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Je reconnais qu'elle est bien vieille,
C'est pour cela, mes chers enfants,
Qu'avec une ardeur sans pareille,
Je la soutiens, je la défends.
Vous croyez voir les choses nettes :
Si grand-père a de mauvais yeux,
Il a d'excellentes lunettes,

Et tout compte fait, il voit mieux.

En sonnant l'heure, elle rappelle
A mon cœur plus d'un souvenir.
J'ai passé ma vie auprès d'elle,
Comment pourrais-je la bannir?
Pour vous, elle ne fait entendre
Que des sons de joyeuse humeur.
Méchants, vous voudriez la vendre!
Les ingrats n'ont pas de bonheur.

Nous éprouvons souvent l'envie
De rencontrer un confiden

Mais il importe dans la vie

De savoir faire un choix prudent.

Je n'ai pas peur qu'elle révèle

Tous mes chagrins, tous mes plaisirs,

Et sûr de la trouver fidèle,

Je lui dis mes vœux, mes désirs.

Je lui fais mainte confidence,

Les pieds devant mes chauds tisons,

Et sans y mettre d'importance,
Tous deux, parfois, nous médisons.
En politique, en amourettes,
Lorsque nous rappelons tout bas,
Ce qu'on trouve de girouettes,
Alors nous n'en finissons pas.

Un soir que son doux babillage
Évoquait un tendre secret,
Mon cœur s'agita davantage
Au bruit léger d'un pas discret.

J'écoutai, l'oreille charmée,
Mais j'attendis en vain longtemps.
La porte, hélas ! resta fermée
A ma jeunesse, à mes vingt ans.

Il m'est arrivé de l'entendre
Radoter, pourtant, j'en conviens,
Et ne pouvant plus la comprendre,
Je regrettais les jours anciens.
Réveillant la pauvre endormie,
Je la remontais de ma main,
En disant doucement: « Amie,
Soyez plus exacte demain ! »

C'est là notre commune histoire.
Les gens qui sont devenus vieux,
Sont inégaux, ont l'humeur noire,
Sont chagrins ou capricieux.
Aussi, quand battant la breloque,
Ma pauvre amie est en émoi,

Je ne veux pas que l'on se moque,
Je dis : « Nous sommes comme toi ! »

Il faut redoubler de tendresse

Pour ceux dont nos cœurs sont charmés,
Quand les rides de la vieillesse
Sillonnent leurs fronts bien-aimés.
Ceux que l'âme inconstante oublie
Et que chassent nos yeux blasés,
Nous ont donné toute leur vie,
C'est pour cela qu'ils sont usés.

Qu'importe, quand elle murmure,
Si son timbre est moins argentin,
Si sa voix tremblante est moins pure,
En jasant du soir au matin ?
Il ne suffit pas que la place

Soit vide de tout le passé,
Il faut encor que l'on remplace
Tout ce que l'on aura cassé.

Petits-enfants, j'ai tort peut-être
De ne pas suivre vos conseils,
Madame Rococo peut mettre
Des ajustements sans pareils,
Mais l'âge me rend peu crédule,
Et je crois, sans être savant,
Qu'en fait d'amis ou de pendule,
Celui qui change, perd souvent.

A. JOUBERT.

NOTICE

SUR

DES DOCUMENTS INÉDITS

RARES OU CURIEUX

POUVANT SERVIR

A L'HISTOIRE DE BREST ET DE LA MARINE

Une Société académique qui a son siège dans l'une des villes maritimes les plus importantes de la France, doit accueillir, pour leur donner une large hospitalité dans ses bulletins, tous les documents pouvant jeter une clarté nouvelle sur les événements de mer.

C'est cette considération qui m'a déterminé à présenter un assez grand nombre de documents intéressant Brest et la marine.

Une simple nomenclature de ces pièces suffira pour initier le lecteur à ce qu'elles contiennent et lui en faire comprendre l'importance:

1. Relation du 9 avril, du vaisseau le Magnanime, faisant partie de l'armée de M. le comte de Grasse, par M. le comte Le Bègue, commandant de ce bâtiment.

2. Journal du combat du 12, du vaisseau le Magnanime,

faisant partie de l'armée de M. le comte de Grasse, par M. le comte Le Bègue, commandant de ce bâtiment.

3o Lettre de M. le maréchal de Castries, à M. le comte de Grasse, en date du 2 juin 1784.

4° Procès-verbal du combat de la division aux ordres du citoyen Desgarceaux, capitaine de vaisseau, contre cinq frégates anglaises, livré le 4 floréal an II de la République française, une et indivisible.

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RELATION DU COMBAT NAVAL DU 4 FLORÉAL AN II DE LA RÉPUBLIQUE

5 Précis d'armement; journal de navigation et devis de la corvette la Diligente, commandée par le capitaine de frégate Moras, an X.

6° Lettre de commandement.

7° Ordres divers.

8° Instructions données par le Préfet maritime de Brest, Joseph Caffarelli, au citoyen Moras.

9° Sauf-conduit, signé : Georges, le roi d'Angleterre, et contre-signé par Lord Harvkesbury. Texte et traduction. 10 Instructions données au citoyen Moras, par l'amiral Villaret-Joyeuse, à bord du vaisseau-amiral l'Océan.

11° Ordre donné au citoyen Moras, par Caffarelli. 12° Ordres et instructions donnés au citoyen Moras, par Caffarelli. Quelques pièces signées Jal, Lebrun, Bouvet 13° Lettre du conseiller d'État, préfet maritime, Caffarelli, au commissaire des hôpitaux, Brest.

14° Les officiers, composant le jury de jugement de l'enseigne de vaisseau Rivoir, à leurs concitoyens.

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