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1492, au 6 décembre, une rente de 45 sols qu'avait accordée au même couvent Louis de Montbron, son oncle. Le monastère d'Aunay fut brûlé, en 1568, par les Protestants. Louis Robin, qui en était alors le prieur, et un père Jubilé furent tués avec le frère Sacristain par les hérétiques; sept autres frères et cinq novices s'étaient réfugiés dans la forêt, dans la maison des Portes; mais ils y trouvèrent la mort de la même manière. Les Huguenots transportèrent la bibliothèque et les archives dans un champ situé devant le monastère, et tout fut consumé par les flammes ! Mais quant aux Carmes de la Rochelle, leur couvent était situé près de la porte des Deux-Moulins; ce séjour ne fut pour eux que momentané. Les hospitaliers de SaintJean-de-Jérusalem leur cédèrent un emplacement au quartier du Pérot. Ils y construisirent un monastère. Des lettres patentes, au milieu du XVIe siècle (1556), obligèrent ces religieux à laisser démolir leur église et leur couvent, pour faciliter la construction d'une citadelle qu'on avait eu l'idée de bâtir dans ce quartier, projet qui ne s'effectua pas. L'hôpital de Saint-Julien, placé à cinq cents toises de leur ancienne demeure, leur fut donné en échange. Ils voulurent rentrer dans la ville en 1624; les magistrats municipaux y mirent obstacle. Enfin, neuf ans après, ils furent rétablis dans leur

1 Ext. des mss. de D. Fonteneau, tom. I. pag. 117.

ancienne communauté ; c'est-à-dire que, purement et simplement, on leur rendit une place nue, sans bâtiment aucun et sans rentes. Ils n'eurent que la jouissance de l'hôpital de Saint-Julien. Des particuliers avaient élevé des maisons sur quelque partie de leur terrain; ils en poursuivirent la restitution avec succès et ils jetèrent les fondements d'un monastère plus vaste, qu'ils ne purent habiter qu'en 1665. L'église abbatiale ne fut bâtie que dix ans plus tard. Le commerce a été long-temps en possession de cette communauté et le lieu saint, qui a conservé quelques-uns de ses ornements intérieurs d'architecture, est devenu un profane entrepôt!.. Ainsi l'a voulu une époque de délire, où une puissance ennemie, désespérant d'anéantir Dieu, s'en vengea en souillant ses temples et en brisant ses autels. Ce local devrait être acquis par la vertu et habité par la piété. Mais notre espoir ne sera qu'un vou. Ce lieu, bénit jadis pour la prière, était sur le point d'être rendu à la religion; il eût été si convenablement occupé par des Carmélites !... L'acquisition en avait été faite; mais on a fait jouer mille ressorts pour empêcher le succès d'un établissement précieux. Une ordonnance d'expropriation a été prononcée et l'église profanée restera un entrepôt !

Les Fransciscains avaient aussi deux maisons

Voy. le Clerg. de Fr. tom. II., loco citato.

de leur ordre à la Rochelle : l'une était dans la ville, et l'autre à Lafond. Les Protestants, ayant chassé les premiers, firent un collége de leur monastère; mais, après la soumission de cette cité, Louis XIII céda leur emplacement à l'illustre compagnie de Jésus, société qu'on persécute, mais qu'on ne remplace pas. Les disciples de Loyola formèrent des hommes chrétiens, et par conséquent des sujets fidèles; l'impiété, antagoniste des Jésuites, en imitant leur organisation sociétaire et l'habile mécanisme de leurs méthodes, forma toujours des hommes irréligieux et conséquemment des sujets parjures. Tout est relatif à la nature des doctrines la vérité ne produisit jamais les effets de l'erreur. L'une éclaire le monde intellectuel, l'autre l'obscurcit. Nous sommes dans l'usage d'aimer et d'admirer tout ce qui est bon et beau dans notre siècle; nous ne voulons être ni censeur atrabilaire, ni panégyriste fanatique, ni courtisan servile; mais ce que le siècle, parfois avili par d'ignobles systèmes, nous offre d'injuste, de passionné, de déraisonnable et de contradictoire avec les faits discutés par une saine critique, nous ne craignons pas de l'attaquer de front et de lui imprimer le cachet de l'infamie. Hommage donc à la compagnie de Jésus!... Honte à ses détracteurs!.. Gloire à cette société qui a formé des missionnaires tels que ceux qui ont porté le Christianisme au Japon, à la Chine, à Siam,

que

au Tonquin, aux Indes, au Mexique, au Pérou, au Paraguay, à la Californie! Des théologiens tels que Suares, Petau, Sirmond, Garnier; des orateurs tels que Bourdaloue, Larue, Ségaud, Griffet, Neuville, Mac - Carthy! Des historiens tels que d'Orléans, Longueval, Daniel! Des littérateurs tels Rapin, Vanières, Commire, Jouvency!.. Les vociférations de l'ignorance qui répète, et l'extrême mauvaise foi de la calomnie qui condamne, ne sont pas des preuves. « Il est glorieux pour cette société, a dit Montesquieu, d'avoir été la première qui ait montré, dans les contrées de l'Amérique, l'idée de la religion jointe à celle de l'humanité. Un sentiment exquis pour tout ce qu'elle appelle honneur, et son zèle pour la religion, lui ont fait entreprendre de grandes choses et elle a réussi. Elle a tiré des bois des peuples dispersés; elle leur a donné une subsistance assurée; elle les a vêtus : et quand elle n'aurait fait par là qu'augmenter l'industrie parmi les hommes, elle aurait fait beaucoup... Le Paraguay peut fournir un exemple de ces institutions singulières, faites pour élever les hommes à la vertu. On a voulu en faire un crime à la société des Jésuites, mais il sera toujours beau de gouverner les hommes en les rendant heu

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« Rien, dit Raynal, n'égale la pureté de mœurs,

Montesquieu, Esprit des lois, liv. IV, chap. V.

le zèle doux et tendre, les soins paternels des Jésuites du Paraguay. Chaque pasteur est vraiment le père comme le guide de ses paroissiens; on n'y sent point son autorité, parce qu'il n'ordonne, ne défend, ne punit que ce que punit, défend et ordonne la religion, qu'ils adorent et chérissent tous comme lui-même; gouvernement où personne n'est oisif, où personne n'est accablé de travail, où la nourriture est saine, abondante, égale pour tous les citoyens, qui sont commodément vêtus, commodément logés; où les vieillards, les veuves, les orphelins, les malades, ont des secours inconnus sur le reste de la terre... Les Jésuites les plus philosophes de ceux qui ont annoncé la foi aux barbares, sont toujours prêts à souffrir le martyre quand il le faut 1...»

<< Pendant les sept années, disait Voltaire, que j'ai vécu dans la maison des Jésuites, qu'ai-je vu chez eux ? La vie la plus laborieuse et la plus frugale; toutes les heures partagées entre les soins qu'ils nous donnaient et les exercices de leur profession austère. J'en atteste des millions d'hommes élevés comme moi. »

Le philosophe de Ferney disait encore, écrivant à Damilaville à propos de la doctrine du régicide et des Jésuites:

« Vous devez voir que je n'ai pas ménagé les

Hist. polit. et philos. des Indes, tom. III. liv. IX.

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