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nos exercices le 4 juillet 1826, en donnant la communion à tout l'état-major, excepté trois officiers, et aux trois escadrons, excepté dix hommes. Avec quel transport d'une joie céleste nous vimes à la table sainte couler les larmes de ces nombreux guerriers, dont les champs de bataille avaient vu couler le sang pour la patrie! Plusieurs officiers supérieurs et autres militaires distingués s'associèrent à cette touchante et mémorable fête. Tel fut l'ordre du jour qui la suivit :

« Mes braves Chasseurs du 13e, disait le chevalier Mac-Shéehy, ce digne fils de la fidèle Irlande, vous avez répondu à mon attente par le grand exemple que vous avez donné à l'armée comme au monde dans l'auguste action que vous venez de remplir. On a vu ces fronts, destinés à ceindre les lauriers de la victoire, s'humilier devant le Dieu des armées. Vous avez prouvé que le cœur d'un soldat renferme plus d'une vertu, et que le nom de chrétien aussi ne vous est pas moins cher que la qualité de braves. Persévérez !

<< Ainsi que nos pères, d'immortelle mémoire, soyons toujours superbes à l'ennemi, humbles devant Dieu, chrétiens constants, sujets fidèles1! »

Mais madame d'Abrantès a-t-elle voulu, par ses fades récits, flétrir ce qu'on a appelé si impropre

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Registre des ordres du 13° Régiment de Chasseurs à cheval, pag. 161, n° 232. Les couplets suivants furent chantés, à cette

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ment la Restauration?.. Un ennemi délicat et généreux ne prend jamais le mensonge pour armure, et pour glaive les traits du sarcasme et de la mauvaise foi. A-t-elle prétendu que le trône impérial serait environné d'une plus grande splendeur, si le trône de Charlemagne et de St Louis pouvait, aux yeux des peuples, perdre quelque chose de sa gloire et de son rang? Mais certes, Napoléon, debout sur la colonne Vendôme, se faisant un piédestal de l'artillerie des ennemis de la France, n'a que faire

occasion, par les élèves du petit séminaire de Saint-Jean-d'Angély, avec accompagnement de musique militaire.

Du camp désertez les alarmes,
Quittez les tentes de l'honneur ;
Ici venez goûter les charmes

Que donne la paix du Seigneur. (bis.)
Oui, dans l'auguste sanctuaire,

Entrez, entrez, braves soldats ;

Le Dieu qu'en ces lieux on révère

Est le Seigneur, Dieu des combats. (bis)

Long-temps on vous a vus peut-être

Écouter la voix du plaisir;

Mais votre Dieu s'est fait connaître

Et vous jurez de le servir.
Enrôlez-vous dans la milice

Du Roi des forts et des élus ;
Marchez; déja s'ouvre la lice:
Guerre au Démon, gloire à Jésus !...

Qu'elle est donc cette voix rebelle
Dont j'entends la sourde clameur?
Le soldat chrétien, nous dit-elle,

d'un trait de plume, pour grandir en présence de l'Europe et de la postérité; pas plus que la bannière des lys, flottant avec éclat sous le soleil africain, n'a à craindre, pour sa gloire, l'ombre de la feuille légère des Mémoires d'une duchesse de l'Empire! Faut-il donc jeter de la boue sur le panache d'Henri IV, pour parvenir à donner de la gloire au drapeau de Marengo, de Wagram et d'Austerlitz? Lorsque nous écrivons pour l'histoire, ayons l'âme plus haute et le coup-d'œil plus juste, et nous comprendrons que, dès qu'il

Deviendra lâche au champ d'honneur.
Méprisons sa parole impie;

Qui pense ainsi nous connaît peu.
Quoi! celui qui sert sa patrie

Ne saurait-il servir son Dieu !....

Voyez, au milieu du carnage,
Celui qui pratique la loi :
Plein d'espérance et de courage,
Son cœur ne connaît pas l'effroi.
Fidèle au Roi, fils de la France,
La charge sonne, il ne craint rien;
Il est, au champ de la vaillance,
Guerrier français, soldat chrétien.

Hélas! les palmes de la gloire
Fanent sur le front des guerriers,
Mais, pour couronner la victoire,
Au ciel il est d'autres lauriers ;
Les conquérir est votre tâche;
Frappez, et l'ennemi fuira!
Vaincre l'enfer n'est pas d'un lâche;
Et votre Dieu vous attend là.

s'agit de l'héroïsme et des faits d'armes des soldats de la France, les trois couleurs n'en font qu'une.

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Après vingt-deux ans d'un épiscopat laborieux, Gabriel-Laurent Paillou touchait à la fin de sa carrière. Il avait pour ainsi dire adressé ses derniers adieux à son clergé, dans la Retraite pastorale où son cœur s'épancha comme le cœur d'un père au milieu d'une famille tendrement aimée. Cet attachement, si vrai pour ses prêtres, était relevé par une dignité épiscopale qui rappelait à tous l'attitude des pères de Nicée. Il donna, dans cette circonstance, des réglements synodaux à son diocèse, qui, quelques mois plus tard, vit avec une douleur profonde la mort enlever à son amour, à ses voeux, à sa vénération, le modèle du troupeau, le conseil des pasteurs, le confesseur de la foi, le fils humble et soumis de l'Église, l'évêque digne d'un premier rang parmi les évêques de France. Sa dernière messe eut lieu le jour de l'Immaculée Conception de Marie, récompense de sa piété envers cette reine du ciel. « Là, se termine un sacerdoce de presque soixante-dix années! Tout s'arrête à ce dernier effort. Il avait tout réglé. Sa mort révélera qu'il fait l'Église son héritière, non sans doute pour l'enrichir; l'amour qu'il lui portait l'a rendu pauvre. » (Éloge fun. déjà cité.) Le prélat avait institué le séminaire son légataire universel.

<< Triomphe donc, âme exilée ;
Tu vas dans un monde meilleur,
Où toute larme est consolée,

Où tout désir est le bonheur ! »

M. Paillou mourut dans la paix du juste, âgé de quatre-vingt-douze ans, le 15 décembre 1826.

I

Son corps repose dans un des caveaux de la Cathédrale. Pourquoi ne voit-on pas, dans cette chapelle funéraire, une épitaphe... un souvenir... un autel?.. Pourquoi la mort se montre-t-elle si injustement exigeante?.. Toute la vie du pontife proteste contre ce que nous ne voulons pas appeler un oubli ou de l'indifférence! Pourquoi le cœur de notre évêque, embaumé pour la conservation, a-t-il été transporté on ne sait où, quand il aurait dû, comme une propriété de famille, prendre place dans la chapelle de Sainte Marguerite, chapelle du séminaire dont nous sommes heureux d'avoir à parler encore!.. Le bruit qui circula et qui fit présumer qu'elle serait choisie pour ce dépôt, avait tous les caractères de l'opportunité et de la plus parfaite convenance. Ce noble cœur avait, dans ce sanctuaire antique, si souvent offert, pour le clergé et pour le diocèse, ses voeux et ses prières! Où pouvait-il être mieux placé, après avoir si glorieusement confessé la foi, que dans un lieu saint

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Nous apprenons avec plaisir que l'on s'occupe de l'ornement de cette chapelle funèbre.

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