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RECHERCHES DIALECTALES BRETONNES

(Suite)

LE BRETON DE BEUZEC-CAP-SIZUN ET PLOGOFF

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Pensart Pănsart.

Perrot = Perot.

Pichavant Pišavānt.

Priol Priol.

REMARQUES.

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Ces noms se divisent en trois catégories :

1° Les noms propres bretons qui sont de véritables noms communs et n'ont été d'abord que des épithètes comme Bihan (petit), Braz (grand), cudennec (frisé) (1), Didailler (2), Gall (Français), Gonidec (laboureur), Losc (= léon. laosc, lâche, relâché, au propre, et mou, indolent au figuré); Moal (chauve); Moign (manchot), Priol (le prieur), Touller (qui creuse).

2o Les noms propres bretons de lieu, comme Kerloc'h, Kerninon, Kersual.

3o Les noms bretons anciens, dans leur forme pleine, composés le plus souvent de deux termes : Autret (=*Alt-rit), Berlivet‹3), Gloaguen, moyen-breton Gloegen, de gloew, brillant, limpide, et cen peau (4).

4o Les noms d'origine française Ansquer (qui est d'origine germanique), Bescond (le visconte, le vicomte), Brun, Midy, Olier (Olivier), Perrot, Pensart, Pichevant, Sergent.

Stéphan est un nom chrétien (Stephanus), Fily se retrouve dans Caer-phily, dans le pays de Galles, et Kerfily, en Trédion, Morbihan.

(A suivre).

(1) Qui a les cheveux bouclés; cf. v. gallois cutinniou gl. condylos; gall. mod. cudynog, à cheveux bouclés; cudyn o wlan, flocon de laine; breton cudenn, écheveau. Cudennec a aussi le sens de renfrogné, sournois.

(2) Didaill signifie en vannetais qui a de mauvaises façons, grossier au physique et au moral. Ici didailler est composé de di- et peut-être de talier croupe. (3) Si la forme du nom est sincère, composé de ber, court, et de livet, dérivé de lim, couleur. (Cf. v.-bret. Blenlivet, Morlivet. Livet peut avoir une autre origine.

(4) J. Loth, Chrestomathie, pp. 133, 206.

LES TRADITIONS POPULAIRES

DU PAYS DE DOL

(Suite)

La Chapelle Sainte-Anne.

Placée à une heure de Cherrueix, village maritime formé au Moyen-Age par une colonie de juifs espagnols (je parle d'après les traditions), la chapelle Sainte-Anne est assise devant les flots, sur cette vaste digue qui court du Mont-SaintMichel à Cancale.

La chapelle est banale. Son clocheton porte la date de 1687, et, sur le mur de la façade, on lit: Rebatie P. aumones de | D. M. Barbot R. de S. Brola | dre et paroissiens 1684. L'autel est de la même époque et d'une médiocrité rare. Il faut remarquer cependant une statue de sainte Anne d'un cachet archaïque. Malheureusement on l'a repeinte et l'esthète villageois l'a affligée d'yeux et de joues d'un éclat sans pareil.

J'interroge une jeune fille qui conduit de sa verge sur la grève un long défilé d'oies. Et voici ce que « la pâtoure » m'a conté.

« Il y avait jadis sur ce rivage, aujourd'hui si désolé, une » multitude de villes riches et joyeuses. Quelles fêtes l'on y » faisait. Tous les jours, c'étaient de magnifiques cavalcades et >> tous les soirs des bals où dansaient les princesses. Mais Dieu » était bien offensé. Dans deux hôtels en particulier l'on commet>> tait des crimes sans nom, hôtels de malheur! Le ciel irrité

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lança les flots contre ses insulteurs. Tout fut détruit. Seule

>> une statuette de sainte Anne fut retrouvée, juste à la limite » qui sépare les territoires de Cherrueix et de Saint-Broladre. >> Nos bons Chérulains (1) de faire du zèle et d'élever un >> oratoire. Vain effort. Toutes les nuits l'ouvrage des maçons » était mystérieusement démoli. Ils cédèrent alors la sainte >> image aux habitants de Saint-Broladre, qui d'ailleurs la récla>> maient. Ceux-ci construisirent aussitôt la chapelle actuelle : » elle protège les marins du pays.

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Jusqu'à la Révolution, la mer fut calme. Mais, à cette » époque, les hommes étant devenus plus méchants que jamais, » les vagues irritées brisèrent la digue et noyèrent les moissons. >> Cependant la chapelle Sainte-Anne demeura intacte : les eaux >> formèrent sous elle une cave énorme, sans ébranler les fon» dements. De là ces bruits étranges de tempête souterraine » que l'on entend parfois dans ces lieux légendaires. »

Près de cette chapelle de Sainte-Anne au-devant des flots, on a le spectacle grandiose d'une vague grisâtre envahissant un immense marais, tandis que, à travers les déchirures de sombres nuages, le soleil envoie des rayons qui argentent les ailes d'une troupe fugitive d'oiseaux de mer... Et quelle solitude!

C'est en cet endroit que Paul Féval a pris les éléments de la charmante Légende d'Amel et Penhor (2), qu'il a racontée dans la Fée des Grèves.

(A suivre).

(1) Chérulin

habitant de Cherrueix.

(2) Voir aussi la Légende de la chapelle de Broualan, en La Boussac. (J. Brune, résumé du cours d'archéol. professé au sém. de Rennes. 1846, pp. 347348).

COMPTES RENDUS

R. P. ROUSSEL, de l'Oratoire Un évêque assermenté (17901802) Le Coz, évêque d'Ille-et-Vilaine. Paris, Lethielleux, 1899; un vol. in-8° de XIX-565 pp.

Le Coz (son biographe est le premier à le constater) est aujourd'hui bien oublié. Il n'en a pas moins joué en son temps un rôle assez important. Né aux environs de Quimper en 1740, principal du collège de cette ville, remarqué dès le début de la Révolution, pour ses idées libérales, et choisi comme procureur-syndic du district de Quimper, chaud admirateur de la Constitution civile du clergé qu'il défendit dans une brochure retentissante, il fut élu, le 28 février 1791, évêque d'Ille-etVilaine. Sur ce siège, il se distingua par sa charité et par le zèle avec lequel il remplit (ou mieux essaya de remplir) ses devoirs d'évêque, au milieu des dangers que lui faisaient courir de part et d'autre les chouans et les patriotes exaltés. Car il passa son épiscopat à faire front des deux côtés, à la fois contre les prêtres réfractaires, dans lesquels il voyait, de la meilleure foi du monde, les causes responsables des maux de l'Eglise, et contre le « philosophisme, » l'impiété, les lois restrictives de la liberté des cultes. Son attitude, assez différente de celle de bon nombre de membres de l'Eglise constitutionnelle, finit par l'exposer au soupçon d'incivisme. Incarcéré au Mont-Saint-Michel, par ordre de Carrier, qu'il avait bravé en face à Rennes, il n'en sortit qu'à la fin de 1794. Dans les années qui suivirent, il prit une grande part à tous les événements de la vie de l'Eglise constitutionnelle. Il présida notamment les synodes nationaux de 1797 et 1801. Profondément convaincu de la légitimité de la position qu'il avait

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