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phétie est, comme nous l'avons vu, son accomplissement. Lorsque de la part de Dieu est annoncé un événement futur, que la prudence humaine ne pouvoit aucunement prévoir, et qui se réalise avec une exactitude entière, sans que le hasard ait pu former cette conformité entre l'événement et la prédiction, on ne peut pas s'empêcher de croire que c'est une vraie prophétie.

que

Or il est évident 1.° Jacob prédit à Juda, de même qu'à ses autres enfans, des choses futures relatives à sa postérité.

Il est évident 2.° que les choses qu'il lui prédit sont: que ses descendans formeront une nation, une société politique; que cette nation sera régie par des chefs pris au - dedans d'elle; qu'il viendra un personnage désigné par le nom de Kilo; que la nation conservera son autorité politique et ses chefs jusqu'à l'arrivée de ce personnage; enfin que ce personnage sera l'attente des nations, ou que les nations se réuniront à lui, ou que les nations lui obéiront.

Il est évident 3.° qu'il étoit impos

sible à Jacob de prévoir par ses seules lumières naturelles toutes ces destinées futures de sa postérité; que de chacun de ses enfans il sortiroit une tribu; que chacune de ses tribus jugeroit son peuple et auroit sur lui l'autorité; que cette autorité cesseroit plutôt dans les autres tribus dans celle de Juda; que cette autorité se conserveroit dans la tribu de Juda jusqu'à l'arrivée de Kilo; que toutes les nations viendroient se réunir à Kilo.

que

Il est évident 4.° qu'il seroit également absurde d'attribuer au hasard le rapport avec la prédiction d'événemens aussi éloignés, aussi compliqués, aussi perpétués dans le cours de plusieurs, aussi dépendans de causes diverses, libres et inconnues.

Il est évident 5.° et nous venons de le démontrer, que la partie de la prédiction relative à la permanence de l'autorité dans la tribu de Juda s'est littéralement accomplie pendant un intervalle de près de quinze siècles, et malgré les révolutions à travers lesquelles a passé cette tribu.

Il est évident 6.° que vers le temps où les juifs ont perdu leur autorité et leurs chefs pris parmi eux, Jésus-Christ a paru dans le monde.

Il est évident 7.o qu'après la venue de Jésus-Christ il a été annoncé aux nations qui l'ont reconnu et qui se sont soumises à sa loi.

Il est évident 8.° qu'il ne s'est élevé, ni à cette époque, ni auparavant, ni depuis aucun autre personnage qui réunisse ces caractères.

Il est donc évident enfin, que les paroles de Jacob à Juda sont une vraie prophétie de Jésus-Christ, qui a eu dans Jésus-Christ son accomplissement littéral, exact et parfait.

XV. On demande pourquoi cette prophétie, qui auroit été si puissante pour convaincre les juifs, n'a été citée ni par Jésus-Christ ni par ses apôtres. A cette interrogation nous avons plusieurs réponses à donner. En premier lieu, l'objet principal de la prophétie étoit de mon. trer le temps où le Messie devoit venir; mais lorsque Jésus-Christ est venu publier sa loi, c'étoit, comme nous le

verrons, une opinion générale et constante, que le temps de l'apparition du Messie étoit arrivé. On n'avoit pas à prouver ce point et l'emploi de la prophétie de Jacob eût été superflu. En second lieu, il auroit été encore inutile par une autre raison: c'est que la république des juifs subsistoit encore, et que rien n'annonçoit qu'elle dût finir. L'argument tiré de ce qu'elle devoit peu après être détruite n'auroit pas eu encore de force. En troisième lieu, la partie de la prophétie qui annonce que les nations reconnoîtront le Messie n'étoit pas encore accomplie; il étoit done. encore à cet égard impossible d'en faire une preuve de la mission de JésusChrist.

Nous finirons ce qui concerne cet oracle sacré par deux réflexions : entre la première et la dernière partie de la prophétie il y a un rapport intime. L'autorité doit cesser dans Juda quand l'autorité sur toutes les nations doit passer au personnage annoncé. Un empire doit succéder à l'autre. C'est qu'alors il sera inutile que la république judaïque sub

siste elle n'est établie que pour amener le Messie qui donnera sa loi à toutes les nations. Le Messie venu, la tribu de Juda n'a plus d'objet; elle ne sert plus aux vues de Dieu. Son état est anéanti. De là résulte encore contre le système des juifs un très fort argument. Si, comme ils le croyent, le Messie doit être un roi victorieux, qui rétablisse leur empire, et qui leur donne pour toujours une vaste domination; il n'est pas vrai qu'alors le sceptre doive sortir de Juda. Au contraire l'empire de cette tribu sera plus florissant, plus puissant, plus solidement établi que jamais. Il faut qu'ils effacent de leurs livres sacrés cette prophétie, ou qu'ils y lisent la frivolité de leur attente.

I.

§ 2. Prophétie de Daniel sur les soixante-dix semaines.

par

LE prophète Daniel ayant compris

la lecture des livres saints, que le nombre des années de la captivité sous

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