Oldalképek
PDF
ePub

TAINE...

CHEREST...

L'Ancien Régime. Paris, 1875, in-8°.

La chute de l'Ancien Régime. Paris, 1884-1887,

3 vol. in-8°.

A. DE TOCQUEVILLE. L'Ancien Régime et la Révolution. Paris, 1857,

in-8°.

Ch.-L. CHASSIN... Le Génie de la Révolution, 1re partie, les cahiers de 1789, 2 vol., Paris, 1864.

Les Cahiers et les Elections de Paris en 1789.

Paris, 1888, 4 vol. in-8°.

Lud. SCOUT...... Histoire de la constitution civile du clergé, t. 1o. Paris, 1872.

DE LAVERGNE..... Les assemblées provinciales (R. D. M., juillet 1861 et sqq.).

ROCQUAIN......

L'esprit révolutionnaire avant la Révolution. Paris, 1878, in-8°.

Abbé BERNIER.... Le Tiers État rural en Basse-Normandie au XVIIIe siècle (Thèse, Caen, 1891).

DONIOL....

Histoire des classes rurales en France. Paris, 1857, in-8°.

N. KAREÏEW ...... Les paysans et la question des paysans en France dans le dernier quart du XVIIIe siècle (Compte

rendu par A. Maury, dans le Journal des Savants, juillet, août, septembre 1880).

J. LOUTCHITSKY.... De la petite propriété en France avant la Révolution et de la vente des biens nationaux (Revue historique, septembre, décembre 1895).

GEBELIN.....

Histoire des milices provinciales. Paris, 1883,

in-8°.

Albert DURUY..... L'armée royale en 1789 (R. D. M., 1887).
DUVAL...... Les Cahiers des paroisses du bailliage d'Alençon.
BELLEE et DUCHEMIN Les Cahiers des paroisses de la province du Maine.
MARIDAL et LAURENT Archives parlementaires. Les cahiers de 1789.
Le cahier de Rennes se trouve au t. V.

A. BRETTE......

Recueil de documents relatifs à la convocation des
Etats généraux de 1789 (1894).

La Révolution française, Revue d'histoire moderne et contemporaine, directeur F.-A. Aulard.

INTRODUCTION

LES ÉVÉNEMENTS DE BRETAGNE EN 1788 ET 1789 ·

PAGANDE RÉVOLUTIONNAIRE EN BRETAGNE

LA PRO

SON CARACTÈRE

SOCIAL L'ÉTAT DES ESPRITS AU MOMENT DE LA RÉDACTION

DES CAHIERS.

Les événements qui précédèrent en Bretagne la chute de l'ancien régime sont particulièrement intéressants.

Nous ne pouvons que rappeler ici (1) les émeutes que provoquèrent à Rennes l'enregistrement forcé, au Parlement, des Edits de mai 1788, et l'exil des magistrats. On cessa brusquement de rendre la justice, au moment où, dans toute la province, éclataient de graves séditions à propos de l'exportation des blés. L'agitation politique s'en accrut, et dans les séances orageuses de la dernière session des Etats de Bretagne, en décembre 1788 et janvier 1789, les revendications hardies des députés des villes ne firent que hâter la scission entre le Tiers Etat et les ordres privilégiés, dont la rivalité allait bientôt prendre le caractère d'une véritable lutte de classes.

Quand on considère dans l'ensemble l'année qui s'étend de mai 1788 au mois d'avril 1789, ce qui frappe tout d'abord c'est le contraste que présentent, d'une part, l'accord des trois ordres contre le Gouvernement et les Edits, au début de cette période, et, d'autre part, l'antagonisme du Tiers et des privilégiés, qui éclate violemment dès le mois de décembre, à la suite des récla

(1) Il faudrait lire à ce sujet : Le Précis historique des troubles de Bretagne Les Mémoires de Molleville - Cf. B. Pocquet: Les origines de la Révolution en Bretagne (2 vol. 1888) · Cherest La chute de l'Ancien Régime (3 vol. 1884).

[blocks in formation]

mations du Tiers dans les Assemblées municipales, et qui ira toujours s'aggravant jusqu'en 1791-1792 (1).

C'est ce brusque revirement de l'opinion publique que nous voudrions expliquer.

Avant de présenter les doléances et les vœux des paysans de la sénéchaussée de Rennes en 1789, avant d'exposer les sentiments des classes rurales à l'égard du régime seigneurial, à l'égard du clergé et de l'administration royale elle-même, nous pourrons ainsi essayer de montrer quel a été le caractère de la propagande révolutionnaire en Bretagne et son influence sur l'état d'esprit des paysans au moment de la convocation des Etats Généraux et de la rédaction de ces cahiers des paroisses que nous nous proposons d'étudier.

Union des ordres contre le Gouvernement.

Dès les premiers jours de mai 1788, avant même qu'il fût question de l'enregistrement des Edits, le Parlement, «< instruit, disait-il, par la rumeur publique des intentions du ministère, » rendait des arrêts pour protester par avance contre toute atteinte à la Constitution bretonne (2).

La noblesse fit cause commune avec le Parlement. La Commission Intermédiaire, qui représentait les Etats dans l'intervalle des sessions, chargea, le 5 mai, le procureur syndic de Botherel, de porter à la Cour une Protestation écrite qu'il fit consigner dans les archives (3). Les privilégiés se sentaient menacés. Ils comprenaient que tous les changements de ministère ne chan

(1) Cf. Baudrillard, Les populations agricoles de la France, Normandie et Bretagne, p. 415.

(2) V. Registres secrets du Parlement, no 407, séance du lundi 5 mai. Cf. aussi le Précis historique.

(3) V. Registres secrets, no 407, luudi 5 mai. Le samedi 31 mai, M. de Botherel revient à la Cour et se fait « décerner acte de la répétition de la protestation

qui a été fait d'illégal et de contraire aux droits, franchises et rovince, dans la séance tenue le 10 de ce mois, en présence des d et de Bertrand, commissaire départi,» séance du samedi

geaient rien à la politique du Gouvernement; depuis l'Assemblée des Notables, on pouvait croire que la royauté était favorable aux idées de réformes. Quelques nobles attribuaient de bonne foi des projets tyranniques au ministère. Entêtés de leurs privilèges, ils ne pouvaient se rendre compte du mouvement des idées et des besoins nouveaux de la société. Beaucoup d'entre eux étaient ignorants, et leur conduite dans les débuts de la Révolution prouve assez leur défaut d'esprit politique (1).

de

Au milieu de l'effervescence populaire qui suivit l'enregistrement des Edits, les nobles et les parlementaires n'eurent pas peine à réveiller l'agitation qui s'était déjà produite en Bretagne lors des tentatives de d'Aiguillon et de Meaupou contre le Parlement, en 1767 et 1771.

Cette fois encore, on ne s'adressa pas en vain au patriotisme provincial des Bretons. On dénatura les intentions du Gouvernement (2). Le respect de la légalité et des formes antiques pouvait seul sauver la Bretagne de l'arbitraire ministériel qui cherchait sans doute à briser les résistances du Parlement, pour établir ensuite plus facilement de nouveaux impôts (3). On présentait la Constitution bretonne comme une sauvegarde contre les entreprises du ministère « qui voulait établir en France un gouvernement despotique (4). >>

On fit même appel à des sentiments moins élevés. La création des Présidiaux devait considérablement diminuer l'importance

(1) V. ce qu'en dit Chateaubriand dans ses Mémoires d'Outre-Tombe, 1, pp. 259, 279: Il faut toutefois reconnaître le talent de certains pamphlets dus à la plume des nobles comme les Lettres du chevalier de Guer, de brochures comme la Protestation de M. de Botherel.

(2) V. Arch. dép., C. 1714. Une lettre du maire de Saint-Brieuc. Cf. aussi le cahier de Maroué : « Les adversaires du bien public ont taché de persuader qu'il (le roi) voulait rendre le Tiers de plus en plus malheureux, » et cahier de Le Sel

(3) V. Le peuple instruit par les faits, brochure de 16 pages (aux Arch. dép., C. 3900).

(4) C'est un lieu commun dans toutes les brochures favorables à la noblesse et au Parlement. Les neutres même (comme Loz de Beaucour: A mes Compatriotes) présentent l'union des ordres contre le Gouvernement comme la seule garantie de la liberté.

du Parlement qui siégeait à Rennes. L'exécution des Edits devait << amener la ruine de trois cents familles, et par contrecoup frapper plus ou moins tous les états sans exception (1). >>

Le bruit courait même, peu de temps après, « qu'on avait excité la populace à la violence par tous les moyens possibles et même en distribuant de l'argent (2). » On s'efforçait, en un mot, de prouver la solidarité d'intérêts qui devait unir contre le Gouvernement la noblesse, le Parlement et le peuple (3).

Persuadé ou non de cette solidarité, le peuple, dans les villes au moins, s'unit aux privilégiés. Il y eut à Rennes des émeutes assez graves pour causer de grands embarras à l'intendant Bertrand de Molleville et au commandant de Thiard (4) ̧

Dans toute la Bretagne, sauf à Quimper, les communautés de ville, des corps constitués, des paroisses adhérèrent aux protestations du Parlement et des Etats. On prit partout des arrêtés pour approuver la résistance aux ordres du Gouvernement (5).

L'accord des ordres était alors complet (6). Il dura trois mois. Quand les députés, chargés de porter en cour la protestation de la noblesse, eurent été arrêtés et mis à la Bastille, c'est grâce aux prières du Tiers, jointes à celles des deux premiers ordres, qu'ils furent remis en liberté. Cette union ne fut pas non plus inutile pour obtenir le rappel du Parlement (7).

Pour donner plus de force à ce mouvement et plus d'unité à la résistance, le procureur syndic des Etats, de Botherel, entreprit même un voyage en Bretagne.

(1) Cité par B. Pocquet, op. cit., t. I, p. 63.

(2) Arthur Young, Voyage en France, t. I, p. 267 (traduction F. S. en 3 vol. 1794). B. Pocquet croit que c'est une calomnie, mais il est vraisemblable que les nobles ont agi dès le mois de mai 1788 comme ils agiront en janvier 1789 dans l'affaire du champ de Montmorin. Cf. B. Pocquet, op. cit., t. II, pp. 238, 239). (3) Cf. Le peuple instruit par les faits.

(4) V. le récit de ces événements dans B. Pocquet, op. cit., t. I. B. Pocquet cite les Mémoires de Molleville et les différentes relations de l'époque.

(5) V. le texte d'un grand nombre de ces adhésions dans Protestation de M. de Botherel (aux Arch. dép., 4 T 6), à la fin, pièces justificatives. (6) V. brochures diverses: A mes Compatriotes, par Loz de Beaucourt, avocat général au Parlement Protestation de M. de Botherel, pp. 7 et 8- La vraie Sentinelle du peuple · et Arthur Young, qui s'étonne de cet accord, op. cit. (7) Lettre à M. Charpentier de Lenvos (brochure).

-

[ocr errors]
« ElőzőTovább »