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Celle que nous présentons, d'après plusieurs savans interprètes, nous semble la plus naturelle, la plus propre à concilier toutes les parties du discours prophétique, et la plus conforme aux événemens. Elle nous paroît la plus propre à résoudre toutes les difficultés. Si on trouve que quelqu'autre interprétation des commentateurs remplit mieux ces objets, nous consentirons volontiers à ce qu'on l'adopte. Elle tendra toujours au même but la même conséquence s'ensuivra; savoir, que Jésus-Christ est le Messie promis aux juifs, et prédit dans ces chapitres par Isaïe,

ARTICLE CINQUIÈME.

Prophéties que le Messie doit étre un docteur qui apporte une loi nouvelle.

1. Au temps où Jésus-Christ parut dans

le monde, l'opinion des juifs sur le Messie, étoit qu'il seroit un grand docteur, et qu'il instruiroit le monde. Nous

en avons la preuve dans les cantiques de Zacharie père de saint Jean-Baptiste (260) et du saint vieillard Siméon (261), ainsi que dans le discours de la femme samaritaine (262). Nous en avons une autre preuve dans la manière dont les targumistes voisins du temps de Jésus-Christ, ont entendu la plupart des prophéties, dans lesquelles un nouveau docteur est promis à Israël; ils les appliquent au Messie. Et même aujourd'hui les juifs regardent le Messie qu'ils attendent comme un docteur de leur loi qui la rétablira dans toute sa pureté, et qui la fera universellement observer. Nous avons à établir contr'eux et contre les incrédules trois choses: la première, que selon un grand nombre de prophéties, le Messie doit faire connoître aux hommes la loi de Dieu la seconde, que selon plusieurs de ces prophéties, c'est une loi nouvelle que le Messie doit apporter, et non la loi de Moyse qu'il doit faire observer. La troisième, que toutes ces prophéties se trouvent exactement accomplies dans la personne de Jésus-Christ.

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II. Je dis d'abord que celles qui an

noncent dans le Messie un docteur de

la loi, non-seulement pour les juifs, mais

pour toutes les nations, sont en très-grand nombre. Contentons-nous d'en considérer quelques-unes des plus positives.

Le pseaume second est de l'aveu de tous les juifs, relatif au Messie. David y décrit dans les cinq premiers versets, la ligue des nations et de leurs souverains, contre le Seigneur et contre son Christ et la dissipation de leurs vains projets. Le sixième verset qui est relatif à notre objet actuel, est ainsi conçu: Mais moi j'ai été établi, par lui, roi sur la sainte montagne de Sion, préchant · ses préceptes. Il ajoute dans les versets immédiatement suivans, que Dieu lui a déclaré qu'il étoit son fils engendré de lui aujourd'hui; qu'il lui donnera en héritage toutes les nations, et en propriété, jusqu'aux extrémités de la terre, afin qu'il les régisse avec une verge de fer, et qu'il les brise comme un vase d'argile (263). Quelques rabbins ont prétendu que dans le sixième verset, David parle de lui-même, qui, en effet, régnoit dans la ville de Sion, et qui, en qualité de

prophète, annonçoit la loi divine. Mais il est évident que ce verset forme une continuité de discours avec ce qui précède et ce qui suit; que celui que Dieu établit roi et prédicateur de ses commandemens, est le même que le Christ contre lequel sont conjurés les peuples et les rois; le même que Dieu déclare sou fils; le même à qui il donne toutes les nations; le même qui les régira toutes avec la force et la rigueur de la verge de fer. Les rabbius entendent ces autres oracles du Messie: et dans le fait, ils sont trop magnifiques pour être appliqués à David, même en style poétique et par hyperbole, et pour concerner un autre personnage que le Messie. Comment peuvent-ils détacher de l'ensemble de cette prophétie, un seul verset pour lui donner un sens différent de tous les

autres ?

Parmi les prophéties d'Isaïe, il y en a un grand nombre sur ce sujet. Beaucoup de peuples, dit-il au chapitre second, iront et diront: Venez et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il

nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, parce que la loi sortira de Sion, et la parole de Dieu, de Jérusalem. Et il jugera les nations, et il reprendra beaucoup de peuples (264). Huet montre que ce passage a été entendu par les juifs, comme il l'est par les chrétiens du temps où le Messie doit publier la loi de Dieu (265).

Au chapitre trente, le même prophète parle encore du Messie selon le sentiment des anciens juifs, lorsqu'il dit : le Seigneur ne fera plus disparoître de vos yeux votre docteur, et ils verront votre précepteur, et vos oreilles entendront la voix de celui qui criera derrière vous voilà la voie, marchezy, et ne vous en éloignez ni à droite ni à gauche (266).

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Le chapitre quarante-deux dans son commencement est aussi, selon les anciens rabbins, relatif au Messie. Dans les premiers versets, le prophète décrit en style poétique la justice et surtout la douceur de ce saint personnage ainsi que nous aurons occasion de le déveLopper, Et au verset sixième il continue

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