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La Prusse fut vengée et les vainqueurs détruits.
Le vaisseau dejta França sombra dans la tempête,
Le vainqueur d'autrefois a dû courber la tête.

L'exemple et la leçon seront-ils donc perdus ?
Nous les vaincus d'hier, défaillants, éperdus,
N'écouterons-nous pas la voix de la patrie
Qui se plaint et gémit sur sa gloire flétrie ?
Oh! n'oublions jamais ceux qui dorment là-bas !
C'est notre tâche à nous de venger leur trépas.
Vous que Dieu préserva dans la sanglante lutte
Pour relever un jour le pays de sa chute;
Vous qui savez déjà comme on verse son sang,
Héros de Wissembourg et héros de Balan,

Qui brûlâtes pour nous, la dernière cartouche,

Vous qui savez combattre un contre dix: Ma bouche

Sans cesse exaltera la magnanime ardeur

Qui, dans ces jours de deuil, sauvait du moins l'honneur.
Mais, si l'œuvre héroïque est pour vous consommée,

L'œuvre de patience est loin d'être achevée.
Dans le cadre élargi de ses chers régiments,
La France, chaque automne, enrôle ses enfants,
Jette en ses arsenaux l'or à pleine poignée,

Et s'ouvre, sans murmure, une large saignée.
C'est qu'elle espère en vous; c'est que, pour l'avenir,
Chaque jour elle voit préparer, affermir,

Entraîner par vos soins ces bataillons solides,
Dignes de leurs aînés et non moins intrépides.

Si ce labeur ingrat doit mener au succès,
Qu'importe la besogne à l'officier français ?
L'honneur, comme la gloire, est fait de sacrifices,
Et du pays il faut guérir les cicatrices.

Et vous, nos fiers marins, qui par tout l'univers
Avez d'une main ferme, et malgré nos revers,
Toujours fait respecter le drapeau de la France,
Vous qui de votre corps et de votre vaillance
Lui fites un rempart dans les jours de danger,
Qui, la main dans la main, pour chasser l'étranger,
A côté des soldats, vos amis et vos frères,
Avez tant soutenu de luttes meurtrières,
Salut! car vous n'avez jamais désespéré ;

Car, le pays encor se taisait atterré,

Que déjà, reprenant votre course féconde,

Vous releviez la France aux yeux surpris du monde.
Sers aux Otaïtiens donnait un souverain,
Garnier nous conquérait les plages du Tonkin;
Sans souci de la mort, à la côte Atlantique,
Brazza charmait les rois de la sauvage Afrique,
Et quand nous fûmes las de notre long sommeil,
Vos canons, devant Sfax, sonnèrent le réveil.
Mais vous n'avez rien fait tant qu'il vous reste à faire ;
Plus vous avez donné, plus le pays espère.

Travaillez ; car déjà, l'Anglais, roi de la mer,
Jette sur vos progrès plus d'un regard amer;
Aux flancs du Lépanto, grisé par la fortune
L'ingrat Italien attache sa rancune;

Et le Germain, tout fier de ses jeunes vaisseaux,

Dans ses états-majors, compte des amiraux.

Travaillez ; et comptez, pour vous donner des hommes,

Sur un concours vaillant. Car tout ce que nous sommes,

Quoique le fer jamais ne fatigue nos bras,

Nous qui savons parler, si nous ne frappons pas,
Maîtres à tous degrés de la belle jeunesse,

Ferme espoir du pays, qui sur nos bancs se presse,
Nous avons notre rôle aussi, tout près de vous,
Et nous le remplirons avec un soin jaloux.
En contant à vos fils la merveilleuse histoire

De ce noble pays, berceau de toute gloire,

Qui, depuis deux mille ans, du bruit de ses exploits
Remplit le monde entier, attentif à sa voix.
Nous leur inspirerons une mâle tendresse
Pour le sol vénéré qui nourrit leur jeunesse,
L'amour sacré du droit, la noblesse du cœur,
L'immortel souvenir d'un insolent vainqueur.
Mais pour mener à bien cette tâche sublime,
Pour verser dans les cœurs cette ardeur magnanime,
Femmes qui m'écoutez, dont la main hier encor,
Pour nos chers exilés, répandait des flots d'or,
Vous dont la douce voix sait parler à l'enfance,
Dans l'œuvre du rachat et de la délivrance,
Marchez à nos côtés, secondez nos efforts,

Animez tous les cœurs des plus nobles transports;
Vous qui, d'un œil inquiet, suivez la traversée

Du vaisseau qui s'envole avec votre pensée,
Le soir, quand vous mettez votre fils au berceau,
Quand de l'époux qui sert là-bas sous le drapeau,
Vous répétez le nom devant l'enfant qui prie,
Mère, murmurez-lui le beau mot de patrie !
Confondus dans l'esprit, dans le cœur de vos fils,
Ces deux noms grandiront étroitement unis,
Et quand nous serons forts, la France relevée,
Sans colère, sans peur, la main sur son épée,
Reprendra fièrement sa place au grand soleil,
Et le monde étonné saluera son réveil.

LÉOPOLD LE BALLE.

SONNET

Au pays de Laval, bien loin de Recouvrance,
J'avais planté ma tente et trouvé des amis.
D'y demeurer longtemps je gardais l'espérance,
Quand il fallut partir le cœur gros, mais soumis.

Ainsi, quand je quittai le roc où mon enfance
Joyeuse s'écoula près de parents chéris,

Je sentis malgré moi chanceler ma constance
Au baiser qu'à mon front mon vieux père avait mis.

Je suis heureux, pourtant; et, parfois, il me semble, Quand je parcours, ô Brest, ton vaste pont qui tremble Et ton port qui s'enfonce au loin dans la cité,

Que j'ai reçu le jour près de la vieille enceinte
Qui presse tes maisons de son étroite étreinte.
D'où vient l'illusion? De l'hospitalité.

LEOPOLD LE BALLE.

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Professeur aux Écoles de Médecine navale, Pharmacien en chef de la Marine Président de la Société Académique de Brest

Les animaux marins sont des organismes d'une excessive sensibilité et qui subissent les influences variées du milieu dans lequel ils vivent. La répartition des faunes de la mer a pour facteurs la composition de l'eau salée, la nature et la quantité des gaz dissous, la température, les pressions, et l'action des courants. La succession des espèces de la mer dans les couches géologiques, peu différentes les unes des autres au point de vue de la nature des sédiments, indique bien que des influences qui nous semblent de peu d'importance, ont régi cette succession même.

J'ai voulu constater l'action que des modifications dans

(1) Ce travail a reçu de la Société nationale d'Acclimatation une médaille d'argent de 1re classe.

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