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nés tant de noms magnifiques. La preuve que c'est du même enfant que parle Isaïe, c'est qu'il lui donne le même titre que celui qui, aux chapitres vii et vin, est appelé Dieu avec nous, et celui qui, au chapitre 1x, est appelé Dieu, sont certainement la même personne. Enfin, au chapitre XI, c'est encore le même enfant qui sera le rejeton de Jessé, c'est-à-dire, le descendant de David, qui sera rempli de l'esprit du Seigneur; qui jugera avec justice; dont le royaume pacifique est emphatiquement décrit. Il y a dans ce chapitre et dans le neuvième, une identité de caractères telle qu'elle ne peut convenir qu'à la même personne. Il est donc clair que dans toute cette suite de discours, c'est toujours le même enfant qui est prédit à Achaz, aux princes de son sang, et à tout le peuple, pour les rassurer contre la ligue menaçante des deux rois. Or, peut-on à tous ces traits, méconnoître le Messie? Huet démontre que les plus habiles rabbins ont entendu de lui ces prophéties (256). Mais de plus, à quel autre qu'à un envoyé céleste, peuvent être appliquées des qualifica

tions aussi magnifiques ? Quel autre descendant de David peut recevoir des titres aussi pompeux, jusqu'à être appelé Dieu. C'est donc encore là une prédiction du Messie.

<< Mais ici revient la difficulté proposée. Si c'est du Messie qui ne doit >> venir qu'au bout de plusieurs siècles, >> que parle Isaïe, comment, au verset » seize du chapitre VII, immédiatement après avoir annoncé la naissance d'Em» manuel, peut-il ajouter qu'avant que >> cet Emmanuel sache rejeter le mal et » choisir le bien, les deux rois ennemis » seront détruits » ?

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La réponse à cette objection est que, dans ce seizième verset, ce n'est plus d'Emmanuel, prédit aux versets 14 et 15, que parle le prophète. Rappelons-nous que lorsque Dieu a envoyé Isaïe au-devant d'Achaz, il lui a ordonné de mener avec lui son fils Jasub. Ce fils étoit encore dans l'enfance. Isaïe le dit positivement au verset 18 du huitième chapitre. Ego et pueri mei. Or c'est de cet enfant Jasub, que parle le prophète au verset 16 du chapitre vi. Ce n'est ni de l'enfant

Emmanuel dont il vient de parler aux versets 14 et 15, ni de l'enfant Mahershalal dont il parlera au chapitre suivant. Tel est le sens de toute cette prophétie. Isaïe a présenté à la maison de David, en assurance, qu'elle ne seroit pas détruite, le prodige de l'enfantement d'une vierge dont le fils s'appellera Emmanuel. Mais comme ce prodige ne doit avoir lieu que dans des temps éloignés, pour le faire croire, il fait une seconde prédiction d'un événement plus prochain, mais qui, dans le moment, n'a aucune vraisemblance; c'est qu'avant que l'enfant Jasub qui est présent, et qu'il amène avec lui, sache distinguer le bien du mal, les deux rois ennemis seront détruits. Au chapitre huitième, à la naissance de Mahershalal, il fait encore une autre prophétie; c'est qu'avant que ce nouvel enfant sache appeler son père et sa mère, Damas et Samarie seront dévastécs. Ainsi la délivrance de Juda doit arriver avant que l'aîné ait l'usage du discernement; c'est-à-dire, sept ou huit ans ; et que le cadet ait l'usage de la parole ; c'est-à-dire, deux ou trois ans. Je dis que cette in

terprétation d'abord n'est pas contraire au texte, ensuite est la seule raisonnable. Isaïe, après avoir annoncé la naissance future du fils d'une vierge, lequel sera appelé Emmanuel, ne dit pas avant qu'il ou avant que ce fils sache discerner le bien du mal; il dit avant que l'enfant, antequam puer. Ce mot l'enfant peut s'entendre également et de celui dont il vient de parler, et de celui qu'il a actuellement avec lui, et qu'il présente à Achaz. Ce prince a pu comprendre aussi aisément l'un que l'autre, et le sens du mot a dû être déterminé par le geste qu'aura fait Isaïe en le prononçant.

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J'ajoute que c'est la seule interprétation admissible. 1. Si ce n'est pas à Jasub que s'applique cette partie du discours d'Isaïe, on ne voit pas pourquoi Diea a ordonné au prophète de mener avec lui cet enfant. 2. Isaïe dit au chapitre suivant, que ses deux enfans lui ont été donnés comme des signes et des présages pour Israël. Or de quoi Jasub est il un présage, sinon de la défaite des deux rois? Comment l'est-il, si ce n'est pas de lui qu'il s'agit dans le verset en ques

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tion. 3. Notre explication concilie parfaitement les deux textes du verset 16 du septième chapitre, et du verset 4 du huitième. Il est tout simple que de deux frères, l'aîné ait atteint l'âge de discerner le bien du mal, tandis que le cadet ne fait encore que prononcer les noms de ses parens. Mais si, comme on le prétend dans l'objection, on veut entendre le premier texte, de même que le second de l'enfant Mahershalal, il y aura entre les deux une opposition. Le premier annoncera la défaite des deux rois, avant que l'enfant ait sept ou huit ans : le second la promettra avant qu'il en ait deux ou trois. Au quel des deux faudra-t-il croire?

D'après cette interprétation simple et naturelle, l'objection tombe: Emmanuel n'est ni Jasub, ni Mahershalal. Il est un enfant miraculeux qui, d'après tous les caractères que lui assigne le prophète, ne peut, ainsi que nous l'avons vu, être autre que le Messie.

VI. Mais ces divers caractères énoncés dans les différentes parties de la prophétie, Jésus-Christ ne les réunit-il pas tous

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