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trèrent dans la ville d'Acre, qu'ils défendirent, au XIIIe siècle (1290), avec une admirable vaillance. Jean de Lusignan se les attacha et ils le suivirent; il leur donna dans son royaume de Chypre Limisson, où ils se fixèrent jusqu'au commencement du XIVe siècle (1310). Cette année même, ils s'emparèrent de Rhodes; ils en firent dès lors le siège principal de leur société, jusqu'au jour où l'empereur Soliman, en 1522, malgré leur courageuse résistance, se rendit maître de cette île. Ils demeurèrent dispersés en Italie pendant quelques années; mais Charles-Quint les réunit à Malte, dont il leur fit présent en 1525, ainsi que de Tripoli. Cette dernière place ne leur resta pas: les amiraux de Soliman ne tardèrent pas à s'en emparer. Malte dut sa culture, sa civilisation et ses fortifications redoutables aux soins aux travaux et à l'habileté des chevaliers de SaintJean-de-Jérusalem. Leur sort était de combattre ; ils avaient sans cesse l'ennemi sur leurs pas. En 1565, trente mille soldats de Soliman vinrent assiéger Malte, défendue seulement par sept cents chevaliers et huit mille fantassins, sous les ordres du grand maître de la Vallette, qui soutint en héros quatre mois de siège. La rage et la honte dans l'âme, les infidèles furent contraints d'abandonner leur entreprise; constamment repoussés par ce petit nombre de braves, ils se retirèrent et depuis, la puissance ottomane a toujours échoué

devant celle des chevaliers de Malte. Cette place, en 1798, tomba au pouvoir de Bonaparte, qui ne s'en empara que par surprise, et aujourd' hui les Anglais la possèdent. Ses preux chevaliers se trouvèrent dispersés dans toutes les parties de l'Europe'

Mais la Rochelle rappelle nos souvenirs. Les Calvinistes ne renversèrent pas seulement, dans cette ville, les églises, comme partout où ils passaient; ils s'attaquèrent avec acharnement aux maisons monastiques. Luther y portait la corruption; ses adhérents y portèrent le fer et le feu. Il entrait dans leur plan de tout niveler au cri de Réforme, comme aujourd'hui de vouloir tout détruire, dans l'Église et dans l'État, au nom de la Liberté!.. C'est sous les coups du Protestantisme que disparut encore le monastère des filles de Prémontré, connues sous le titre de Sœurs Blanches, ou religieuses de Sainte-Marguerite. On le répara vers le milieu du XVIe siècle (1572), et on en fit un hôpital. L'église conventuelle fut, quatre ans après (1576), cédée aux Catholiques, qui s'y assemblaient pour la célébration des saints mystères; mais les Protestants les en chassèrent de nouveau. Enfin elle fut rendue au culte catholique, le sixième jour d'août 1599. Saint François-deSales disait, à l'occasion de cette église : « Pleust

Voir l'Hist. de Fr., Hénault, etc.; le Dict. hist. de Bergier.

à Dieu que la religion catholique eust autant d'entrée à Genève, qu'il y en a à la Rochelle, et que nous y eussions, comme là, une petite chapelle'.

Nicolas de la Courhe, évêque de Saintes, enjoignit aux titulaires des cinq cures de la Rochelle, de venir y résider, de célébrer l'office divin et d'administrer les sacrements dans l'église de SainteMarguerite, en attendant le moment favorable où chacun d'eux pourrait rétablir la sienne. Ce prélat, aussi sage que zélé, fit des réglements et donna pour supérieur aux curés assemblés celui de Saint-Barthélemy, appelé Jacques Gastaud. Trois chanoines de Saint-Jean-Dehors (extrà muros), ( nous faisons observer que les bâtiments de cette église collégiale et du chapitre occupaient à peu près l'emplacement des fortifications de la place royale, tant au dedans qu'au dehors de la place; une bulle du pape Alexandre III, de l'année 1178, est le plus ancien titre où il soit fait mention de ce chapitre), trois chanoines de cette église, disons-nous, vinrent se joindre au clergé de SainteMarguerite.

Quatre places étaient vacantes dans le chapitre de Saint-Jean-Dehors; les chanoines y nommèrent Jacques Gastaud, Hercule de la Grasse, Charles Gérault, docteur en théologie, et Guillaume Gé

1 Voy. Esprit de S. François-de-Sales, par J. P. Camus, tom. I. pag. 110. sect. XX.

rault, son frère. Les prieurés de Saint-Jean et de l'île d'Aix furent donnés, quelque temps après, à Jacques Gastaud. Ce vertueux prêtre se comporta d'une manière trop honorable, pour que le fait qui le regarde ne trouve pas ici sa place. Dans une réunion spéciale de tous les curés, il fit ressortir l'état désastreux des églises de la Rochelle, à la suite de la persécution des Protestants et tout ce que la religion avait souffert de la prétendue Réforme; et il conclut que le bien général exigeait impérieusement qu'ils renonçassent unanimement à leurs bénéfices, et qu'en les réunissant ils formassent un établissement plus solide, plus approprié au besoin de l'époque et destiné à favoriser, à étendre l'influence de leur divin ministère sur la population rochelaise. Ses éloquentes observations ne furent point stériles: elles firent passer dans tous les cœurs les sentiments de son zèle pur et désintéressé. Tous convinrent de se montrer disposés à l'exécution de cet utile dessein. Voyant ses confrères entrer si parfaitement dans ses vues, il crut que le moment était opportun; il s'empressa de leur proposer d'appeler à Sainte-Marguerite une colonie de la congrégation du cardinal de Bérulle. Tous, animés de l'esprit vraiment sacerdotal, se démirent sur-le-champ de leurs bénéfices et concoururent avec joie à réaliser promptement ce religieux projet.

Désirant donner une preuve de son intérêt à

la congrégation dite de l'Oratoire, le roi, instruit des intentions des curés de la Rochelle, accorda, sur la démission des bénéficiers, son brevet de consentement à l'union du chapitre de SaintJean-Dehors, du prieuré de l'île d'Aix, des trois cures de la ville qui en dépendaient, sous la date du vingt-deuxième jour d'octobre 1613. Le Souverain-Pontife Paul V, toutes les formalités ayant été remplies, sanctionna, par une bulle du 6 octobre 1617, cette union et l'établissement des prêtres Oratoriens à Sainte-Marguerite. C'est par l'officialité de Saintes que, le 8 juin 1619, la bulle du pape fut fulminée, et cette même année, le 20 octobre, les disciples de Bérulle prirent possession 1.

Si l'œuvre de Dieu souffre ordinairement persécution, nous pouvons conclure que ce nouvel établissement était marqué au coin des œuvres saintes. Les prêtres du cardinal de Bérulle furent soumis à mille vexations, surtout de la part du Protestantisme; il les chassa de leur maison de Sainte-Marguerite, dans le cours de l'année 1621; les pères y rentrèrent en 1624; un an après, il leur fallut subir le même sort; ils y revinrent encore en 1626, enfin, chassés de nouveau par le maire de la Rochelle, Godefroi, en 1627, après que Louis XIII eut enfin réduit à sa puissance cette ville, si long-temps le bou

Voy. l'abbé Dutemps, tom. II, Cl. de Fr.

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