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L'ÉNÉIDE,

LIVRES VII, VIII, IX.

NEW YOR

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ARGUMENT

DU LIVRE SEPTIEM E.

ÉNÉL étant parti de Cumes fait route vers le couchant,

range la côte de Circe', et arrive avec toute sa flotte à l'em-
bouchure du Tibre. Il y débarque ses troupes dans la plaine
de Laurente, pays du Latium où regnoit le vieux roi La-
tinus. Ce prince n'avoit qu'une fille nommée Lavinie, qui,
suivant l'oracle et la volonté du dieu Faune, devoit étre
mariée à un étranger, quoique promise à Turnus, roi des
Rutules, neveu d'Amate femme de Latinus. Ênée ayant
reconnu à une parole échappée au jeune Ascagne que cette
contrée étoit celle où les dieux vouloient qu'il se fixát,
commence par envoyer des ambassadeurs au roi des Lau-
rentius, qui les reçoit favorablement, et accepte leurs pré-
sens: il accepte aussi l'alliance de leur prince; et, ne dou-
tant point qu'il ne soit l'étranger que le dieu Faune lui
annoncé, il lui offre sa fille en mariage. Cependant Junon,
oncé, il lui offre sa fille
désespérée de ce succès des Troyens, évoque Alecton des
enfers. Par son ordre, cette furie jette un serpent dans le
sein d'Amate qui s'efforce vainement de faire changer de
résolution au roi son époux. Bientôt le serpent glisse son
venin dans le cœur de la reine : la fureur s'empare de ses
sens; elle sort du palais, accompagnée de Lavinie; et, contre-
faisant la bacchante, elle emmène sa fille dans les bois, en

criant qu'elle la voue à Bacchus, et qu'elle s'y voue ellemême. La furie, après avoir trouble la maison de Latinus, passe à la cour du roi Turnus, et inspire à ce prince la folle ardeur de la guerre : elle en fait elle-même naître l'occasion, en poussant la meute d'Ascagne vers un cerf apprivoisé, chéri de la fille d'un homme considérable de la contrée. Ascagne ayant blessé ce cerf, tout le pays se soulève pour venger l'insulte. On livre une espèce de combat, où les habitans du pays sont repoussés avec perte. Alors toute la nation, excitée par Turnus va demander vengeance au roi Latinus. Ce prince, qui avoit toujours dans l'esprit l'oracle du dieu Faune, n'y veut point consentir, et refuse absolument d'ouvrir les portes du temple de Janus. Mais Junon les ouvre elle-même; et, malgré le roi qui ne peut plus s'opposer à l'ardeur guerrière de tous ses sujets, la guerre contre les Troyens est déclarée. Dénombrement des troupes latines qui s'assemblent sous les ordres de Turnus, et des troupes auxiliaires qui viennent le joindre de toutes parts: ce qui donne lieu au poëte de parler de plusieurs anciens peuples d'Italie, de peindre leurs mœurs, et de célébrer les villes du Latium, dont quelques unes subsistoient de son temps et subsistent encore aujourd'hui.

LIBER SEPTIMUS.

Tu quoque littoribus nostris, Æneïa nutrix,

Æternam moriens famam, Caieta, dedisti:

Et nunc servat honos sedem tuus; ossaque nomen Hesperiâ in magnâ, si qua est ea gloria, signat.

At pius exsequiis Æneas ritè solutis, Aggere composito tumuli, postquam alta quiêrunt Æquora, tendit iter velis, portumque relinquit. Adspirant auræ in noctem, nec candida cursus Luna negat; splendet tremulo sub lumine pontus. Proxima Circææ raduntur littora terræ,

Dives inaccessos ubi Solis filia lucos

Assiduo resonat cantu, tectisque superbis
Urit odoratam nocturna in lumina cedrum,
Arguto tenues percurrens pectine telas.
Hinc exaudiri gemitus iræque leonum (

Vincla recusantum et serâ sub nocte rudentum;
Sætigerique sues, atque in præsepibus ursi
Sævire, ac formæ magnorum ululare luporum;
Quos hominum ex facie dea sæva potentibus herbis
Induerat Circe in vultus ac terga ferarum.

LIVRE SEPTIÈME.

E: T toi, de mon héros nourrice bien-aimée,
De nos bords, en mourant, tu fis la renommée,
O Caïète; et ton nom protège ton cercueil,
Que l'antique Hespérie honore avec orgueil.

Sitôt qu'à ce tombeau, dont nos bords se font gloire,
Il a par un saint culte honoré sa mémoire,
Le héros part, fend l'onde, et s'éloigne du port.
Pour lui la mer, les vents et les cieux sont d'accord;
Et, pour guider son cours, la lune complaisante,
Éclaire au loin les eaux de sa clarté tremblante.
Il vole, il voit déjà le trop fameux séjour,
Où la belle Circé, fille du dieu du jour,
Modulant avec art sa voix mélodieuse,
Charme de ses doux chants son île insidieuse;
Tantôt dans son palais, où des bois précieux
Prodiguent dans la nuit leurs parfums et leurs feux,
D'un tissu varié, doux charme de ses veilles,
Ourdit d'un doigt léger les brillantes merveilles.
Là, grondent renfermés et de rage écumans
Tous ces monstres créés par ses enchantemens,
Qui, d'hommes qu'ils étoient, changés en ours informes,
En lions menaçans, en sangliers énormes,

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