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tures. Il n'est donc pas le Fils de Dieu dans le sens figuré, selon lequel les saints le sont. Il l'est dans le sens strict, il l'est avant les temps et par conséquent dans l'éternité.

Michée parlant du Messie, dit que sa sortie est dès le commencement, dès les jours de l'éternité (387). Ce qui annonce bien son existence éternelle.

On peut ajouter à ces textes sacrés ce que dit Isaïe au chapitre LIII, que nous verrons incessamment être relatif au Messie: Qui est-ce qui pourra raconter sa génération (388)?

IV. Il nous paroît clairement prouvé, que, selon un grand nombre de prophéties de l'ancienne loi, le Messie, qui devoit être un homme, devoit en même temps être Dieu, non pas dans le sens figuré sous lequel la sainte écriture désigne quelquefois des personnages considérables, mais dans le sens propre et littéral. L'application au Fondateur de la religion chrétienne est facile à faire. Aucun autre homme dans le monde n'a réclamé d'après les prédictions judaïques le titre de Dieu. Mais la foi nous ap

prend ce qu'annonçoient les prophéties; que Jésus est ce que ce que devoit être le Messie; qu'il est le Fils véritable de Dieu, le Fils engendré de Dieu de toute éternité, Dieu lui-même et le vrai Jehovah qu'adoroient les hébreux. Voilà donc encore, et une classe de prédictions qui ne pouvoient se faire par des lumières naturelles, et un accomplissement, qui n'a pu être opéré par le hasard, que nous voyons se réunir dans sa personne, et qui prouvent qu'il est non seulement celui à qui Dieu a donné sa mission, mais aussi le Dieu qui l'a donnée.

ARTICLE NEUVIÈME.

Prophéties sur diverses particularités du Messie.

Nous avons, dans les articles précécédens, rapporté plusieurs prophéties relatives à des particularités du Messie, aux faits de sa vie, aux qualités dont il devoit être revêtu, aux fonctions qu'il devoit exercer, et nous avons montré

l'accomplissement dans la personne de Jésus-Christ. Nous allons dans cet article continuer cette discussion, et réunir sous un même titre différens oracles prophétiques sur quelques circonstances qui devoient se réaliser soit dans la vie du Messie, soit dans ses fonctions (389).

I. Nous lisons dans Jérémie la prédiction du massacre des innocens. Une voix de lamentation, de deuil, de soupirs a eté entendue d'en haut. Rachel pleure ses enfans, et elle ne veut pas recevoir sur eux de consolation parce qu'ils ne sont plus (390). Pour l'intelligence de cette prophétie, il faut observer que le tombeau de Rachel étoit voisin de la ville de Bethleem où se fit le massacre (391). En rapportant cet événement, S. Matthieu rappelle la prédiction qui l'avoit annoncé (592). L'accomplissement de cet oracle sacré est d'autant moins douteux que Macrobe, historien payen, en fait mention (393).

II. Une circonstance du Messie prédite par plusieurs prophètes, est qu'il devoit avoir un précurseur. Voici ce qu'on lit à ce sujet dans Isaïe. Une

voix crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, rendez droits les sentiers de notre Dieu dans la solitude. Poute vallée sera exhaussée, et toute montagne, toute colline sera abaissée. Les choses mauvaises deviendront droites, et les voies raboteuses aplanies. La gloire du Seigneur sera révélée, et toute chair verra que la bouche du Seigneur a parlé (394). Nous avons vu Malachie annoncer l'Ange, ou l'Envoyé, qui doit préparer les voies devant le Messie (395). Ces prophéties étoient certainement entendues du Messie par les juifs anciens. Outre que Huet le démontre (396), nous en avons la preuve dans les évangiles. Saint Matthieu, saint Marc et saint Luc, rapportant la prédication de saint Jean-Baptiste, disent qu'il est celui dont a parlé Isaïe (397). Saint Jean-Baptise lui-même, interrogé par les juifs sur ce qu'il est, répond qu'il est la voix criant dans le désert, dont a parlé le prophète Isaïe (398). Sa réponse n'auroit pas été entendue de ceux à qui il parloit, s'ils n'avoient pas eu l'idée de ce que devoit être cette voix.

III. Arrêtons-nous un moment sur ces prophéties qui annonçoient le précurseur du Messie, et permettons-nous une digression, qui n'est certainement pas étrangère à notre sujet, sur le poids dont est le témoignage rendu à JésusChrist par saint Jean-Baptiste, le dernier des prophètes. Que l'on considère ce grand personnage sous tous les rapports, on verra qu'aucun motif humain n'a pu lui dicter ce qu'il en a dit. Son grand caractère, ses rigoureuses austérités, la gravité et la sainteté de sa morale, sa vie, sa mort, la haute opinion qu'avoient de lui les juifs, le respect qu'il avoit imprimé à Hérode, malgré la liberté avec laquelle il le reprenoit, l'éloge qu'en fait l'historien Josephe; tout écarte de lui le soupçon d'avoir parlé de JésusChrist dans des vues humaines. Et quelle vue humaine auroit pu lui dicter son témoignage? Si un intérêt temporel quelconque l'y avoit engagé, n'auroit-il pas aspiré lui-même à être le Messie? L'admiration publique lui déféroit ce titre. Que d'avantages n'auroit-il pas eu sur Jésus commençant sa prédication, et

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