ront esgaillez sur le reste dudict évesché de Cornoaille, qui à meilleure raison y doibvent contribuer, comme n'ayant enduré et esprouvé les calamitez et ruynes souffertes par les suplians, et néanmoings faire prohibitions et deffances à tous capitaines, chefs et conducteurs de gens de guerre de ne prandre ne lever à l'advenir, sur lesdicts suplians aucuns deniers, soict pour l'entretènement des garnisons ou autres considérations. »
(Archives d'Ille-et-Vilaine. Dossier des États de la Ligue, en 1592.)
Sur les plaintes des députés de Châteauneuf-du-Faou et de Concarneau, le duc de Mercœur fit arrêter le sire de La Fontenelle. Les États de la Ligue approuvèrent cette arrestation. Le redoutable bandit fut cependant bientôt relâché et continua ses sinistres exploits. Quant à la malheureuse ville de Quimperlé, elle ne recouvra lerepos qu'après la soumission de Mercœur, en 1598.
J'étais au lever de l'aurore
Dans un grand pré, je m'en souviens, Tout semblait reposer encore : Oiseaux, bergers, brebis et chiens, C'était l'heure où dans la nature Le jour vient remplacer la nuit, Où l'oreille entend tout murmure, Le moindre son, le moindre bruit.
Il s'échappait de l'herbe verte Mille voix montant vers les cieux, Pourtant la plaine était déserte ; Je me baissai, j'entendis mieux : Je vis sur le gazon humide Le plus splendide des écrins, Une goutte brillait, limpide, Au front de tous les petits brins.
Maudit soit le méchant qui passe, Disaient les brins verts, tour à tour, Maudit soit le pied dont la trace
Vient troubler ainsi notre amour !
Maudit le cruel qui secoue
Tes perles blanches, sans émoi,
O ma rosée, et qui se joue
De mes doux sentiments pour toi.
Pleine d'une ivresse profonde, La rosée alors tendrement
Répondait : « Notre amour féconde, Vert gazon, ton tapis charmant ; Toutes les petites fleurettes, Que voit naître le point du jour, Sont nos ravissantes fillettes,
Les fruits divins de notre amour. >>
L'herbe soupirait : « Je t'adore! C'est par toi que je reverdis, Sans toi le chagrin me dévore, Quand tu t'en vas, je me flétris. Et, l'homme égoïste à l'extrême, Nous foule pourtant à plaisir,
Sans songer qu'un brin d'herbe même Peut aimer sur terre et souffrir. »
Au soleil s'évapora vite
La perle humide de la nuit, C'est le destin, nul ne l'évite, Par lui tout bonheur est détruit. L'herbe retomba languissante, La goutte d'eau monta vers Dieu, Et, tristement à leur amante, Les brins d'herbe disaient adieu.
L'aurore commençait à peine
Quand les brins d'herbe ainsi causaient Avec la rosée en la plaine, Et si tendrement devisaient. J'apportai tout le soin possible A les respecter en marchant. A vos amours j'étais sensible Pure rosée, herbe du champ.
La rosée est, dit-on, perfide A plus d'un passant matinal, L'on assure qu'elle est avide De rendre le mal pour le mal.
Je possède une vieille amie, Je la connais depuis longtemps. Notre amitié s'est affermie, Par de bons procédés constants. Mais, trouvant beaucoup plus commode De s'habiller comme autrefois,
Elle n'a pas suivi la mode
Dont elle déteste les lois.
Mes petits-enfants qu'elle adore (Et son cœur est des moins changeants), Connaissent peu, je le déplore,
Le respect pour les vieilles gens. Ils me disent souvent : « Grand-père, Quand bannirez-vous de ces lieux, Cette pendule qui n'est guère De mise avec nos airs joyeux? »
Mais, moi, je fais la sourde oreille, En murmurant : c'est bel et bien, Pourrais-je trouver sa pareille, Petits-enfants, je n'en sais rien. Vous ne connaissez qu'une chose : Ce qui brille à vos yeux charmés. Mieux vaut rechercher, et pour cause, Ceux par qui nous sommes aimés.
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