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tous ces passages de l'ut au fa dièse seraient exactement le même intervalle, employés dans leurs différentes places, ils n'en seraient pas moins autant de chants différens, étant pris ou supposés sur différentes cordes du mode, et composés de plus ou moins de degrés. Leur variété ne vient donc pas de l'harmonie, mais seulement de la mo.. dulation, qui appartient incontestablement à la mélodie.

Nous ne parlons ici que de deux notes d'une durée indéterminée; mais deux notes d'une durée indéterminée ne suffisent pas pour constituer un chant, puisqu'elles ne marquent ni mode, ni phrase, ni commencement, ni fin. Qui est-ce qui peut imaginer un chant dépourvu de tout cela? A quoi pense M. Rameau de nous donner pour des accessoires de la mélodie, la mesure, la différence du haut ou du bas, du doux ou du fort, du vite et du lent; tandis que toutes ces choses ne sont que la mélodie elle-même, et que, si on les en séparait, elle n'existerait plus? La mélodie est un langage comme la parole: tout chant qui ne dit rien n'est rien, et celui-là seul peut dépendre de l'harmonie. Les sons aigus ou graves représentent les accens semblables dans le discours; les brèves et les longues, les quantités semblables dans la prosodie; la mesure égale et constante, le rhythme et les pieds des vers; les doux et les forts, la voix rémisse et véhémente de l'orateur. Y a-t-il un homme au monde assez froid, assez dépourvu

de sentiment, pour dire ou lire des choses pas sionnées sans jamais adoucir ni renforcer la voir! M. Rameau, pour comparer la mélodie à l'harmo nie, commence par dépouiller la première de tot ce qui lui étant propre ne peut convenir a l'autre. il ne considère pas la mélodie comme un chant, mais comme un remplissage; il dit que ce reaplissage naît de l'harmonie, et il a raison.

1. pour ler

Qu'est-ce qu'une suite de sons determites quant à la durée ? Des sons isolés et dépourvus de tout effet commun, qu'on entend, qu'on saisit parément les uns des autres, et qui, bien qu'ea gendrés par une succession harmonique, n'offrent aucun ensemble à l'oreille, et attendent, mer une phrase et dire quelque chose, la liaison que la mesure leur donne. Qu'on présente aamusicien une suite de notes de valeur indéterminee, il en va faire cinquante mélodies entièrement ditférentes, seulement par les diverses manières de les scander, d'en combiner et varier les mouve mens; preuve invincible c'est à la mesure qu'il appartient de fixer toute mélodie. Que si l

que

diversité d'harmonie qu'on peut donner à s suites varie aussi leurs effets, c'est qu'elle en t réellement encore autant de mélodies différentes. en donnant aux mêmes intervalles divers empla cemens dans l'échelle du mode; ce qui, comme je l'ai déjà dit, change entièrement le rapport des sons et le sens des phrases.

La raison pourquoi les anciens n'avaient point

de musique purement instrumentale, c'est qu'ils --- n'avaient pas l'idée d'un chant sans mesure, ni d'une autre mesure que celle de la poésie; et la raison pourquoi les vers se chantaient toujours et jamais la prose, c'est que la prose n'avait que partie du chant qui dépend de l'intonation, au ieu que les vers avaient encore l'autre partie constitutive de la mélodie, savoir : le rhythme.

la

Jamais personne, pas même M. Rameau, n'a livisé la musique en mélodie, harmonic et meure, mais en harmonie et mélodie; après quoi une et l'autre se considère par les sons et par les

emps.

M. Rameau prétend que tout le charme, toute énergie de la musique est dans l'harmonie; que ́à mélodie n'y a qu'une part subordonnée, et ne onne à l'oreille qu'un léger et stérile agrément 1 faut l'entendre raisonner lui-même. Ses preuves erdraient trop à être rendues par un autre que ii.

Tout chœur de musique, dit-il, qui est lent et ont la succession harmonique est bonne, plait ujours sans le secours d'aucun dessein, ni d'une prélodie qui puisse affecter d'elle-même; et ce laisir est tout autre que celui qu'on éprouve orinairement d'un chant agréable ou simplement if et gai. (Ce parallèle d'un choeur lent et d'un fir vif et gai me paraît assez plaisant.) L'un se apporte directement à l'âme ( notez bien que 'est le grand choeur à quatre parties), l'autre ne

passe pas le canal de l'oreille. (C'est le chau lon M. Rameau.) J'en appelle encore à l'A triomphe, déjà cité plus d'une fois. (Cea 6 vrai.) Que l'on compare le plaisir qu'on épr à celui que cause un air, soit vocal, soit inmental. J'y consens. Qu'on me laisse choisi voix et l'air, sans me restreindre au seul meurs ment vif et gai, car cela n'est pas juste; et qu M. Rameau vienne de son côté avec son cheu 'Amour triomphe, et tout ce terrible appart d'instrumens et de voix : il aura beau se choisi des juges qu'on n'afecte qu'à force de bruit. qui sont plus touchés d'un tambour que du rass gnol, ils seront hommes enfin. Je n'en veux pis davantage pour leur faire sentir que les sons les plus capables d'affecter l'âme ne sont point ceux! d'un choeur de musique.

L'harmonie est une cause purement physiq! l'impression qu'elle produit reste dans le mere ordre; des accords ne peuvent qu'imprimer nerfs un ébranlement passager et sterile, ils dec neraient plutôt des vapeurs que des passions. Le plaisir qu'on prend à entendre un choeur le dépourvu de mélodie, est purement de ser tion, et tournerait bientôt à l'ennui, si l'on nà vait soin de faire ce choeur très-court, surtout lors qu'on y met toutes les voix dans leur me Mais si les voix sont rémisses et basses, il peut af fecter l'âme sans le secours de l'harmonie;

une voix rémisse et lente est une

car

expression natu

tesse; un chœur à l'unisson pourrait e effet.

beaux accords, ainsi que les plus rs, peuvent porter aux sens une imréable, et rien de plus; mais les acvoix passent jusqu'à l'âme, car ils ssion naturelle des passious, et en les es excitent. C'est par eux que la muat oratoire, éloquente, imitative; ils e langage; c'est par eux qu'elle peint Hon les objets, qu'elle porte au cœur s. La mélodie est dans la musique ce ssin dans la peinture, l'harmonie n'y Eet des couleurs. C'est par le chant, accords, que les sons ont de l'expresa, de la vie; c'est le chant seul qui es effets moraux qui font toute l'éner sique. En un mot, le scul physique duit à bien peu de chose, et Pharmopas au-delà.

a quelques mouvemens de l'âme qui cités par la seule harmonic, comme soldats par les instrumens militaires, ut grand bruit, tout bruit éclatant n pour cela, parce qu'il n'est question ertaine agitation qui se transmet de erveau, et que l'imagination ébranlée reste. Encore cet effet dépend - il armonie que du rhythme ou de la

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