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aurions exhortés de rentrer dans le sein de la véritable Église, de laquelle eux et leurs autheurs s'estoient malheureusement séparez; puis ayant fait faire la lecture du dit avertissement en latin par nostre secrétaire, et en françois par Billon et N., notaires royaux en la dite ville de la Rochelle, nous en aurions laissé une copie signée de nous et des dits notaires au dit consistoire, et en aurions fait distribuer grand nombre d'exemplaires non siguez tant aux dits ministres et anciens, qu'à plusieurs de la religion prétendue réformée qui se seroient trouvez dans le dit consistoire, et à la porte du dehors du temple. Après quoi, nous nous sommes retirez avec le dit sieur de Delvuin, et nos dits assistants, ayant esté conduits par les dits ministres et anciens iusques à nostre carrosse, et estant de retour en nostre palais épiscopal, nous avons fait et dressé nostre présent procez verbal pour servir et valoir ce qu'il appartiendra.

<< Fait les iour et an que dessus. »

+ Henri de LAVAL, évêque de la Rochelle. » « Par monseigneur,

« BREDON, secrétaire 1. »

Les infortunés disciples de Calvin n'en restèrent pas moins incrédules à la voix de la charité. Henri de Laval assista à la dédicace de l'église des Capucins de Rochefort, le 31 août 1671. On

'Arch. mss. de l'Évêché de la Rochelle.

sait que Louis XIV fut le fondateur de cette ville, dont le château figure dans l'histoire du moyen-âge. Ses seigneurs étaient puissants dans la province de Saintonge, dès le XIe siècle, comme nous avons eu occasion de le faire remarquer en 1047, lors de l'établissement à Saintes de l'abbaye des religieuses bénédictines. En 1068, le fils du signataire de l'acte de cette fondation possédait le château de Rochefort. Un cartulaire du monastère de Vendôme raconte qu'Odericus, qui en était abbé, eut un différend pour les intérêts de sa maison conventuelle à qui appartenait la terre de Saint-Agnant, située à quelque distance de Rochefort. Cette terre avait été donnée aux moines de Vendôme par Agnès de Bourgogne, dont nous avons parlé. L'agent du comte de Poitou, que le cartulaire nomme Servarulus, inquiétait les religieux à l'occasion de la vente des sels; cet intendant du comte Guillaume établit pour commissaire dans ce démêlé Geoffroy de Rochefort. Mais Odericus préféra se rendre au château de Surgères et s'adresser directement au duc d'Aquitaine. C'était le mieux, puisque le prince affranchit la terre de Saint-Agnant de toute redevance. Les Eble, les Rodolphe, les Savari de Mauléon ont été successivement les châtelains de Rochefort. Ce dernier, par un acte de 1201, donna, en sa qualité de seigneur de Benon, plusieurs droits dans sa forêt, au prieuré de Notre-Dame-de-Dieu

Lydon. Les souvenirs historiques du château de Rochefort s'échelonnent dans les XIe, XII, XII I et XIVe siècles. Au commencement du XVe siècle, sous Charles VI, Rochefort appartenait au roi qui reçut, le 6 juin 1417, un hommage comme seigneur du château par le sieur de la Garde-auxValets. Sous Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier, des seigneurs particuliers possédaient cette châtellenie. Mais, en 1538, elle redevint une possesssion royale; elle fut, peu après, encore distraite du domaine de la couronne; mais elle y fut réunie de nouveau, le 29 août 1553. Lors des guerres du Protestantisme, le château de Rochefort recommença à jouer un rôle important dans l'histoire; sous Louis XIV, il fit place à la nouvelle cité. L'intendant Colbert de Terron obtint, en 1669, de l'évêque de la Rochelle, Henri de Laval, l'autorisation de changer le lieu appelé le Préche, par les Protestants, en une chapelle, confiée au zèle de plusieurs aumôniers. Mais ce secours parut bientôt insuffisant. Colbert de Terron appela à Rochefort des capucins de Charente; il leur donna pour demeure le pavillon de la corderie et leur assigna un revenu de 400 livres. Ce séjour ne leur convenait pas pour une maison régulière. Ils firent des représentations qu'on écouta favorablement. Le roi donna des lettres patentes, et Henri de Laval permit aux capucins de Rochefort de construire leur couvent et leur église. Colbert

de Terron plaça la première pierre de l'église au nom du roi. Les infirmités d'Henri de Laval mirent obstacle à ce qu'il fit la cérémonie de la consécration; l'évêque de Saintes, l'illustre Guillaume de la Brunetière en fut chargé. L'intendant fit tous les frais de cette cérémonie; cette fête fut célébrée pendant huit jours. Les religieux eurent à combattre, dans cette ville, l'hérésie, l'impiété et le libertinage. On le comprend cette ville alors n'était qu'une colonie de gens de tous les pays et de toutes les religions. Mais le zèle apostolique et tout persuasif des capucins eut d'heureux résultats. En 1684, ils avaient, depuis leur établissement à Rochefort, obtenu neuf cent cinquante abjurations, et dans les trois années suivantes ils firent rentrer dans l'unité catholique six cent trente Calvinistes. Théodore de Blois, dans son histoire de Rochefort, ajoute : « Les capucins conservent dans leurs archives les actes de toutes ces conversions... »

<< Louis XIV, continue le même historien, était aussi attentif à procurer aux matelots des moyens de salut dans les dangers de la navigation, qu'à ménager aux habitants de Rochefort des agréments et des avantages dans le calme de leur ville. C'est ce qui l'engagea à établir, dans ce nouveau port, un séminaire d'aumôniers, destinés pour instruire ceux qui devaient être au service de Sa Majesté, sur ses vaisseaux, et pour leur inspirer, par leurs

exemples et par leurs discours, les maximes du christianisme. »>

Pour rendre ces aumôniers dignes de leur vocation et de leur auguste ministère, le roi leur donna pour guides les prêtres de la Mission, disciples du bienheureux Vincent-de-Paul et trèspropres à inspirer l'amour de toutes les vertus cléricales. Le marquis de Seignelay fut nommé député du roi, pour l'établissement de ce séminaire. Messire Edme Jolly, supérieur-général de la congrégation de la mission, passa le contrat, de concert avec le marquis, le 15 octobre 1683. Ce supérieur s'engageait, pour lui et pour ceux qui devaient lui succéder, de fournir, à perpétuité, au séminaire de Rochefort, huit prêtres et quatre frères de sa congrégation, pour élever des aumôniers, qui vivaient avec eux en communauté, sous la conduite d'un supérieur, nommé par le chef de la maison de Saint-Lazare de Paris, qui recevait de l'évêque de la Rochelle tous les pouvoirs pour l'administration des sacrements; car ce supérieur de Rochefort remplissait les fonctions curiales dans l'enceinte de l'hôpital de la marine, et, comme dans tous les autres hôpitaux, il était exempt de toute dépendance envers messieurs les curés de la ville. L'acte portait expressément que les missionnaires et les aumôniers étaient obligés de dire, chaque jour, l'Exaudiat et l'oraison pour le roi, en répétant trois fois le verset: Domine,

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