Oldalképek
PDF
ePub

cette importante mission; et on a vu trop souvent de tels hommes soit dans les fausses religions, soit même jusques dans la véritable (39). Les livres saints nous présentent un grand nombre de faux prophètes qui trompoient le peuple de Dieu, et qui l'induisoient en erreur. Ainsi lorsque Dieu daigne annoncer aux hommes des choses futures, il est de sa justice, de sa bonté, de sa véracité, de donner des moyens certains auxquels nous puissions reconnoître que c'est véritablement de lui que vient la prophétie.

VIII. Ces caractères distinctifs de la vraie et de la fausse prophétie, peuvent être de deux espèces. Nous appellerons les uns positifs et les autres négatifs. Nous entendons par caractères positifs ceux qui prouvent qu'une prophétie est véritable et vient effectivement de Dieu. Nous appelons négatifs ceux qui montrent qu'elle est fausse et l'ouvrage de l'imposture. Les premiers engagent à y donner croyance, les seconds à la réfuser. Je vais commencer par examiner ceux-ci.

IX. Le premier caractère nécessaire pour qu'on regarde une prédiction comme

venant de Dieu, est que celui qui l'énonce, déclare que c'est de la part de Dieu. qu'il la publie, et qu'il est son envoyé. On sent que ce ne peut être là qu'une note négative, car il est très - possible qu'on se dise faussement le ministre de la Divinité; et dans le fait, les faux prophètes qui trompoient le peuple juif, ceux qui abusoient de la crédulité des payens, prétendoient que c'étoit au nom de Dieu qu'ils parloient (40). Mais ceux qui conviennent eux-mêmes que ce n'est pas au nom de Dieu qu'ils prédisent, déclarent, par cela même, qu'ils ne font pas des prophéties. Telles étoient ces personnes dont il est dit en plusieurs endroits de l'écriture, qu'elles avoient un esprit de Python (41). Telles sont encore, parmi nous, ceux qui se disent sorciers, et qui prétendent annoncer l'avenir d'après les révélations du démon.

X. On présente, comme un signe de la prophétie, la sainteté du prophète. Mais il faut convenir que ce ne peut pas être un signe positif. Le caractère moral d'un homme ne peut pas être assez parfaitement connu, pour former une preuve

démonstrative de sa véracité. Un hypocrite peut très-bien venir au nom de Dieu, apporter de fausses prophéties. On pourroit même prétendre que ce n'est pas absolument une note négative; qu'à parler strictement, le défaut de sainteté ne prouve pas la fausseté du prophète. Par exemple le fait de Balaam, personnage très éloigné de la sainteté, et cependant honoré du don de prophétie, montre que Dieu se sert quelquefois de pareils ministres (42). Mais un exemple, et peutêtre encore un très-petit nombre d'autres, ne doivent pas former un principe, et quand on connoît celui qui se donne pour prophète comme un homme vicieux, on est légitimement fondé à croire que Dieu n'en a pas fait son organe.

XI. Un autre signe distinctif de la vraie et de la fausse prophétie, est, dit-on, la pureté de la doctrine, en faveur de laquelle elle est faite. Cette note n'est pas plus que les précédentes positive. Il est possible qu'un homme, pour s'attirer de la considération, se donne faussement pour prophète, annonce des événemens éloignés qui ne se réaliseront pas, et qu'en

même temps, pour ne pas se décréditer, il prêche la plus pure. Ce sont des choses très-conciliables que la saine doctrine et les mauvaises mœurs ; que la vérité sur un point et l'imposture sur un autre. Mais la fausseté de la doctrine pour laquelle est faite la prophétie, est une marque certaine de la fausseté de la prophétie, et est véritablement une note négative. Il ne peut pas être l'organe de la Divinité celui qui prêche des dogmes évidemment absurdes ou une morale notoirement perverse (43). Dieu se contrediroit lui-même, si sa prophétie étoit en opposition avec ce qu'il nous enseigne. L'exemple de Balaam ne peut être objecté sur ce point. Il n'avoit pas sans doute une saine doctrine, mais ce n'étoit pas pour accréditer ses erreurs qu'il prononçoit sa prédiction.

Passons maintenant des notes négatives aux positives, et des caractères qui font discerner les fausses prophéties à ceux qui font connoître les véritables. J'en remarque d'abord deux, les miracles opérés par les prophètes et les prophéties d'événemens prochains exactement réalisées (44).

XII. Le miracle est, comme nous l'avons montré, le sceau de la Divinité, la lettre de créance que le Tout - puissant donne à ses envoyés. Lors donc qu'un homme s'annonçant comme un prophète du Seigneur, opère de vrais miracles, il prouve qu'il est en effet le ministre du Très-Haut, et que foi doit être ajoutée à ses paroles, comme émanées de la véracité divine. Si ces paroles sont des prédictions, il est évident à tous ceux qui ont la certitude des miracles, que ce sont des vraies prophéties, et que refuser d'y croire, est refuser croyance à Dieu lui-même. Nous voyons souvent, dans l'ancien Testament, les prophètes accréditer leur mission en faisant des miracles; et dans le nouveau, Jésus-Christ confirmer ses oracles par les prodiges qu'il opère (45). Souvent le peuple frappé d'étonnement à la vue de ses merveilles, à cette marque le reconnoissoit hautement pour un prophète (46).

XIII. Un autre moyen dont j'ai déjà dit un mot, par lequel Dieu confirme la vérité des prophéties qui ne doivent se réaliser que dans des temps reculés,

« ElőzőTovább »