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saire spécial chargé d'examiner et de prononcer juridiquement, de faire ensuite part à l'ordinaire de ses examen, inspection et jugement, afin que la sanction de l'évêque rendit certaine l'authenticité de la relique.

Il est impossible qu'une raison saine ne soit pas satisfaite de l'enchainement des preuves relatives au monument de la piété et des hommages de nos pères. Elles se renouvellent au XIXe siècle, comme après les scènes désolantes du XVIe. Il faut vraiment se condamner à rejeter le témoignage des hommes, l'histoire et ses documents les plus irréfragables, si l'on refuse d'admettre les titres qui attestent la conservation providentielle des restes sacrés de notre premier évêque. Pour nous, qui avons examiné les faits avec la plus sévère attention, nous osons affirmer que notre jugement est consciencieux et qu'il est fondé sur ce que l'évidence a de plus positif. Que sera-ce donc, lorsque nous arriverons au tombeau du martyr, découvert le 19 mai 1843!...

Sans vouloir attaquer la mémoire d'un homme que Dieu a jugé, nous dirons ce que tout le monde sait, la circonstance est remarquable, que Jacques Garnier, président du tribunal criminel et ci-devant avocat du roi, n'était pas de caractère à donner légèrement son adhésion et l'autorité de son témoignage à ce qu'on était convenu d'appeler, à une certaine époque, superstition, fanatisme. Ses an

técédents, au reste, nous le montrent, au contraire, plus hostile aux hommages dus aux reliques des saints, que favorable à leur culte. Mais il avait vu, en sa qualité de procureur du roi, en 1789, les titres et le chef miraculeusement conservés. Ces titres lui sont présentés en 1804; il les reconnaît, ainsi que la signature de M. de Fonrémis de la Mothe, lieutenant particulier du sénéchal de Saintes. Le magistrat Garnier examine attentivement le chef du martyr, et il conclut qu'il est réellement celui qu'il avait examiné en 1789. C'est alors que fut dressé, séance tenante, l'acte qui suit :

« Aujourd'hui, quatre floréal an douze de la République française (24 avril 1804), sur les quatre heures après midi, nous Jean Durivault, notaire public à Saintes, chef-lieu du département de la Charente-Inférieure, soussigné, et présents les témoins ci-après nommés.

Sur l'invitation de Messieurs Louis - Antoine Texier, vicaire-général et chanoine, et Mathieu Messeix, curé de Saint-Eutrope, nous nons sommes transporté en la maison dudit sieur curé, où était déposée la relique appelée de saint Eutrope; là, nous y avons trouvé, sur une convocation écrite, faite de la part dudit sieur curé, Messieurs Jacques Garnier, président du tribunal criminel et ci-devant avocat du roi; Côme-Pierre Godet, juge au même

Vieux style!... Sic vos non vobis indificatis aves!... Virg.

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tribunal et ci-devant procureur; Pierre-Marc Arnaud, avoué, aussi ci devant procureur; ÉlieJacques Servant, ci-devant procureur; tous les quatre présents, et le premier occupant comme procureur du roi, lors du procès-verbal récognitif qui fut fait de la relique dudit saint Eutrope, le 19 décembre 1789, dont la description détaillée avait été constatée par celui fait le 12 juillet 1652; y avons également trouvé Messieurs Jean-Louis Lavigne et Élie - Barthélemy Toussaint, anciens chirurgiens, également convoqués pour faire la reconnaissance identique du chef actuellement représenté avec l'indication détaillée et établie dans ledit procès-verbal de 1652.

<< Etaient également réunis dans la même maison, comme témoins oculaires de l'exposition à nu dudit chef, et ce antérieurement audit procès-verbal de 1789, Messieurs Louis Delusset, instituteur; Louis Auger, prêtre, ancien bénédictin; Pierre Fraigneaud, tisserand; François Charrier, prêtre, ancien curé de Balizeau; Élie Delaveau, tisserand; François Chagnolleau, entrepreneur; Joseph Morisson, couvreur, et Jean Bertain, tisserand; tous habitants de la ville et cité de Saintes. En présence de tous les dénommés, ledit sieur Texier, commissaire délégué par M. Jean-François Demandolx, évêque de la Rochelle, a extrait, d'une boîte qui le renfermait, le chef que les fidèles de la paroisse de Saint-Eutrope soutiennent être celui de saint Eu

trope; il a été religieusement exposé aux regards de toutes les personnes présentes.

« Celles qui assistèrent à la confection du procèsverbal du 19 décembre 1789, ont demandé la représentation tant du procès-verbal fait à cette époque, que de celui descriptif du 12 juillet 1652, lesquels ont été à l'instant mis entre les mains dudit sieur Garnier, qui avait requis alors, en sa qualité d'avocat du roi, qu'il fût dressé procès-verbal de la relique de saint Eutrope; lecture en a été par lui à l'instant donnée; ensuite, en présence des deux chirurgiens dénommés, il a été fait, en présence de toute l'assemblée, un appatronement du chef représenté avec le procès-verbal de 1652; il a été donné lecture, de nouveau, de la description circonstanciée de la situation de la tête, telle qu'elle était à l'époque dudit procès-verbal, de la dimension, en largeur et longueur, des deux fractures qui existaient, et, après en avoir pris les proportions et dimensions, un compas à la main, elles se sont fidèlement trouvées égales, en longueur et largeur, à celles décrites et figurées par ledit premier procès-verbal; ledit sieur Garnier qui, en sa dite qualité d'avocat du roi, en avait également mesuré les dimensions, en a également personnellement fait la vérification, et il a trouvé sa reconnaissance égale à celle desdits chirurgiens; les dits sieurs Godet, Arnaud et Servant, qui assistèrent au procès-verbal de 1789, ont parfaitement

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reconnu le chef représenté pour être, dans tous ses détails, fidèlement ressemblant avec la relique vérifiée par ledit procès-verbal de 89; il a de plus été observé que le chef avait encore alors une dent molaire à la partie gauche de la mâchoire supérieure, et, par l'examen qui a été fait, cette dent s'y est encore trouvée adhérente comme elle l'était en 1652; ce qui a également fixé la reconnaissance de tous les assistants, c'est que la tête actuellement représentée offre la même teinte rembrunie que présentait ladite relique, à l'époque de 1789; une seule chose a seulement frappé ledit sieur Garnier, au premier aspect de la tête, c'est qu'il a vu qu'on a placé dans la fracture du pariétal et dans les orbites, des corps étrangers en soie cramoisie, qu'on nous a dit y avoir été mis depuis pour en fermer les ouvertures; après cet examen sérieux et cette vérification identique, il a paru à chacun de ceux pour qui cette reconnaissance a été de toute fidélité, qu'il était impossible qu'on eût pu substituer une autre tête étrangère, d'une proportion, dimension et couleur égale à celle de la relique connue et vénérée sous le nom de chef de saint Eutrope; que les blessures ou fractures de pareille étendue que celle du chef, placées dans les mêmes positions, réunissant les mêmes proportions, ne permettent pas de supposer une substitution dans laquelle la fourberie aurait pu se promettre un pareil succès, et chacun, dans sa

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