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dureté, le peuple dit qu'avons-nous de commun avec David? Pourquoi seriousnous l'héritage du fils d'Isaï? Retournez dans vos maisons Israël : David conser→ vez votre maison (144). De ce moment les destinées de la tribu de Juda furent différentes de celles des autres tribus Tandis quelles étoient régies successivement par des rois de différentes dynasties et de différentes tribus, Juda fut toujours gouverné par des rois du sang de David. Remarquons cependant que ce royaume de Juda n'étoit pas absolument formé de cette seule tribu, il renfermoit la tribu de Benjamin, beaucoup de membres de la tribu de Lévi et quelindividus des autres royaumes; mais la majeure partie de l'état, on peut même dire la totalité morale, étoit la tribu de Juda le reste étant en comparaison d'elle très peu nombreux. Aussi voyons-nous, dans plusieurs endroits, les auteurs sacrés dire qu'il n'étoit resté dans ce royaume que la tribu de Juda. Le prophète Ahias, prédisant à Jéroboam sa royauté, lui annonce que le Seigneur le fera régner

ques

sur dix tribus, et n'en laissera qu'une au fils de David (145). Et il est dit ailleurs, au sujet de la destruction du royaume d'Israël, que Dieu irrité contre Israël l'a rejetté de sa présence, et qu'il n'est resté que la seule tribu de Juda (146).

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Ces deux royaumes finirent d'exister, parce qu'ils furent conquis, et leurs peuples amenés en captivité: savoir le royaume d'Israël par Salmanazar, et celui de Juda, quatre-vingt-cinq ans après, par Nabuchodonozor. Mais le sort de ces deux nations fut bien différent. La ruine d'Israël fut totale, absolue, sans retour. De ce moment leur dix tribus ont cessé de former un état politique; elles sont restées assujetties à leurs vainqueurs et n'ont jamais été rétablies. Il est même rapporté que les rois d'Assyrie donnèrent leur pays à de nouveaux habitans, qui prirent possession de Samarie et des autres villes (147). Quant aux individus des dix tribus, ils furent transportés audelà de l'Euphrate, d'où ils ne revinrent plus, et Josephe atteste que leurs descendans y étoient encore de son temps (158).

Mais il en fut tout autrement de la tribu de Juda, et de la captivité qu'elle éprouva. Elle cessa, il est vrai, d'avoir des souverains du sang de David portant le titre de roi : mais elle ne cessa pas pour cela de former un corps de nation, de se régir par ses lois et d'avoir des chefs de son sang. Si l'on veut absolument que, pendant les soixante-dix ans de la captivité de Babylone, cette tribu n'ait conservé aucune autorité sur ellemême, nous pouvons sans inconvénient l'accorder. Un intervalle aussi court dans l'espace de quinze siècles ne peut pas être regardé comme une cessation. Ce n'est qu'une interruption momentanée. Dira-t-on que le Portugal a cessé d'être un royaume, parce que pendant soixante ans il a été assujetti à la couronne d'Espagne? On peut d'autant moins le dire de la tribu de Juda, que, pendant cette captivité, elle a toujours conservé l'espérance du rétablissement dans son pays; espérance fondée sur les prophéties qui le lui promettoient. Mais est-il même vrai que dans cet intervalle la tribu de Juda ait cessé de faire un corps de na

tion, d'être régie par ses lois et jugée par ses chefs? Nous avons un témoignage du contraire dans l'histoire de Susanne.

Nous y voyons y voyons deux vieillards de la nation constitués juges pour une année; nous les voyons accuser cette sainte femme devant l'assemblée du peuple, qui d'abord la condamne et ensuite l'absout, et qui punit de mort ses impurs calomniateurs (149). L'histoire d'Esther nous présente aussi une idée de l'état de la nation juive sous l'empire des rois de Perse. Assuérus trompé par Aman avoit donné contre les juifs un premier édit qui les proscrivoit. Il y étoit dit qu'ils se gouvernoient par des lois nouvelles; qu'ils agissoient contre les coutumes de toutes les nations; qu'ils avoient des lois perverses (150). Mais ce prince désabusé par Esther publia une autre loi favorable aux juifs, dans laquelle il déclaroit qu'ils se conduisoient selon de justes lois (151). Il paroît donc que, même sous l'empire des rois de Babylone et de Perse, la tribu de Juda avoit conservé ses lois, ses juges, son droit de glaive, son état en corps de nation, et

qu'elle formoit dans l'empire où elle avoit été transportée ce que les publi cistes appellent status in statu.

que

Ce fut après le retour de la captivité le pays fut appelé Judée et ses habitans juifs, du nom de la tribu qui formoit la presque totalité du peuple. Nous n'avons pas l'édit par lequel Cyrus permettoit aux juifs de retourner habiter leur ancienne patrie; mais nous ne pouvons pas douter qu'ils n'y formassent de nouveau un corps de nation régi par ses magistrats puisque nous voyons dès ce moment Zorobabel, issu du sang royal, reconnu chef du peuple conjointement avec les principaux de la nation. L'édit accordé par Artaxerxe à Esdras est positif. I l'autorise à établir des juges, des présidens qui fassent observer la loi de Moyse et qui prononcent des jugemens mêmes capitaux (152); ainsi fut perpétué dans la tribu de Juda, conformément à la prophétie de Jacob, le droit de glaive, et la prérogative d'être régie par des chefs pris dans elle-même. Le régime de cet état étoit aristocratique et l'autorité soit administrative,

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