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la brièveté de ses jours, il s'était attaché à ces immortelles espérances que la philosophie, d'accord avec le sentiment chrétien, fait rayonner aux yeux de l'homme de bonne volonté.

» Ce sera toujours un éternel honneur pour la nature humaine, de trouver dans l'étendue de ses regrets devant la mort, la mesure de ses espérances.

› En nous rappelant ce que fut Mével au milieu de nous, ce qu'il a été au milieu d'une famille qui l'adorait justement, et de populations des campagnes qui l'estimaient profondément, nous nous disons que cette âme affectueuse et bonne, éprise de ces nobles choses qui s'appellent l'amour du pays et l'amour du bien, jouit aujourd'hui de la splendeur du vrai, fermement reconnu, sincèrement salué par elle.

• Adieu Mével. La croyance et l'espérance s'étaient donné la main dans votre cœur et dans votre raison, ce sont les ailes qui permettent à cet adieu chargé des amertumes de la séparation, de vous suivre dans les régions de la certitude et de l'éternel repos.

OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIÉTÉ

COMPTES-RENDUS

LES CHAIRES EXTERIEURES

EN BRETAGNE

PAR M. RENÉ KERVILER

L'auteur de l'opuscule dont nous avons été chargé par notre honorable président de faire le compte-rendu, a déjà un bagage littéraire fort considérable, car il a composé entre autres les ouvrages suivants qui lui ont conquis une légitime renommée et une moisson de palmes. académiques :

La Bretagne à l'Académie française au XVIIe siècle. Études sur les Académiciens bretons ou d'origine bretonne, ouvrage couronné par l'Académie française. Valentin Conrart, premier secrétaire perpétuel de l'Académie française... Etude biographique et littéraire, suivie de lettres et de mémoires inédits, en collaboration avec M. Ed. de Barthélemy.

Claude-Gaspart Bachet, seigneur de Méziriac, l'un des quarante fondateurs de l'Académie française. Etude sur sa vie et ses écrits;

Essai d'une Bibliographie raisonnée de l'Académie française;

Un Chapitre inédit de l'Histoire de Saint-Nazaire (LoireInférieure), du xve au xviiie siècle ;

Jean Desmarets, sieur de Saint-Sorlin, l'un des quarante fondateurs de l'Académie française. Étude sur sa vie et ses écrits;

Le Chronomètre préhistorique de Saint-Nazaire ;

César et les Venèles;

Essai d'une Bibliographie des publications périodiques de la Bretagne.

Sous ce titre modeste, c'est un travail que pourraient signer les plus savants bibliothécaires de la Bretagne.

Pour se délasser de ses travaux scientifiques, M. Kerviler a fait de brillantes excursions sur le domaine de la poésie où nous avons eu le bonheur de le rencontrer.

Le titre seul du petit ouvrage dont nous allons faire une succincte analyse, suffirait seul, indépendamment des qualités brillantes et solides dont il est émaillé, pour attirer l'attention de ceux qui parmi les Bretons s'occupent de l'archéologie religieuse de leur pays, si riche en monuments de ce genre.

L'auteur ne s'est pas contenté de consulter le Dictionnaire raisonné de l'architecture française du xi au xvi siècle, dans lequel M. Viollet Le Duc a indiqué seulement les traits principaux du sujet; mais il nous signale en Bretagne au moins quatre chaires à prêcher extérieures attenant à des églises et sept entourant des calvaires isolés. Cela seul suffit, dit-il fort judicieusement, pour justifier l'intérêt qui s'attache à leur description et à la recherche des motifs de leur origine.

L'écrivain, le flambeau de l'érudition à la main, nous montre Salomon, faisant construire une tribune d'airain,

la plaçant au milieu du temple, et du haut de cette tribune sacrée, parlant au peuple de Dieu.

Il nous dépeint encore, d'après les Saintes Ecritures, Esdras qui fait aussi bâtir un degré de bois pour y parler, et du haut duquel l'orateur dominait ses pieux auditeurs. L'auteur, faisant appel à ses souvenirs de voyage, fait passer sous nos yeux les ambons ou pupitres en pierre affectant quelquefois la forme de petites tribunes et placés des deux côtés du chœur pour lire l'Epître et l'Evangile : il nous montre ceux de Saint-Ambroise, à Milan, et les deux magnifiques ambons de Saint-Marc, de Venise, tout chargés de marbres précieux, de jaspes et de porphyres entre les bronzes de Donatello et les mosaïques à fond doré.

Mais quittons l'Italie pour suivre M. Kerviler en Bretagne, où l'on conserve précieusement plusieurs jubés qui sont très - remarquables, et il prend soin de nous signaler comme les plus célèbres ceux du Folgoat dans notre Finistère, et du Faouët dans le Morbihan.

M. Kerviler, après avoir montré que les chaires à prêcher proprement dites sont d'époque relativement récente, nous fait voir les orateurs sacrés qui se retirent dans les églises; c'est alors que nous voyons apparaître les chaires splendides de Strasbourg, de Besançon, de Fribourg et de Bâle. L'écrivain perspicace nous fait observer que dans notre Bretagne, où la foi resta plus vive et où la prédication extérieure, entrée depuis longtemps dans les mœurs, se pratique encore aujourd'hui, on sentit de bonne heure la nécessité de la chaire fixe et monumentale; mais il se hâte d'ajouter, qu'au lieu de la placer au-dedans du temple, on la construisit sur ses faces extérieures ou dans les cimetières, et la tradition veut même que celle de Vitré ait été élevée pour opposer un prêche public à celui des calvinistes.

Pendant qu'ailleurs on semblait se cacher, s'écrie avec raison l'écrivain breton, en Bretagne on affrontait le grand jour.

Pour montrer le soin scrupuleux que j'ai apporté dans ce compte-rendu, je crois devoir vous faire part des recherches que j'ai faites dans quelques écrivains qui ont accidentellement traité cette question des chaires extérieures, tels que M. le comte de Quatrebarbes dans la préface dont il a enrichi sa belle édition des Chroniques d'Anjou et du Maine, par Jehan de Bourdigné; Péan de la Taillerie, prêtre de Châteaugontier, dans sa Description de la ville d'Angers, nouvelle édition, avec les notes si consciencieusement élaborées de M. C. Port, M. Godard-Faultrier, dans son important ouvrage intitulé: Ľ’Anjou et ses Monuments, J.-F. Bodin, dans ses recherches historiques sur l'Anjou et ses monuments; enfin l'abbé Expilly, dans son dictionnaire géographique, historique et politique, des Gaules et de la France.

Ce fut le scandale causé par l'hérésie de Bérenger qui donna lieu dans toute l'Eglise catholique à la cérémonie de l'élévation de l'hostie et du calice au moment de la consécration, afin de rendre un hommage plus éclatant à la présence réelle du corps et du sang de J.-C. dans l'Eucharistie. A cette même époque s'introduisit, en Anjou, le pieux usage d'exposer la Sainte-Hostie le jour du JeudiSaint, et d'appeler Paradis au lieu de Sépulcre le reposoir où elle est déposée. Avant la Révolution et la destruction de Saint-Michel-du-Tertre, la procession de la Fête-Dieu se rendait à cette église, où l'on voyait encore la chaire de pierre d'où Bérenger répandait les erreurs; et là, en présence de tous les fidèles, l'évêque à genoux et les mains jointes, faisait amende honorable au Saint-Sacrement. »

« Il est assez probable qu'il y avait déjà une chaire dans le cimetière de Saint-Laurent, et qu'on y prêchait dès le

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