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quel, pour chose du monde, ne vouldroit se plaindre d'une chose que à juste cause. Et est son record. Et dict ne sçavoir signer.

Tiphaine Le Houarillec, veufve Olivier Le Bourdiec, demeurant en la rue de la grève, de Penmarc, en la parroesse de Tréoultre, aaigée d'envyron cincquante ans, lesmoigne jurée par serment dire vérité, purgée de conseil et encquise, dépose que, mercredy dernier, elle estoit à travailler à journée en la maison dudict Yvon Longès, sur ladite grève de Penmarc, en la compaignie de Marie Deic et Catherine Guennou. Auquel jour ledict Longès compta une grande somme de deniers sur la table, au bas de ladicte maison où ladicte déposante et les susnommées estoient, ne sçait toutesfois quel nombre de deniers y avoit. Bien veid ledict Longès les amasser et paquetter en petitz pochons et les mètre en ung bissac de toille, sur l'arson de la selle de son cheval, qu'il avoit faict préparer pour s'en aller à Quimper-Corantin, sur lequel il monta aussytost, disant aller audict Quimper-Corantin porter lesdicts deniers à maistre Sébastien Le Lagadec, pour certaine recepte, et pouvoit, pour lors de son partement, estre envyron le midy ou une heure après. Et le lendemain, la parlante ouït par le bruit commun que ledict Longès avoit esté volé desdictz deniers au grand chemin, près ladicte ville de Quimper-Corantin, mais ne sçait par quy. Et est son record, auquel elle persévère, disante que ledict Longès est homme de bien et sans reproche. Et dict ne sçavoir signer.

Marie Deic, femme Laurens Mat, demeurante au bourg de Kernily, en la parroesse de Tréoultre, terrouer de Penmarc, aaigée d'envyron trante ans, tesmoigne jurée par serment dire vérité, purgée de conseil et encquise, dépose que, mercredy dernier, envyron une heure après midy dudict jour, estante à journée en la maison dudict

compleignant, elle le veid monter à cheval, aiant audevant de luy en ung bissac grande somme de deniers qu'elle avoit veue y mètre, mais ne sçaict bonnement la somme, pour les porter à Quimper-Corantin, comme il disoit. Et le lendemain, entendit par la voix commune audict terrouer de Penmarc qu'il avoit esté volé près ledict Quimper-Corentin, ne sçaict par quy. Dépose oultre qu'elle cognoict ledict Longès de tout temps, et icelluy estre de bonne renommée, vivant en homme de bien, sans blasme ny reproche. Et est son record, qu'elle dict contenir vérité, et ne sçavoir signer,

Sire Vincent Laurens, marchand marinier demeurant au vilaige de Kernily, en la parroesse de Tréoultre, terrouer de Penmarc, aaigé d'envyron trante-cincq ans, tesmoign juré par son serment dire vérité, purgé de conseil et encquis sur la vérité de la plaincte dudict Longès, dict cognoistre ledict Longès, lequel est homme de bien, sans vice ny auchune reproche, et comme tel a esté mis recepveur de la pancarte audict terrouer de Penmarc, et le sçavoir parce que, comme tel, il luy a paié souvent les debvoirs ordonnés par ladicte pancarte, pour vins et autres marchandises, nomément mardy dernier et au matin dudict jour. Sy dit que, le lendemain, le parlant, retournant de la ville de Quimper-Corentin, et estant quelque peu advancé en chemin, entre la ville du Pont et ledict bourg de Penmarc, envyron les deux à trois heures après midy, il rencontra ledit Longès qui estoit à cheval et portoit quelque chose à l'arson de la selle, ne sçaict toutesfois quoy, parce que il l'avoit coupvert de son manteau, à cause de la pluie que faisoit, et salua le parllant, qui luy demanda où il aloit, et luy fait responce qu'il aloit porter quelques deniers pour sadicte recepte à QuimperCorentin, ne luy dict la somme. Et le lendemain, il ouït par le bruict commun au quartier, que ledict Longès

avoict esté volé sur le grand chemin, près ledict QuimperCorentin, ne saict par qui, mesmes a ouy ledict Longès s'en plaindre, ce qu'il s'assure qu'il ne voudroit faire pour chose du monde, sy il ne fût vray. Et est son record, lequel luy relu, il y persévère, disant ne sçavoir signer ny parapher. Ainsy signé : GUILL. Le Baud, sénéchal, et T. DE KERGUÉLEN, greffler. GUILL. LE BAUD, Kerguelen.

Jehan Buentrec, armurier, demeurant en la terre au duc, faulxbourgs de ceste ville de Quimper-Corantin, aaigé d'envyron vingt et huict ans, tesmoign juré par son serment dire vérité, purgé de conseill et encquis sur la plaincte dudict Yvon Longès, dict et dépose cognoistre ledict Longès de veue seulement, et ce puix mercredy dernier passé, que le parlant et Yvon Leguen, aussy demeurant en ladicte terre au duc, anvoisine du déposant, aiant esté advertis qu'un marchand de Penmarc estoit aux barrières, qui demandoit oupverture, alèrent luy oupvrir ladicte barrière, envyron les sept à huict heures du soir, et pour lors eut la cognoisance dudict Longès, qui estoit ledict marchand, lequel avoit mis pied à terre, tenant son cheval par la bride et estoit fort esploré. Et luy ayant esté demandé par ledict Leguen déposant, l'occasion qu'il avoit d'estre sy desploré, leur fcict responce qu'il estoit fortune et que ledict jour, envyron la nuict clouante, comme il venoit en ceste ville, pour aporter quelques deniers, il avoit esté rencontré par deux hommes à luy incogneus, à unne demye lieue de ceste ville, dans la ravine nomée la ravine de la Boessière, au-dessus des moulins de Melguen, lesquelz deux hommes l'avoient abattu, par terre et grandement offancé, prins et volé sur luy la somme de trois centz escuz qu'il avoit et portoit sur luy en ung bissac, à l'arson de la selle. De quoy le parllant et les autres qui asistoient à ladicte oupverture de barrière feurent fort estonnez et regretoient la perte dudict

marchand, lequel ilz disoient estre très honeste homme et de bonne vie. Autrement le parlant ne peult déposer sur ladicte plaincte. Sy dict que ledict marchand alla pour lors loger à la maison de sire Jehan Le Gurrieuc, en ladicte terre au duc. Et est tout ce qu'il dict sçavoir. Et sa déposition lui répetté, il y persévère, disant ne sçavoir siguer.

Sire Guillaume Leguen, marchand demeurant en la terre au duc, faulbourgs de ceste ville de Quimper-Corantin, aaigé d'envyron cinquante ans, tesmoign, etc., dict et dépose cognoistre ledict Longès long temps y a, lequel il a tousjours cogneu bon marchand, homme de bien, sans blasme ny reproche de personne, et estre mémoratif que mercredy dernier, unziesme jour de ce mois, envyron les six à sept heures de relevée, le déposant fut adverty que ledict Longès estoit à la barrière dudict faulxbourg et le suplioit de luy moiener oupverture pour entrer audict faulxbourg. Ce qu'oyant le tesmoign, il alla demander la clef du corporal, qui pour lors l'avoit, et retourna ouvrir ladicte barrière en compaignie de Jehan Quentrec, armurier dudict faulxbourg. Et aiant faict ladicte oupverture, il recogneut ledict Longès lequel estoit à pied, tenant son cheval par la bride, et estoit fort triste et dolent, ne pouvant presque parler. Et lui aïant le parlant demandé la cause de sa tristesse, il luy respondict en pleurant et aveq grande paine, que, envyron soleil couchant, ledict jour, comme il venoit en ceste ville aporter quelques deniers à Me Sébastien Le Lagadec, recepveur général des debvoirs de la pancarte ordonnée par Messieurs des Estatz en ce pais, don ledict Longès estoit recepveur particulier au terrouer de Penmarc, il auroit esté rencontré à une demye lieuc de ceste ville, au grand chemin au-dessus des moulins de Melguen, aux ravines du manoyr de la Boessière, par deux personnes à luy incogneues, l'un desquelz por

toit ungn espée, et l'autre ungn demy-baston à deux boutz. Lesquelz, après l'avoir offancé et abatu de cheval, l'avoient volé de troys centz escuz qu'il portoit en ungn bissac, à l'arson de la selle, aiant rompu ledict bissac, lequel le parllant veid aveq ledict Longès, tout rompu. Lequel luy dict aussy que, sans qu'il avoit feinct d'estre mort, ils l'eussent de faict thué, de quoy le parlant fut déplaisant de la fortune dudict Longès. Sy dict qu'il ne peult autrement déposer sur ladicte plaincte, fors qu'il s'assure que ledict Longès est sy homme de bien que, pour chose du monde, il ne voudroit se plaindre de ladicte volerie, sy elle ne luy estoit faicte. Et est son record, lequel luy leu, il y persévère. Et dict ne sçavoir signer, mais a mis sa merche ordinaire.

DOCUMENTS INÉDITS

SUR

L'HISTOIRE DE LA CORNOUAILLE PENDANT LES GUERRES DE RELIGION

LE SIRE DE LA FONTENELLE ET LA VILLE DE QUIMPERLÉ DEVANT LES ÉTATS De la ligue tENUS A VANNES EN 1592

Les deux documents que nous publions ici ne sont pas sans intérêt pour l'histoire du département du Finistère. Le premier présente des détails curieux sur un épisode de la vie du terrible brigand La Fontenelle. Il montre, en outre, comment vivaient les députés des villes de Bretagne pendant les sessions législatives. Nous voyons là les députés de Châteauneuf-du-Faou et de Concarneau

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