même que nous nos pères dans la foi, les premiers défenseurs de la religion; spécialement S. Justin (74), S.. Jean Chrisostome (75), Théodoret (76), et surtout S. Augustin dans un grand nombre d'endroits (77). Ils opposoient, sur la réalité des prophéties, avec une force victorieuse, aux payens, qui étoient les incrédules de leur temps, le témoignage des juifs également incrédules au christianisme. Par l'autorité des prophéties, ils confondoient les uns et les autres : les juifs, parce qu'ils y croyoient; les payens, parce qu'ils ne pouvoient pas les contester.

Mais il y a plus encore. Ce ne sont pas seulement les juifs, ce sont aussi les payens qui nous sont garants de l'antériorité des prophéties au temps de Jésus-Christ. Tous les livres où elles sont consignées avoient été traduits en grec plusieurs siècles auparavant (78). Et lorsque Jésus-Christ parut, ils étoient répandus, non-seulement parmi les juifs, mais parmi les nations, non-sculement

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dans leur langue originale, mais dans la langue la plus connue, la plus usitée la plus cultivée par tous les hommes instruits de tous les pays. Les livres prophétiques étoient traduits; ils existoient donc ? Pour les supposer, ou pour les altérer et y insérer les prophéties que nous invoquons, il auroit fallu fabriquer ou corrompre à la fois et le texte hébreu et la version des Septante; il auroit fallu avoir pour complices et tous les juifs dispersés et tous les gentils possédant des exemplaires; il auroit fallu que cette multitude immense d'hommes si éloignés les uns des autres, eussent part au complot et gardassent le secret avec une fidélité si exacte, qu'il n'en fût pas resté le moindre soupçon.

De tout cela, il reste démontré aussi complétement ce me semble qu'aucun point d'histoire puisse l'être, que les prophéties sur lesquelles nous fondons la preuve de la mission et de la religion de Jésus-Christ, existoient long-temps avant lui. Ce premier point établi, il nous reste à prouver les deux autres; savoir, d'abord que ces prophéties se

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