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En premier lieu, l'époque de la fin des soixante-dix semaines cadre avec celle de la mort de Jésus-Christ. Les chronologistes disputent entr'eux sur le temps où doivent commencer ces semaines. Il y a eu quatre édits émanés de rois de Perse pour le rétablissement de Jérusalem. Le premier, de Cyrus, dans la première année de son règne. Le second, de Darius, fils d'Hystape, dans la seconde du sien. Les deux derniers d'Artaxerxe-Longue-Main, l'un dans sa septième, l'autre dans sa vingtième année de règne. Je ne crois pas devoir entrer dans l'examen de ces différens systèmes, ni adopter l'un de préférence aux autres. Ce n'est point sur des systèmes particuliers que nous établissons les preuves de la religion. Je suis d'autant moins obligé d'en admettre et d'en rejeter, que la différence de l'un à l'autre est peu considérable; et qu'à la seule inspection, sans même se livrer à un examen détaillé, on voit les deux époques, celle indiquée par Daniel et celle de la mort de Jésus-Christ se rapporter à trèspeu de distance près. Les auteurs qui

proposent les diverses opinions, font cadrer chacun la sienne avant l'événement. On nous objecte cette variété de sentimens entre les chrétiens, comme une contradiction importante. De bonne foi, peut-on en faire contre l'accomplis sement de notre prophétie, une difficulté raisonnable? Quel est le point de la chronologie ancienne, sur lequel il n'y ait pas entre les savans partage et dispute? Diverses raisons donnent encore plus de prise à la variété des opinions sur cet article. 1. La chronologie des rois de Perse n'est pas parfaitement connue. 2. Plusieurs de ces rois Q ayant été associés au trône par leurs prédécesseurs, les années de leur règne sont comptées par quelques chronologistes, du jour de l'association, par d'autres, du temps de la succession. 3.° Quelques savans datent le commencement des semaines, de l'émission du décret pour rebâtir Jérusalem d'autres les font commencer à l'exécution de ce décret. 4. Le commencement même de l'ère chrétienne et l'époque précise de la naissance et de la mort de Jésus-Christ, est aussi un sujet de

contestation entre les érudits. Il seroit donc bien étonnant qu'ils s'accordassent sur le calcul des semaines de Daniel. Ils différent de peu d'années; ils ne différent pas sur l'essentiel, c'est-à-dire, sur le rapport de la prophétie à l'événement. On ne peut pas avec fondement nous opposer leur divison sur quelques incidens indifférens au fond de la question.

Le premier caractère convient donc parfaitement à Jésus-Christ et il ne convient qu'à lui. Quel autre personnage est mort à la même époque que l'on puisse croire le Messie promis aux juifs et qui en présente même les plus légers traits (170) ?

En second lieu, le nom de Christ absolument et sans addition, a été constamment donné à notre Jésus et c'est encore un caractère qui ne convient qu'à lui. Jamais ce nom n'a été donné à un autre (171). C'est parce qu'il a été uniquement et universellement connu sous cette dénomination, que ceux de sa religion ont été appelés chrétiens. Et ce n'est par seulement par eux, c'est aussi par ses ennemis qu'il a été appelé ainsi. Nous avons vu Josephe, rapportant le

martyre de S. Jacques, dire qu'il étoit frère de Jésus comme Christ (172), et Tacite, parlant des chrétiens tourmentés sous Néron, dire que l'auteur de ce nom est Christ, qui sous l'empire de Tibère fut condamné au supplice par le gouverneur Ponce-Pilate (173).

En troisième lieu, ce Saint des saints, ce Christ, non-seulement doit mourir, mais doit être tué ; et selon la force du mot hébreu, supplicié par une sentence juridique au bout des soixante-dix semaines. C'est encore un caractère qui convient à Jésus-Christ condamné à mort et crucifié et qui ne convient qu'à lui. On ne voit aucun autre personnage susceptible des titres donnés par Daniel, qui, à cette époque, ait subi une peine capitale.

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En quatrième lieu, il est dit dans la prophétie, selon la vulgate, que le peuple de ce personnage qui l'aura renié, cessera d'être un peuple, ou, si on veut, cessera d'être son peuple. Non erit populus ejus qui eum negaturus est. Dans l'hébreu, le sens est absolument différent. Ce texte que ce ne sera pas à cause de lui-même qu'il

sera mis à mort et non ei. Que l'on admette, de ces deux significations, celle que l'on voudra elle conviendra parfaitement à Jésus-Christ. Si on s'en tient à la première, il est certain que le peuple juif a renié notre Sauveur. Nous reconnoissons que de ce moment il a cessé d'être le peuple de Dieu. Très-peu de temps après, il a même cessé tout-à-fait d'être un peuple. Si on aime mieux s'attacher au sens du texte hébreu, c'est un des points principaux de notre religion, que ce à raison de ses propres n'est pas fautes que Jésus-Christ a été mis en croix. Isaïe l'avoit prédit, comme nous le verrons (174): et les apôtres font de cette vérité le fondement de la religion qu'ils prêchent (175). Et Jésus-Christ lui-même, dans le cours de sa carrière, avoit déclaré que c'étoit-là l'objet de sa mission; et qu'il étoit venu sur la terre, afin de donner sa vie pour la rédemption des hommes (176). Ainsi ce caractère donné Daniel au personnage qu'il

par

annonce, se trouve aussi réalisé en JésusChrist, quelque soit le sens qu'on y attache. Il n'est, de même que les autres,

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