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rance quelconque du Messie. Elle y a pourvu dès le moment où le péché de l'homme a rendu le Réparateur nécessaire, par une première promesse pas très-claire, mais suffisante pour cet objet. La seconde, qu'au moment où ce Libérateur du genre humain arriveroit, il fût tellement signalé, que les hommes vertueux et de bonne foi, pussent facilement le reconnoître. Il n'étoit pas nécessaire aux premiers Pères de connoître les signes précis d'un Messie qu'ils ne devoient pas voir. Mais la connoissance de ces signes étoit indispensable à ceux qui devoient être témoins de sa venue. C'est cette connoissance détaillée qu'a donnée la suite des oracles rendus et recueillis dans le cours des siècles. Ce que les premières promesses avoient d'obscur a été éclairci, d'abord par la succession des prédictions subséquentes et plus détaillées, et ensuite porté au plus haut degré de clarté, par l'accomplissement entier et littéral de toutes ces prophéties, jusques dans leurs moindres détails, en la personne de Jésus-Christ. Nous le disons donc avec confiance; pour qu'une pro

phétie soit jugée authentique et certaine, il n'est pas nécessaire qu'elle soit conçue dans les termes les plus clairs. Il suffit qu'elle ait un degré de clarté tel que l'événement arrivant, résolve tout ce qui pouvoit faire quelque difficulté dans les expressions. Ce qui est vrai d'une seule prophétie, est bien plus évident encore d'une suite, d'une multiplicité de prophéties qui n'ont pas toutes le même degré de clarté, mais dont quelques-unes sont très-positives et sans aucune obscurité; comme nous le verrons en les examinant en détail (105).

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XXII. « Mais, poursuivent nos adversaires, si ces prophéties qu'on allègue » en faveur de la religion, annonçoient » aussi évidemment Jésus-Christ, com»ment se fait-il que les juifs qui atten» doient si impatiemment le Messie, qui >> étoient si attentifs à observer ses ca» ractères distinctifs, ne l'aient pas re» connu; qu'ils l'aient au contraire per» sécuté et fait périr du dernier supplice » comme un imposteur? La dénégation » constante des juifs, depuis dix-huit » siècles, a bien un autre poids que

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>> l'assertion des chrétiens. Ils doivent >> bien mieux connoître qu'eux le sens » de leurs prophéties; d'abord, parce » que c'est dans leur langue qu'elles sont » écrites; ensuite, parce qu'ils ont à » ce sujet, une tradition de doctrine non »>interrompue ».

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Pour répondre à cette difficulté, il faut commencer par distinguer les juifs anciens et les juifs modernes. Nous avons déjà remarqué entre les uns et les autres, une grande opposition au sujet des prophéties. Ceux-là entendoient, du Messie, les prophéties (106) que ceux-ci appliquent à d'autres objets. Nous sommes d'accord avec les anciens docteurs juifs, sur l'application de ces prophéties au Messie. La question entr'eux et nous, se réduit à savoir si ces prédictions du Messie, ont été accomplies en JésusChrist.

XXIII. Mais pourquoi donc les juifs ne l'y ont-ils pas reconnu? Pourquoi, s'il y est si clairement annoncé, l'ont-ils rejeté? J'ai déjà répondu à la même objection, en traitant des miracles (107). Je ne crois pas nécessaire de répéter ici ce que j'ai

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dit; mais il n'est pas absolument inutile de le rappeler. 1. L'obstination des juifs à ne pas reconnoître Jésus-Christ, confirme les prophéties, aulieu de les combattre, parce qu'elle étoit elle-même un des objets des prophéties. Cette partie des oracles divins n'auroit pas été accomplie, si le peuple juif avoit reconnu son Messie. 2. Beaucoup de causes ont concouru à empêcher les juifs de reconnoître Jésus-Christ, pour le libérateur qu'ils attendoient leurs préjugés sur l'état glorieux du Messie; leur respect pour l'au torité de leurs docteurs ; leur crainte des chefs de la synagogue, ennemis de JésusChrist; leurs passions qu'il auroit fallu soumettre à une loi austére. 3. Malgré ces obstacles, beaucoup de juifs se sont convertis à la foi chrétienne, et leur antorité est d'un poids bien plus considérable, que celle des juifs restés dans leur ancienne croyance.

Si l'on ne peut pas, avec fondement, nous opposer le refus des juifs anciens, de reconnoître l'accomplissement des prophéties dans le divin Fondateur de notre religion, on est encore beaucoup

moins fondé à nous objecter la résistance des juifs modernes. On dit que les livres prophétiques sont écrits dans leur langue. Mais maintenant elle n'est pas plus leur langue que la nôtre. Elle est pour eux, comme pour nous, une langue morte, et nous possédons de même qu'eux, les livres où elle est employée. Dira-t-on que les italiens, parce qu'ils ont succédé aux anciens romains, sont plus savans dans la langue latine que les autres peuples? Que l'on nous cite, comme possédans à fond la langue hébraïque, les rabbins du temps de Jésus-Christ, on dira une chose raisonnable. Quoique leur langage fut alors mêlé de chaldaïque et de syriaque, il avoit conservé une grande affinité avec l'ancienne langue hébraïque. Ils en avoient retenu beaucoup de mots, et leur langage usuel, à cette époque, ne différoit pas absolument de celui des prophètes. Ils conoissoient be ucoup micux que les rabbins actuels, la valeur des expressions prophétiques. Leur témoignage, contraire à celui de leurs successeurs, le détruit donc entièrement.

On prétend que les juifs actuels, ont

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