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et le riche pour la récompense de sa mort: parce qu'il n'a pas commis d'iniquité et. qu'il n'y apas eu de fraude dans sa bouche. Dieu a voulu l'écraserdans sa foiblesse. S'il donne sa vie pour le péché, il verra une longue génération : et la volonté de Dieu s'exécutera heureusement dans sa conduite. Parce que son dme a souffert, il verra et il sera rassasié. Ce juste, mon serviteur, justifiera beaucoup de personnes par sa doctrine, et il portera leurs iniquités. Pour cela, je lui en donnerai beaucoup en partage, et il distribuera les dépouilles des forts: parce qu'il a livré son âme à la mort : et il a été rangé parmi les scélérats; et il a porté les péchés de beaucoup; et il a prié pour les pécheurs (474).

V. Il est certain que c'est le Messie qu'Isaïe a en vue dans tout ce chapitre. C'étoit l'opinion des anciens juifs comme le montre Huet (475). Ce cinquantetroisième chapitre est la continuation du précédent. C'est du même personnage que le prophète parle dans l'un et dans l'autre. Après l'avoir nommé dans le premier son serviteur, il continue de parler

parler de lui. Les pronoms eum ipse qu'il répète presqu'à chaque verset, ne peuvent pas avoir d'autre sens; et rappellent nécessairement la personne indiquée. Au verset onze, il répète le mot ipse servus meus. Dira-t-on que c'est - là la désignation d'un second serviteur différent du premier? D'ailleurs les premiers mots du chapitre LIII annoncent clairement une continuité du même discours. Qui a cru, ou, ce qui revient au même dans le style prophétique, qui croira ce que je viens de dire? Il vient de parler de la gloire du personnage qu'il annonce: il va parler de ses humiliations. Le sens de la phrase est clair. En voyant ce serviteur de Dieu, humilié, ainsi que je vais le dépeindre, comment pourra-t-on croire qu'il soit aussi glorieux que je viens de le dire? Puisqu'Isaïe dans les deux chapitres prédit le même serviteur de Dieu, et que dans le premier il prédit le Messie, il est hors de doute que c'est encore le Messie qui est l'objet du second.

Ce qui achève de le prouver, ce sont les vains efforts qu'ont faits les juifs pour détourner ce chapitre à d'autres sens, et pour

l'appliquer à d'autres objets. Leurs expli cations peuvent se réduire à trois principales, toutes également frivoles, toutes inconciliables avec le texte sacré.

VI. Quelques rabbins ont prétendu que ce chapitre LII d'Isaïe, doit s'entendre du corps de la nation juive, que c'est elle que le prophète présente sous la figure d'un homme, d'un serviteur de Dieu, accablé de maux. Cette interprétation est fort ancienne, Car Origène rapporte qu'elle lui avoit été proposée par des docteurs juifs (476).

J'observe d'abord que si c'étoit d'un peuple qu'Isaïe voulût parler sous la figure d'un homme, il y auroit dans quelqu'un des versets quelque mot qui l'indiqueroit.

Je dis ensuite qu'il est impossible d'appliquer au peuple juif les divers caractères énoncés dans le texte prophétique.

Comment peut-on dire que le peuple juif a souffert étant innocent, tandis que Josephe lui-même attribue sa ruine à sa profonde corruption?

Comment peut-on dire que le peuple juif a souffert patiemment, et comme un

agneau, sans se plaindre, tandis que ce même Josephe rapporte quelle étoit sa rage dans le siège de Jérusalem ?

Comment peut-on dire que le peuple juif s'est offert volontairement ; tandis qu'on lit la guerre terrible qu'il a soutenue, et ses révoltes, même après la destruction de sa république ?

Comment peut-on dire que le peuple juif a porté les iniquités d'autrui ? Comment peut-on dire que les plaies du peuple juif ont été la guérison d'autres personnes ?

Comment peut-on dire que dans ses souffrances le peuple juif a prié pour les transgresseurs?

Comment peut-on dire que la génération du peuple juif est ineffable?

VII. Une seccade interprétation rapporte le texte d'Isaïe au roi Josias, tué dans une bataille contre les égyptiens. Mais dans cet autre système, on a encore à résoudre les mêmes difficultés insolubles. Josias n'a pas eu une génération ineffable. Il n'est pas mort volontairement. Sa mort n'a sauvé personne. Il n'a pas porté les iniquités d'autrui. On ne

peut pas même dire que ce prince qui étoit très pieux ait été pleinement exempt de faute: puisqu'il s'étoit engagé dans la guerre, non-seulement sans consulter le Seigneur, mais contre les aver tissemens divins.

VIII. Enfin, quelques rabbins ont imaginé d'appliquer à Jérémie les oracles de ce chapitre. Dernier subterfuge, aussi peu soutenable que les autres. Jérémie n'a point été mis à mort. Il n'a point été par ses souffrances la cause du salut de ses frères: au contraire leur cruauté envers lui leur a attiré de grands maux. Il n'a pas souffert sans se plaindre: on le voit dans plusieurs endroits de sa prophétie. Ses souffrances n'ont point été volontaires. Sa génération est connue, etc.

IX. Ajoutons le derier trait à notre démonstration, et montrons l'accomplissement exact, entier, parfait, de tout ce qui est prédit au chapitre LIII d'Isaïe, dans la personne de Jésus-Christ. Si, comme nous l'avons plusieurs fois observé, et comme on n'en peut douter, le véritable sens d'une prédiction doit être déterminé par l'événement, quelle

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