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sons (336). Mais qui peut nier qu'il n'y ait dans les livres saints et surtout dans les livres prophétiques, beaucoup de choses dont le vrai sens est le métaphorique. La question se réduit donc à savoir si, sur les prophéties relatives au règne du Messie, le sens naturel ne présente pas d'insurmontables difficultés que lève le sens métaphorique. Je dis que si ces prophéties contiennent des choses qui contrarient le sens littéral, si ce sens littéral est incompatible avec d'autres prophéties, si l'événement montre l'accomplissement du sens métaphorique, c'est ce sens qu'on doit adopter et non le sens littéral. Ce n'est pas alors une supposition injuste et gratuite, puisque c'est une interprétation solidement motivée. Ainsi tout ce que j'ai établi jusqu'à présent, a répondu d'avance à cette partie de l'objection.

Ce n'est point induire en erreur que de ne pas s'exprimer avec toute la clarté possible. Dieu n'est pas un trompeur, parce que ses prophéties, au moment où elles sont publiées, ne sont pas parfaitement claires. Il suffit à sa véracité que

l'événement les explique et en fasse connoître le vrai sens.

Les juifs avant d'avoir vu Jésus-Christ, étoient très - excusables d'attendre un Messie revêtu d'une splendeur temporelle. Il étoit assez simple que ce peuple 'naturellement charnel, flatté des prospérités qu'il croyoit lui être promises dans la venue d'un envoyé céleste, ne fit pas une attention suffisante aux diverses parties de ces prophéties et ne saisît pas l'idée d'un royaume de l'ordre spirituel. Dieu n'exigeoit pas pour ses prophéties un degré de foi supérieur au degré de clarté qu'il leur donnoit. Mais lorsque Jésus-Christ fut venu sur la terre, qu'il leur eut expliqué toutes les prophéties, qu'il en eut fait l'application aux diverses circonstances de sa vie, et qu'il eut confirmé sa doctrine par des miracles, alors les juifs cessèrent d'être excusables de persévérer dans leur erreur sur les prophéties relatives à son règne.

On oppose encore à la royauté spirituelle du Messie diverses autres difficultés. On peut les réduire à quatre chefs. Qu'il doit siéger sur le trône de David.

Que Jérusalem doit être le chef-lieu de son empire. Qu'il doit vaincre et conquérir les peuples pour se les soumettre. Qu'il doit réunir tous les juifs dispersés de toutes les parties du monde. Reprenons les unes après les autres ces objections.

XII.« On nous dit d'abord que le » royaume du Messie doit, selon les » prophéties, être le royaume de David, » et qu'il siégera sur le trône de ce

prince. Isaïe, entr'autres est positif » sur ce point (337). Le royaume et le >> trône de David étant évidemment un » royaume et un trône temporels, ceux du Messie doivent l'être de même ».

XIII. Ces prophéties de l'ancien testament sur le royaume et le trône de David, sont appliquées à Jésus-Christ par l'Archange Gabriel, annonçant à Marie la naissance de ce libérateur (338). Saint Lucrapportant les paroles de l'Ange, savoit parfaitement que Jésus-Christ n'avoit pas prétendu à un royaume terrestre; qu'il en avoit même formellement rejeté l'idée. Il entendoit donc dans le sens spirituel, les prophéties dont il s'agit. Pour montrer que c'est dans ce sens que

les ont produites les prophètes, considérons d'abord qu'ils n'ont certainement pas promis au Messie le trône matériel de David qui est détruit depuis tant de siècles. Leur expression est donc métaphorique, et la question se réduit à savoir jusqu'à quel point elle l'est. Nous l'entendons d'un règne spirituel, et nous disons que son véritable sens est que le Messic réguera au même titre et sur le même peuple que David. Au même titre, c'est-à-dire, comme David, en qualité d'élu de Dieu et avec l'autorité que Dieu, lui aura donnée sur le même peuple, c'est-à-dire, sur les juifs, auxquels selon les prophéties, seront ajoutés les autres peuples. Cet empire universel peut être du genre ou temporel ou spirituel. Supposons en effet que Dieu eut attribué à quelque rejeton de David, les juifs et sur les nations une autorité royale proprement dite, ne l'auroit-il pas établi sur le royaume et sur le trône de David? C'est parce que les rabbins attendent un Messie revêtu de cette puissance, qu'ils lui appliquent la prophétie d'Isaïe et les autres semblables

sur

Pourquoi donc si nous voyons un descendant de David jouissant et sur les israélites et sur toutes les nations d'une autorité d'un ordre infiniment supérieur, ne dirons-nous pas aussi que les prédictions sur le royaume et sur le trône de David," sont accomplies? Je dis que ce sens figuré raisonnable en lui-même, a de plus, l'avantage d'être favorisé par plusieurs prophéties. Dans le texte d'Isaïe qu'on nous objecte, il est dit que ce Messie qui siégera sur le trône de David, sera le père du siècle futur; le prince de la paix, , que son règne sera éternel. Dans celle de Daniel sur les LXX semaines, il est annoncé que par le Messie, l'iniquité sera détruite et le péché mis à fin (339). Dans celle du même prophète sur la succession des empires, le règne donné au Messie, porte tous les caractères d'un règne spirituel. (340) Ajoutons à cela tous. les oracles que nous avons rapportés, qui présentent le Messie comme le docteur d'une loi nouvelle, la lumière du monde, le précepteur des nations. Ajoutons - y de plus tous ceux que nous citerons, dans lesquels il est prédit qu'il conver

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