Oldalképek
PDF
ePub

V. En deux mots, la promesse que tous les peuples de la terre seroient bénis dans leur postérité avoit été faite aux trois patriarches. Tous les peuples de la terre ont été bénis dans Jésus-Christ descendant des patriarches. Jésus-Christ est donc celui qui leur étoit promis. Aussi voyons-nous ses apôtres lui appliquer ces prophéties, avant même qu'elles ne fussent entièrement accomplies. Les bénédictions de Jésus-Christ ne s'étoient pas encore répandues sur les nations, quand saint Pierre, au commencement de sa prédication, rappelant aux juifs ses promesses relatives à toutes les familles de la terre, leur dit que c'est eux qui doivent être bénis les premiers dans le fils que Dieu leur a envoyé (125). Elles ne faisoient encore ces précieuses bénédictions que commencer à s'étendre sur les gentils, quand saint Paul disoit aux Galates, que Dieu avoit prédit à Abraham qu'elles comprendroient toutes les nations, et que c'étoit dans JésusChrist qu'elles alloient s'effectuer (126). Dans la bouche de ces deux grands apôtres ces interprétations de la promesse

faite à Abraham étoient de vraies prophéties, puisque l'événement n'avoit pas encore réalisé la promesse, et qu'il ne pouvoit certainement à cette époque ni être aperçu par la prévoyance humaine, ni être deviné par hasard. Ainsi l'interprétation que nous donnons des prophéties de l'Ancien Testament est fondée sur des prophéties du Nouveau qui sont d'une clarté évidente. C'est Dien luimême qui a expliqué par ses apôtres ce qu'il avoit prédit aux patriarches; et qui a voulu rendre certain et incontestable le seus de ces promesses, au moment où il alloit les accomplir.

ARTICLE TROISIÈME.

Prophéties sur le temps de la venue du Messie.

Les prophéties que nous avons vues jusqu'à présent étoient générales, et annonçoient indéfiniment un Messie, sans indiquer les signes auxquels on devroit

le reconnoître. Elles vont désormais se particulariser, et présenter dans lui des caractères distinctifs qui ne permettront pas de le confondre avec d'autres personnages. Nous allons commencer par celles qui fixent le temps de sa venue, et qui se trouvent accomplies en JésusChrist.

[ocr errors]

S 1.er

Prophétie de Jacob

à Juda.

1. LA

promesse faite originairement à Abraham d'un descendant en qui seroient bénies toutes les nations, étoit passée à Isaac exclusivement à Ismaël, et à Jacob de préférence à Esaii. Jacob la transmet à Juda choisi entre tous ses frères, pour en devenir le dépositaire. Au moment où il va finir ses jours, ce saint patriarche assemble autour de lui tous ses fils et leur déclare qu'il va leur annoncer ce qui leur arrivera dans les derniers jours (127), c'est-à-dire quelles seront les destinécs

de leur postérité. Après avoir donné à ses trois fils aînés Ruben, Siméon et Lévi des marques de mécontentement pour les crimes dont ils s'étoient rendus coupables, il prend avec Juda le quatrième de ses enfans un ton différent, il lui prédit de grandes prospérités. Le commencement de sa prédiction annonce la force de Juda et ses victoires; la fin a rapport à la fertilité de son territoire, spécialement en vin. C'est le milieu de cette prophétie qui nous intéresse; en voici les termes : Le sceptre ne sera point enlevé à Juda, ainsi que le chef descendu de lui jusqu'à ce que vienne celui qui doit être envoyé et qui sera l'attente des nations (128).

II. Il est évident que c'est ici une prédiction. Si l'on examine ces paroles en elles-mêmes, elles annoncent des événemens futurs; si on les considère dans la suite du discours du patriarche Jacob, on voit qu'elles font partie d'une suite de prédictions qu'il fait à chacun de ses fils; enfin son intention de leur prédire ce qui doit arriver à leur postérité est positivement marquée parlui-même. Il est égale

ment évident, et il sereit ridicule de s'arrêter à le prouver, que les événemens prédits par Jacob à Juda, ne pouvoient pas être prévus par des causes naturelles et n'ont pas pu se réaliser par hasard. Si done on voit ces prédictions s'accomplir pleinement et littéralement, on sera forcé de convenir que ce sont de véritables prophéties divines; si on les voit accomplies ainsi dans Jésus-Christ, on ne pourra révoquer eu doute que ce ne soit lui dont la venue a été prophétisée par Jacob. Nous avons deux choses à prouver ici : la première que cette prophétie annonce la venue d'un envoyé céleste dont elle fixe le temps; la seconde que cette prophétie a été pleinement accomplie en Jésus-Christ.

III. Sur le premier point, nous sommes d'accord avec les juifs anciens. Ils regardoient, ainsi que nous, les paroles de Jacob à Juda comme une prophétie du futur Messie (129); ils nioient seulement qu'elle se fùt accomplie en JésusChrist. Les juifs modernes, méprisant l'autorité de leurs anciens, rapportent cette prophétie à d'autres personnages qu'au Messie. Il n'est pas difficile de voir

« ElőzőTovább »