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les temps des nations soient accomplis (362); et cette autre de S. Paul: je ne veux pas, mes frères, vous laisser ignorer ce mystère, afin que vous n'ayez pas des sentimens présomptueux de vous-mêmes, qui est qu'une partie des juifs est tombée dans l'aveuglement jusqu'à ce que la plénitude des nations, soit entrée (363). C'est ainsi que les saints Pères entendent ces diverses prophéties, et spécialement Origène (364), saint Jérôme (365), saint Augustin (366), saint Cyrille d'Alexandrie (367).

XVIII. La seconde difficulté que l'on tire du texte d'Isaïe objecté, est relative aux victoires que remportera, dit-on, le Messie à la tête des juifs qu'il aura rassemblés. Je réponds que ces victoires doivent être entendues dans le sens métaphorique, de même que le règne sur le trône de David et dans Jérusalem. Ces victoires sont celles que, pour établir son royaume spirituel, le Messie remportera sur les ennemis de ce royaume; sur le démon, en délivrant les hommes de sa servitude; et sur les idoles en les renversant. Si on veut prendre la

prophétie d'Isaïe dont il s'agit dans son sens littéral, elle présente une chose fausse. Elle annonce des victoires sur les philistins, les iduméens, les moabites, les ammonites. Où le Messie, que les juifs attendent, trouvera-t-il pour les combattre ces peuples qui depuis long-temps n'existent plus? Il faut donc nécessairement. donner à cette prophétie un sens métaphorique quelconque. Il faut reconnoître que ces nations nommées par le prophète sont des figures des ennemis du Messie. Ce point avéré, comment peut-on prouver qu'elles figurent plutôt des ennemis temporels que des ennemis spirituels; qu'elles ont rapport à Gog et à Magog, aux chrétiens et aux mahometans, plutôt qu'au démon et aux idoles? Si on veut s'opiniâtrer à entendre dans ce passage des triomphes temporels, comment les conciliera-t-on avec les autres passages dans lesquels sont annoncés la douceur du Messie et la paix qu'il doit donner au monde? Mais qu'on l'entende de triomphes de l'ordre spirituel, il cadre parfaitement avec tous les autres textes de l'écriture. Nous en

le

avons rapporté plusieurs qui annoncent que le Messie donnera au monde une religion nouvelle. Il y en a d'autres qui prédisent la destruction de l'idolâtrie. En ce jour-là, dit Isaïe, l'homme abandonnera les idoles d'or et d'argent qu'ont forgées ses mains dans le péché (368). En ce jour-là: dit Zacharie, le Setgneur des armées détruira les idoles qui sont sur la terre, et elles resteront désor mais oubliées (369). Il est naturel que démon, et les personnes attachées aux anciennes religions, les adorateurs des idoles fassent leurs efforts pour conserver le culte antique; mais le Messie vaincra leur résistance, il triomphera de tous ces ennemis de sa religion. Voilà quels sont les philistins et les autres peuples que le Messie domptera. Enfin une dernière et décisive raison, pour entendre la prophétie dans ce sens, est son accomplissement. Ne voyons-nous pas Jésus Christ triomphateur de tous les ennemis qui s'étoient efforcés de détruire son Eglise? On ne peut pas révoquer en doute le fait. On ne doit pas en contester la conséquence.

Voilà tous les raisonnemens, ou au moins les principaux, par lesquels les rabbins soutiennent leur système d'un règne temporel du Messie. Il est aisé de voir que tous les textes relatifs au règne de cet Envoyé céleste,ceux mêmes qu'allèguent les docteurs juifs, sont beaucoup plus relatifs à un règne de l'ordre spirituel. Achevons de démontrer que tel est le sens de toutes ces prophéties, par leur accomplisse

ment.

XIX. Troisième proposition. Toutes les prophéties sur la royauté du Messie, entendues d'un royaume spirituel, se trouvent entièrement accomplies en JésusChrist.

Que l'on reprenne toutes les prophéties relatives au règne du Messie; que l'on y joigne toutes les allusions qui y sont faites dans beaucoup d'endroits de l'ancien Testament; que l'on examine soit les caractères généraux attribués à ce royaume, soit les particularités de détail qui en sont énoncées; et que l'on en fasse l'application au royaume de Jésus-Christ, au royaume qu'il appeloit le royaume de Dieu, au royaume qu'il

déclaroit n'être pas de ce monde, c'està-dire, à son Eglise, soit triomphante, soit militante, qui n'en fait qu'une seule, et on verra qu'il n'y a pas un seul point, pas une seule expression qui ne vienne parfaitement s'y adapter. Les caractères principaux attribués à ce royaume sont l'universalité sur toutes les nations, la perpétuité dans tous les siècles. L'universalité est claire. La religion prêchée et l'Eglise étendue dans tous les pays sont des faits incontestables. La perpétuité ne peut pas être encore prouvée de même, puisque nous ne sommes pas à la fin des siècles. Mais ne l'est-elle pas autant qu'elle puisse l'être par la permanence continuelle de l'Eglise malgré les terribles attaques de tout genre qu'elle a eu à soutenir, et à sa naissance, et depuis son origine, et jusques dans ces derniers temps.

XX. « Sur cette perpétuité du règne » du Messie, les juifs élèvent une nou» velle difficulté. L'éternité de domi» nation est promise, disent-ils, non à »sa personne mais à sa postérité. Ce sera » un royaume éternellement gouverné,

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