Les pirogues ont été longtemps tapu pour les femmes, ainsi que certains lieux de sépulture (moraïs). Depuis l'époque dont nous venons de retracer les souvenirs, on a introduit aux îles Marquises, à Taïti et dans d'autres îles du Pacifique, un grand nombre de Chinois pour cultiver le sol. Ceux-ci, à l'inverse des indigènes, qui vivent dans l'oisiveté et la débauche, puisque chez eux tout pousse sans culture, sont, au contraire, d'actifs travailleurs et d'habiles commerçants. Aussi, trouve-t-on de nos jours à Nuku-Hiva, de superbes champs de coton, culture qu'on doit aux Chinois. Disons enfin que la garnison française de l'île, aussi restreinte que possible, ne se compose plus que de deux ou trois gendarmes soumis aux ordres d'un résident, sur la maison duquel flotte un pavillon français qui, en arrivant, la fait aussitôt reconnaître. Elle est située à l'est du fort COLETTE, dans l'anse sablonneuse où, en 1813, Porter avait établi son camp. G. CUZENT. TRAVERSEE DE FRANCE EN NOUVELLE-CALÉDONIE ET A TAÏTI Par le Cap de Bonne-Espérance et retour par le Cap Horn PAR M. Ch. LEMIRE L'auteur, déjà bien connu par ses travaux sur la Cochinchine, le Cambodge, la Nouvelle-Calédonie et l'Australie, a eu l'excellente idée de faire un guide pour les passagers des transports de l'État. Ces navires partant presque tous de Brest, cet ouvrage nous offre donc un intérêt tout particulier. C'est le vademecum indispensable de tout voyageur. Il donne des renseignements nombreux et pratiques, qui sont utiles surtout pour les personnes qui mettent pour la première fois le pied sur un bâtiment de l'État, en qualité de passagers; il fournit des détails sur la géographie et les ressources de toutes les localités qui sont des points de relâche : ainsi les Canaries, le Cap, la Nouvelle-Calédonie, Taïti, Sainte-Hélène. La deuxième partie comprend des pages blanches où le voyageur peut inscrire ses notes, recueillir ses impressions pendant la traversée; elle renferme un agenda et un tableau de la route, à l'aller et au retour, sur lequel doivent être consignées la longitude, la latitude, la température et les observations quotidiennes. Deux cartes sont annexées à l'ouvrage; la première indique les lignes de navigation desservant la Réunion, l'Australie, la Nouvelle-Calédonie et Taïti; l'autre est la carte de la Nouvelle-Calédonie et des îles Hébrides. BAZILE FÉRIS. DE FRANCE EN AUSTRALIE En Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides PAR M. CH. LEMIRE Cet ouvrage est fait sur le même plan que le précédent et est destiné aux voyageurs qui prennent la voie des paquebots-poste français par Suez, Aden, La Réunion et Maurice. Deux cartes y sont jointes. L'auteur donne des détails très-intéressants et très-complets sur tous les points visités par le navire : Aden, Périm, Obock, Mahé (Seychelles), la Réunion, l'île Maurice. Il fait une description étendue de l'Australie, cet immense continent dont la richesse se développe tous les jours et qui possède aujourd'hui un revenu de 400 millions. La Nouvelle-Calédonie est traitée entièrement au point de vue de son histoire, de sa population, de ses ressources. Il nous fait connaître les Nouvelles-Hébrides, « que la France a plus de droit que les autres puissances d'annexer aux colonies qu'elle possède déjà dans la Polynésie océanienne. Il insiste sur la nécessité de leur occupation et montre les avantages que notre pays pourrait en retirer. En somme, cet ouvrage, comme le précédent, est éminemment utile, et nous ne saurions trop engager ceux que leur destin appelle dans la région de nos antipodes, de mettre l'un des deux volumes dans leurs bagages. B. F. |
