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j'ai dégusté des Palourdes gardées dans le sulfate de soude pendant soixante jours; elles étaient excellentes et sans amertume. Cette observation pourra trouver son utilité dans l'économie alimentaire, les Palourdes étant un coquillage recherché, et le sulfate de soude une substance d'un bas prix.

Un fait bien digne de remarque, c'est que dans les solutions de sulfate de soude et de sulfate de magnésie seules, des algues vertes avaient commencé à se montrer au bout de ces soixante jours. Les conditions qui favorisaient la vie animale marine se sont donc trouvées aptes à développer aussi la vie végétale. Ce parallélisme n'a rien de surprenant, mais il trouve dans la circonstance une confirmation originale.

Une singularité la solution de chlorure de sodium (sel marin impur) a moins longtemps entretenu la vie que les solutions de sels de magnésie et de sulfate de soude, et cependant le sel est l'élément essentiel de l'eau de mer. Cela prouve que les Mollusques sont adaptés, non pas au sel pur, mais à ce mélange particulier qui constitue l'eau de mer naturelle, et que les éléments secondaires, au point de vue de la quantité, y jouent un rôle important. Nous voyons encore là l'occasion de penser que les modifications accidentelles des eaux de la mer aux différentes époques géologiques, ont du avoir une action marquée sur les extinctions d'espèces.

Les Vénus sont demeurées fermées dans la plupart de ces solutions dont elles avaient sans doute apprécié la nature en entrebâillant très-petitement leur coquille. Cependant elles ont envoyé quelquefois leurs siphons au dehors, dans le sulfate de magnésie et dans le sulfate de soude, par exemple. Dans la solution de chlorure de sodium et dans l'eau de mer, elles gardaient presque constamment cette situation.

Les Palourdes peuvent vivre plus d'un mois dans l'air dans un endroit frais. Pendant vingt jours environ, elles demeurent fermées; plus tard, elles entrebâillent leurs valves et font sortir leurs siphons. Au moindre toucher, elles les rentrent et les ferment. Puis vient le moment où les muscles triés qui ramènent les valves n'en ont plus la force, mais les muscles lisses qui les retiennent le font encore quand on amène les valves à fermeture. Dans toutes les solutions où ces Mollusques ont vécu il en a été de même.

L'affaiblissement musculaire s'est montré d'abord sur la partie striée des muscles adducteurs qui ramène les valves, puis enfin sur la partie lisse de ces mêmes muscles, qui retenait de moins en moins longtemps les valves artificiellement rapprochées (1).

Les Venus reticulata ou Clovisses ont présenté des faits analogues; l'ordre d'extinction de la vitalité dans les solutions a été le même, mais ces Mollusques ont bien moins longtemps vécu que les précédents. Un mois après leur mise en expérience ils avaient succombé, dans les sels de potasse d'abord, dans les sels de magnésie ensuite, puis dans les sels de soude.

Les Littorines ont moins longtemps résisté que les bivalves, et ont accusé aussi moins de répulsion pour le sulfate de soude dans lequel elles ont vécu quarante jours.

Le gros Buccin (Tritonium undatum) succombe beaucoup plus rapidement, ne pouvant se clore hermétiquement comme les Littorines. Au bout de vingt-quatre heures i périt dans la plupart des solutions employées, et surtout dans les sels de potasse. Sa vie se prolonge

(1) Voy. De l'Energie et de la Structure musculaire chez les Mollusques acéphales. J.-B. Baillière, Paris.

au-delà de quarante-huit heures dans la solution n° 12, dans le sulfate de magnésie et le sulfate de soude, mais ne tarde pas à prendre fin.

Pendant toute la durée de ces expériences, du 10 janvier au 15 mars, les Palourdes et les Littorines ont vécu dans l'eau de mer du laboratoire; les Venus reticulata et les Moules moins longtemps, les Buccins quelques jours seulement.

Il est un fait très-important que nous signalons d'une façon toute spéciale, c'est que les sels constituant l'eau de mer et les diverses solutions que nous avons employées, communiquent à l'eau la propriété de dissoudre des quantités variables d'air atmosphérique. Nous avons acquis la preuve par des expériences directes, que les solutions des sels de soude retiennent plus d'air quand elles sont agitées avec lui que les solutions de sels de potasse. Il en résulterait donc que la toxicité des sels indiqués dans nos expériences pourrait résulter, pour une part, de ce qu'ils ne permettent pas à leurs solutions de s'aérer suffisamment : ils agiraient par asphyxie. Ceci nous permet de comprendre. comment le sulfate de potasse et le sulfate de soude, sels neutres auxquels les Mollusques ne sont nullement adaptés, agissent si différemment sur eux, les sels de potasse les tuant rapidement, ceux de soude les conservant quelque temps.

CONCLUSIONS

1o Les éléments salins de l'eau de mer agissent trèsdiversement chez les Mollusques.

2° Toute modification à la constitution de l'eau de mer finit par devenir fatale à la vie de ces animaux.

3° Leur résistance plus ou moins grande tient à leur organisation. Les bivalves résistent mieux que les en

roulés, et dans ces deux groupes les résultats varient également suivant les espèces.

4o Les sels de potasse sont moins favorables à la vie des Mollusques que les sels de magnésie, les sels de magnésie que les sels de soude.

5° En dehors des sels dissous dans l'eau de mer, le sulfate de soude semble jouir d'une neutralité conservatrice bien accusée.

6o La mort des bivalves est due à un affaiblissement musculaire général.

7° Les muscles ne pouvant plus ramener ni retenir les valves, l'animal est livré à l'action défavorable ou toxique du milieu (1).

(1) Ce Mémoire a été lu à la dix-neuvième réunion des Sociétés savantes de 1882, en séance générale.

DOCUMENTS

COMMUNIQUÉS

Par M. ANT. DUPUY

PROFESSEUR D'HISTOIRE A LA Faculté de RENNES

LA GARNISON DE BREST EN 1594

:

A 50 salades sous la charge du sieur de Sourdéac, pour leur solde et appointement d'un mois, 761 écus 6 sols 8 deniers Assavoir audit sieur de Sourdéac, 63 écus 1/3; à son lieutenant, 31 écus 23 sols 4 deniers; à l'enseigne, 24 écus 26 sols 8 deniers; au guidon, parcille somme; au maréchal des logis, 17 écus 1/2; et à 45 salades, 13 écus un tiers chacun, cy........ ... 761 éc. 6 s. 8 d.

:

A 75 arquebusiers à pied, ordonnés pour tenir garnison audit Brest, sous la charge du capitaine......, pour leur solde et appointement d'un mois, la somme de 356 écus deux tiers Sçavoir, audit capitaine, 33 écus un tiers; à son lieutenant, 16 écus deux tiers; à l'enseigne, 10 écus; à un sergent, 6 écus deux tiers; à trois caporaux, à chacun 6 écus; et à 68 desdits soldats, à chacun 4 écus, le fourrier, tambour et phifre compris, cy..... 356 éc. 2/3.

A autres 75 hommes de guerre à pied, ordonnés en ladite garnison, sous la charge du capitaine......, pour

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