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être entendues que dans un sens métaphorique. Par exemple, dans celle de Michée, il est parlé de l'élévation de la montagne de Sion, au-dessus de toutes les autres montagnes. Cette phrase évidemment inexacte en parlant de la montagne sur laquelle étoit bâtie Jérusalem, est de la plus parfaite exactitude, appliquée à la Jérusalem céleste. Les deux textes d'Isaïe que l'on allègue, présentent des expressions que les rabbins omettent dans leurs citations, parce qu'elles annoncent un sens métaphorique. Remettons ces passages dans leur entier. Au chapitre LXVI, après avoir dit que les hommes de toutes les nations seront conduits à la montagne sainte de Jérusalem, le prophètedit: Et jeprendrai parmi eux des prêtres et des lévites; parce que de même que je fais exister devant moi des cieux nouveaux et une terre nouvelle, de méme, dit le Seigneur, votre postérité et votre nom demeureront. C'est après ces paroles que le prophète ajoute ce qu'on objecte, de mois en mois et et de sabbat en sabbat, toute chair viendra adorer devant moi (349). Il est

facile de voir pourquoi les docteurs juifs ont omis les paroles que nous rétablissons. Elles annoncent un ordre de choses absolument nouveau, non - seulement un sacerdoce qui ne sera plus de la race d'Aaron, mais des cieux, une terre, et par conséquent une Jérusalem d'un autre genre. Entendons ces paroles de l'église de Jésus-Christ, elles deviennent trèsclaires. Il n'est pas hors de propos d'observer que saint Jean dans son apocalypse, fait une allusion manifeste à ce passage, et l'applique au séjour céleste (350). Au chapitre LXI, après les paroles citées dans l'objection, dans lesquelles Isaïe a décrit en style pompeux l'affluence des nations à cette Jérusalem, il ajoute : Tu n'auras plus de soleil pour t'éclairer pendant le jour, ni la clarté de la lune pour t'illuminer. Mais le Seigneur sera ta lumière éternelle, et ton Dieu sera ta gloire. Ton soleil n'aura plus de coucher, ta lune ne sera plus diminuée, parce que le Seigneur sera ta lumière éternelle. Les jours de ton deuil seront fixés. Ton peuple sera la totalité des justes. (351). Le prophète parle ici évi

demment, à la même Jérusalem à laquelle il s'adressoit dans les versets précédents du même chapitre. Mais est-il possible d'appliquer ces expressions à l'ancienne Jérusalem, même dans le style poétique? Au contraire, appliquées à la Jérusalem céleste, elles sont parfaitement justes. C'est donc cette Jérusalem, c'est-à-dire, l'Eglise et son universalité qu'Isaïe prédit dans tout ce chapitre. Aussi voyons-nous l'Apôtre saint-Jean faire encore allusion à ces paroles et les employer presque mot à mot, pour décrire la Jérusalem nouvelle qu'il a vu descendre du ciel (352).

J'ai insisté sur ces allusions et sur les applications faites à la Jérusalem céleste par saint Paul et par saint Jean de ces expressions relatives à l'affluence des nations dans Jérusalem. L'événement n'avoit pas encore vérifié les prophéties sur ce point, et il n'y avoit alors aucune apparence que toutes les nations entreroient un jour dans l'Eglise. Lors donc que ces deux Apôtres appliquoient à l'Eglise les prophéties dont il s'agit, il faisoient eux-mêmes des prophéties. Ils

prédisoient la future dissersion de la religion de Jésus-Christ, sur toute la terre. L'accomplissement de ces prédictions donne à leur explication toute l'autorité divine. Dieu seul pouvoit alors prévoir l'universalité future de sa religion, et les hommes qui l'annonçoient dans ce temps, étoient évidemment inspirés par lui.

2.° Quand nous voyons des prophéties lesquelles prises dans leur sens littéral contredisent d'autres prophéties également certaines, mais qui, si on les entend dans un sens figuré, cadrent avec toutes les autres et sont confirmées par elles, ne devons nous pas juger que c'est le sens figuré qui est leur sens réel et véritable? Or que l'on nous dise comment on peut concilier l'idée que toutes les nations viendront adorer Dieu dans Jérusalem, avec l'oracle de Sophonie, qui porte que les hommes l'adoreront dans leur pays (353), avec cet autre de Malachie, que nous avons déjà vu', que Dieu ne recevra plus d'offrandes de la main des juifs, mais qu'en tout lieu on lui offrira et on lui sacrifiera une

victime pure (354). Que Dieu ne soit adoré qu'à Jérusalem, que Dieu soit adoré en tout lieu, ce sont deux choses incompatibles. L'adoration à Jérusalem contredit spécialement la prédiction que le Seigneur ne recevra plus les sacrifices judaïques. Mais entendons'de la Jérusalem céleste les prophéties objectées, tout s'aplanit, tout se concilie, tous les prophètes sont d'accord entr'eux ou plutôt, Dieu n'est plus opposé à lui-même.

3. Les juifs qui conviennent avec nous que l'accomplissement d'une prédiction prouve la vérité de la prophétie, ne peuvent pas disconvenir que cet ac complissement doit aussi en expliquer le véritable sens. Si de ce qu'une prédiction est accomplie il s'ensuit qu'elle est émanée de Dieu, de ce qu'elle est accomplie d'une telle manière, il résulte manifestement que c'est de cette manière que Dieu a fait prédire qu'elle s'accompliroit. Ici le fait parle et explique les prophéties qu'on nous oppose. Quelles soient réalisées dans le sens métaphorique, dans le sens que leur donnoient les Apôtres dès avant l'événement, c'est

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