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ce n'est pas à ses disciples qu'il a fait cette prophétie, c'est au peuple de Capharnaum qui se scandalisoit de ses discours, te dont une partie l'abandonna en effet, refusant de croire ce qu'il disoit de l'Eucharistie (541).

VI. Les prophéties de Jésus-Christ sur ce qui concerne ses disciples, sont en assez grand nombre. Il y en a de particulières à quelques-uns d'entr'eux ; il y en a de générales pour eux tous. Au moment où saint Pierre lui proteste le plus constant attachement et l'assure que, dût-il mourir avec lui, il ne le renoncera jamais, il lui prédit qu'il le reniera, qu'il le reniera jusqu'à trois fois ; qu'il le reniera dans la nuit même et avant le chant du coq (542). On veut encore affoiblir l'autorité de cette prophétie, en disant qu'elle n'est connue que par les disciples. Et quel intérêt avoient-ils à révéler cette foiblesse honteuse de leur chef? Elle n'étoit propre qu'à les avilir et à les décréditer. Ils n'ont pu avoir pour la publier d'autre motif que leur sincérité. Jésus-Christ a de plus annoncé à S. Pierre la mort glorieuse qui devoit terminer

sa carrière (543). Il a prédit qu'un de ses disciples le trahiroit, et il l'a désigné (544). Il a promis à ses disciples de faire descendre sur eux le SaintEsprit (545), et nous avons vu l'effet miraculeux de cette promesse (546). II a déclaré que ceux qui croiroient en lui, opéreroient de grands miracles, et nons avons encore vu cette prédiction parfaitement réalisée. (547). Enfin, il a déclaré à ses Apôtres les persécutions, les souf frances, la mort, auxquelles les a en effet dévoués leur ministère (548).

VII. J'ai dans une précédente dissertation, rapporté diverses prophéties de notre Sauveur, sur l'établissement et la propagation de sa religion, et j'ai montré l'accomplissement entier de ces oracles, soit dans le fait principal soit dans ses diverses eirconstances (539). Je crois inutile d'y revenir.

VIII. Mais voici une autre prophétie de notre divin Sauveur bien authentique, bien formelle, bien claire, bien circonstanciée, et qui seule suffiroit pour former une démonstration complète de la divinité de sa mission. C'est celle qu'il

a faite de la destruction de Jérusalem et de la ruine totale de la république judaïque. Cette prophétie est rapportée très-en détail par trois évangélistes, saint Matthieu, saint Marc et saint Luc (550).

IX. J'observe d'abord que ces trois évangélistes ont publié leur récit avant. l'événement. Saint Jean qui n'a écrit son évangile que depuis la ruine de Jérusalem, ne rapporte pas cette prophétie, parce qu'elle n'auroit plus eu dans sa bouche la même force. Mais produite par les trois autres, elle forme une preuve démonstrative (551). Elle ne peut pas avoir été adaptée à l'événement soit par JésusChrist, soit par ses évangélistes, puisque lorsqu'elle a été faite et lorsqu'elle a été publiée, non-seulement elle n'étoit pas accomplie,mais son accomplissement étoit éloigné de toute vraisemblance. Les juifs soumis aux romains, ne songeoient pas à se révolter, et les romains de leur côté, laissant les juifs vivre selon leurs lois, et suivre leur religion, ne cherchoient pas à les inquièter. Aucune lumière naturelle ne pouvoit faire prévoir un si terrible événement: aucune cause

alors connue ne paroissoit devoir l'amener. Mais surtout à moins d'être éclairé d'une lumière surnaturelle, il étoit impossible d'apercevoir tous les détails très-multipliés, toutes les circonstances diverses que Jésus-Christ annonce. L'accomplissement ne peut pas plus être révoqué en doute que la prédiction. Il est raconté et toutes les particularités, même les plus minutieuses, prédites par JésusChrist,sont rapportées par Josephe, prêtre juif, et par Suétone et Tacite, historiens payens très-opposés au christianisme. Il ne s'agit donc que de comparer leurs narrations aux prédictions. Le rapport des unes et des autres est évidemment convainquant.

Nous pouvons encore produire une autre preuve que cette prophétie de notre Seigneur étoit connue avant le temps où elle s'est effectuée. C'est la conduite des chrétiens au moment où éclata la guerre entre les romains et les juifs. Ils ne restèrent pas dans la Judée, mais ils se retirèrent avec saint Siméon leur évêque, dans la ville de Pella, au-delà du Jourdain et hors du théâtre des combats,

et cela d'après ce que leur avoit annoncé leur divin Maître, et selon l'ordre qu'il en avoit donné (552).

X. Il y a dans les discours de JésusChrist, sur la ruine de Jérusalem, presque autant de prophéties que de paroles. Pour mettre de l'ordre dans la discussion, présentons d'abord les circonstances qui, selon lui, devoient précéder la destruction de cette ville. Nous examinerons ensuite celles qui devoient l'accompagner.

On peut rapporter à cinq chefs principaux les circonstances que Jésus-Christ déclare devoir précéder la ruine des juifs et en être les avant-coureurs.

1. Il viendra des faux prophètes et des imposteurs (553). S'il eut été commun alors comme il l'avoit été dans le temps des royaumes de Juda et d'Israel, de voir se présenter de faux prophètes, on pourroit prétendre que cette prédiction étoit de l'ordre naturelle. Mais depuis la captivité de Babylone on n'avoit pas vu de faux prophètes.. Comment donc pourroit-on deviner qu'il en surviendroit précisément dans ces temps là? 11 en parut cependant plusieurs, conformément à la

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