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aujourd'hui en autant d'opinions contradictoires qu'elle renferme d'individus, ce qui lui arrivera de plus en plus, jusqu'à entière extinction, a lieu et aura toujours lieu dans l'ordre politique des empires qui ont eu l'inconcevable imprudence d'arborer la bannière de la turbulente philosophie du dernier siècle. Le principe conservateur des royaumes une fois rejeté, le lien unissant toutes les volontés au centre qui gouverne une fois rompu, c'est la digue ouverte au torrent qui inonde, renverse et emporte tout ce qu'il rencontre sur son passage. D'affreux exemples prouvent à la face du ciel ce que nous avançons. Le monde social s'en va tombant de ruine en ruine, depuis l'heure où les systèmes anarchiques ont rompu la chaîne qui d'abord attache l'homme à Dieu par des doctrines saintes et positives, puis le soumet, par conscience, au pouvoir suprême émané de Dieu, et enfin l'affectionne, par amour et par dévoûment, à l'homme, son semblable et son frère.

Un grand développement commercial, un progrès rapide dans l'industrie, un perfectionnement admirable dans l'art mécanique et un plus vaste champ ouvert aux sciences naturelles, ne constituent pas le salut des nations. N'est-ce pas, au contraire la source empoisonnée d'un luxe ruineux ?.. Les peuples ne vivent, avant tout, que de vérités constitutives des devoirs de l'homme envers la Divinité, et des obligations réciproques

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et consciencieuses des hommes entre eux. Le perfectionnement social qu'on nous vante aujourd'hui avec emphase, est un perfectionnement purement matériel, plus nuisible qu'utile aux mœurs; c'est un masque brillant qui cache une physionomie qu'un chancre affreux dévore.

L'époque de 1793 ne fut que le jour de l'application des doctrines des sophistes, qui ont attaqué en même temps et le ciel et la terre; ils ont blasphémé Dieu et perverti l'homme. Nous n'avons point à suivre, dans son cours sanglant et dévastateur, ce fleuve débordé de toutes parts: nous ne nous arrêterons qu'à ce qui touche notre sujet. Dans ce cercle restreint il nous sera encore bien facile de nous donner une idée juste de ce que peut l'impiété devenue puissante, et surtout la plus forte. Après avoir démoralisé, elle persécute avec le même glaive qui arma la main cruelle des Néron et des Dioclétien. Son caractère féroce ne change pas; la haine implacable est son essence et le meurtre est son besoin, toutes les fois que, par principe et par conscience, on se trouve devant elle pour résister à son despotisme. La religion catholique, loi divine, est en tous points opposée aux pensées, aux vues, aux doctrines des philosophes révolutionnaires de toutes les nuances et de tous les siècles. Cette opposition est invincible et nécessaire. Elle est immuable comme la vérité en présence du mensonge; ni les

hommes, ni les temps, ni la paix, ni la guerre, ni les promesses pompeuses, ni les menaces formidables, ne détruiront jamais cette nature inflexible de la foi divine, car elle est la pensée de Dieu; voilà pourquoi tout rapprochement est impossible entre elle et l'impiété. Jamais d'alliance entre le ciel et l'enfer; point de concessions permises quand il s'agit de dogmes et de morale catholique. Depuis bientôt deux mille ans, l'Église de Rome, assaillie par toutes les erreurs et par tous les vices, demeure inexpugnable. Dieu le veut et elle dit avec son adorable fondateur : J'ai vaincu le monde!

Certes, la voix terrible des Septembriseurs a rugi comme la lionne qui pousse des cris de mort! Eh! bien, dans l'Eglise de France qui a pâli?... Qui l'a craint?... Sur cent trente-et-un évêques, cent vingt-sept pontifes refusèrent, avec l'énergie des Basile, de fléchir devant Valens!... Ils rejetèrent, comme une iniquité et un opprobre, le serment sacrilège à la Constitution civile du clergé. Soixante mille prêtres suivirent l'exemple donné par l'épiscopat!... On vit, au jour de l'attaque contre l'Eglise de France, glorieuse portion de l'Eglise universelle, évêques et prêtres resserrer leurs rangs autour de la chaire de Pierre et se mettre sous l'égide du siège apostolique !... C'est ici qu'il nous faut entendre des accents sublimes! Quand Pie VI, de si sainte mémoire, aura parlé,

nous recueillerons les paroles du courageux et fidèle Larochefoucaud, qui, pendant sa vie, sentinelle vigilante du dépôt d'un martyr, se montra digne, à la mort, de recevoir du ciel la palme des Ignace d'Antioche et des Cyprien de Carthage!..

Voici donc l'état des deux puissances: l'une est céleste, calme, mais invincible; l'autre monte de l'abîme, formidable, sanguinaire, mais subjuguée. La France impie dresse ses échafauds; Rome la catholique proclame les devoirs de tous en présence de la mort!... Quelle époque dans les annales de l'Eglise!...

Pour nous, dirent unanimement les confesseurs de la foi, laissons gronder l'orage comme s'il ne menaçait pas nos têtes. Restons le front haut et l'œil fixé sur nos modèles; que notre âme soit attentive aux leçons du successeur de Pierre. Le moment est solennel; il s'agit de vaincre ou de mourir. Jésus-Christ lui-même nous parle par la bouche du pontife romain. Peu sensibles au plomb meurtrier et au fer homicide de nos ennemis, n'ayons tous qu'une volonté, celle d'obéir à l'Eglise, notre mère. -- Ainsi se montra digne des plus beaux siècles chrétiens l'immortel clergé de France, groupé aux pieds de Pie VI. Ce saint Pape s'exprimait ainsi ; écoutons et, s'il le fallait,

imitons!...

« La charité, dont les principaux caractères, selon l'apôtre saint Paul, sont la patience et la

par

bonté, souffre et supporte tout, tant qu'il lui reste quelque espérance de pouvoir remédier, la douceur, aux erreurs qui commencent à se glisser dans les esprits; mais quand chaque jour fortifie ces erreurs, quand le désordre est poussé au point de produire un schisme, alors les lois de la charité elle-même, s'unissant aux devoirs du ministère apostolique dont nous sommes revêtus, malgré notre indignité, nous prescrivent et nous pressent vivement d'opposer à ce mal naissant un remède doux et paternel, mais prompt et efficace, en dévoilant aux coupables l'énormité de leur faute et la gravité des peines canoniques qu'ils ont encourues. De cette manière, ceux qui se sont égarés pourront venir à résipiscence, abjurer leurs erreurs et rentrer dans le sein de l'Eglise, cette tendre mère qui reçoit à bras ouverts ceux qui reviennent à elle; et les autres fidèles seront moins exposés à se laisser tromper par de faux pasteurs, qui, n'entrant pas dans la bergerie par la véritable porte, ne veulent que ravir, égorger et perdre le troupeau.

Pénétrés de ces divins préceptes, dès que nous avons reçu la première nouvelle de la guerre déclarée à la religion catholique par les novateurs philosophes, ligués contre elle et formant la majorité de l'assemblée nationale de France, nous avons pleuré amèrement en présence du Seigneur,

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