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M. Lemercier a fort imité l'intrigue de cette pièce dans une comédie en trois actes, intitulée le Frère et la Soeur jumeaux.

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NOTE.

(A) Shakspeare se moque souvent des puritains: il ne devait pas être indulgent pour une secte qui condamnait les jeux du spectacle, et qui, non contente de les fuir, parvint un moment à faire reléguer les théâtres hors de l'enceinte de Londres. On a vu. Racine railler les Jansenistes, ses instituteurs, qui traitaient d'empoisonneurs Rodrigue et Chimène.

(LOVE'S LABOUR'S LOST.)

Cette pièce est-elle de Shakspeare? Il faut bien le croire, puisque Johnson l'affirme, et qu'on y trouve une scène qui serait difficilement d'un autre poëte de la vieille Angleterre. Mais qu'une scène et quelques traits heureux sont achetés cher par le sujet le plus chimérique, les personnages les plus bizarres, les incidents les plus décousus et les plus invraisemblables, enfin le dialogue le plus faux, le plus froid, le plus un iformément hérissé d'une logique pédantesque et pointilleuse, qu'on puisse trouver dans aucun des ouvrages qui ont signalé l'enfance des divers théâtres de l'Europe!

Nous n'avons pas besoin des conjectures de Malone, pour reconnaître qu'une telle pièce doit être rangée parmi les premiers essais de son auteur. Il paraît qu'elle fut composée en 1594. Elle peut servir, comme monument historique, à nous retracer le ton de conversation qui domina un moment à la cour de la reine Élisabeth, et qui ne s'éloignait guère de celui que Molière a bafoué dans les Précieuses ridicules. Au reste, que pouvait-on attendre de l'influence qu'exerçait sur l'esprit des courtisans une reine coquette, prude, et pédante, qui savait le grec, se disait vierge, et minaudait à cinquante ans?

Le génie de Shakspeare dut lui faire sentir d'abord ce qu'il y avait de faux dans une telle direction don

née à l'esprit. Mais on ne remonte pas de prime abord le cours de son siècle, et il faut commencer par dériver. Shakspeare attaqua à la fois, comme peintre, des ridicules, et imita, comme poëte, le jargon qu'il vit à la mode. Par un rapprochement assez bizarre, il a mis la parodie de sa pièce dans sa pièce même; et, en exagérant le style de ses autres personnages, il en a fait parler un avec une emphase grotesque qui le désigne comme la victime immolée au parterre. Ce personnage paraît avoir servi de modèle au caracdans le Monastère, la savante main de sir Walter Scott s'est amusée à dessiner. Mais le sir Piercy Shafton du romancier a sur l'Adriano Armado du poëte toute la supériorité que, dans la peinture même de la niaiserie, donne un goût fin et délicat, habile à choisir et à rejeter.

tère que,

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Ferdinand, jeune roi de Navarre, et trois seigneurs de sa cour, Biron, Longueville, et Dumaine, ont fait vœu de passer trois ans à l'étude, sans jeter les yeux sur une femme, sans presque manger ou dormir. Biron a cependant apporté à la signature de ce pacte plutôt la complaisance d'un courtisan que la ferveur d'un philosophe. Aussi est-ce pour lui un triomphe que de mettre le roi dans la nécessité de violer une des lois

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qu'il s'est imposées, en lui rappelant que la fille du roi de France est envoyée en ambassade par son père à la cour du roi de Navarre, pour traiter de la cession de l'Aquitaine. Le moyen de renvoyer une telle ambassadrice sans lui avoir donné audience? Il arrive si rarement que de jeunes princesses non mariées soient envoyées chez de jeunes rois étrangers, pour faire de la diplomatie avec eux! Une pareille circonstance ne se retrouve pas deux fois, et le roi de Navarre aime mieux être infidelle à son vou que de la laisser échapper. Cependant, pour garder du moins quelque peu le décorum d'anachorète, il décide que la princesse ne sera point reçue dans le palais, et qu'elle logera sous la voûte du ciel.

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Pendant que le roi tient conseil avec ses trois favoris sur ces matières importantes, un constable, nommé Dull (Lourdaud), amène prisonnier le niais Costard, qu'un Espagnol ridicule l'emphatique Adriano Armado envoie au roi, avec une lettre pour l'informer du motif de cette arrestation. La lettre porte qu'Armado a surpris Costard en tête-à-tête avec une jeune paysanne, nommée Jacquinette. Or, ce tête-à-tête est une contravention à l'édit qu'a rendu le roi pour défendre à toute femme d'approcher de sa cour à la distance d'un mille. Costard est condamné à jeûner une semaine entière, et c'est sous la garde d'Armado lui-même que le roi le renvoie.

SCÈNE SECONDE.

Entretien d'Armado avec son page, Moth. Tout ce qu'on peut comprendre, à travers le langage amphigourique d'Armado, et les pointes de Moth, c'est qu'Armado est amoureux de Jacquinette.

Dull amène Jacquinette et Costard; la première, pour la conduire dans le parc, où il doit la garder; l'autre, pour le remettre au pouvoir d'Armado.

ACTE SECOND.

SCÈNE PREMIÈRE.

La fille du roi de France est arrivée près du palais du roi de Navarre; elle lui députe Boyet, un des seigneurs qui l'accompagnent, pour apprendre s'il a dessein de la recevoir malgré son vou.

Trois dames de sa suite lui font le portrait des trois seigneurs amis du roi. Elles les ont rencontrés à diverses fêtes. Rosaline loue l'esprit sémillant de Biron, Marie la grâce de Longueville, Catherine les vertus de Dumaine.

Boyet revient annoncer la visite du roi de Navarre; la princesse et ses dames d'honneur baissent leurs masques.

La princesse, après quelques compliments reçus et renvoyés, présente ses dépêches au roi: pendant qu'il les lit, Rosaline et Biron s'escarmouchent avec de légères agaceries. Le roi, après avoir demandé à la princesse d'autres titres qu'elle ne peut fournir sur le

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