Avec la lumière, en pleurant, Elle ouvrit sur son fils prêtre : « Hélas! dit-elle, je vois par votre songe Que mon mari est mort. » Il se mit à la consoler : «Ma mère, prenons courage, Il descendit de son lit Et se jeta à genoux Pour demander pardon à son fils, Et à sa femme : « Je suis un misérable Aussi, au lieu de pardon Je mérite une punition. Me voici devant vous Faites votre devoir comme il le faut, Je veux bien souffrir la mort; Ce n'est que justice puisque je l'ai méritée. » — Et quelle grande joie, quel bonheur Il y eut dans la chambre aussitôt. Ils se mirent tous trois à s'embrasser Avec une admirable affection. Le lendemain matin comme ils déjeunaient Il demanda à sa femme le paquet Pour avoir le gâteau et le découper. Kant louis aour voa kouet anezi, Partout en e oll sakrifissou, Grass dem da'n eum velet en barados Da veuli Jesus er joaïou. (Jannton ar Charles, neerez euz a Taole, 10 fev. 1851), Collection Penguern, no 90, pp. 11-21. Cent louis d'or en tombèrent Et il ne savait pas qu'il contînt rien. Le dimanche suivant dit la messe Leur fils en grande pompe. Qu'on nous donne la grâce de participer Partout à tous ses sacrifices Qu'on nous donne la grâce de nous voir au paradis Pour louer Jésus dans les joies éternelles. (Jeannette Le Charlès, fileuse à Taulé). (A suivre). I. Le duc perçoit d'abord, et assez régulièrement, ce semble, ses revenus domaniaux. II. Il multiplie les revenus régaliens impôts indirects, fouages, aides des villes. III. Il a encore des ressources extraordinaires : emprunts, virements, dons, etc. IV. Les diverses obligations du duc comme chef de famille et surtout comme chef d'État, sa tendance à l'exagération des pensions, des frais de cour, causent de grosses dépenses. — V. La pénurie du trésor est grande, malgré des essais de réformation, assez illusoires. Médiocrement administrées, les finances contribuent pourtant singulièrement à l'accroissement de la puissance ducale. Avec un gouvernement comme celui dont on vient d'entrevoir l'importance, il faut beaucoup d'argent les revenus domaniaux dont les ducs de Bretagne, comme les rois de France, se contentaient autrefois, deviennent insuffisants. Aussi Jean V, usant de son autorité, doit-il avoir recours à tous les moyens usités aussi ailleurs, au XVe siècle, pour se procurer des ressources; encore celles-ci suffisent-elles à peine à parer à toutes les dépenses et le trésor ducal est-il, à peu près, aussi pauvre que les autres trésors princiers du temps. I Grand seigneur féodal, Jean V a d'abord, pour pourvoir aux frais de son administration, les revenus de son domaine : c'est la ressource traditionnelle et normale des principautés du Moyen-Age(1). Il est vrai que le duc abandonne trop facilement quelquesunes de ses recettes; qu'il accorde souvent « les clergies et tabellionaiges des seaux et papiers (2), » parfois les ventes et octrises (3); et aussi les revenus des régaires (4). Souvent encore il fait remise, en partie ou en totalité, du droit de rachat à la petite noblesse (5), et quand, chez les barons, il exerce ce droit pendant quelques semaines seulement, voire pendant un jour, il impose à son trésor une charge plutôt qu'il ne lui assure un revenu(). Une autre cause de pertes, plus grave sans doute pour la cassette ducale, c'est la mauvaise gestion des receveurs (1) Constituti sunt reditus terrarum principibus, ut ex illis viventes, a spoliatione subditorum abstineant.» S. Thomas d'Aquin, Opera, éd. de Rome, t. XIX, p. 622 (De regimine Judæorum), cité par CoVILLE, op cit., p. 37. (2) Don à Rolland de Carné de la clergie de Guingamp (Mand. de Jean V, no 1892, loc. cit., t. VI, p. 273); don à Allain de Kermellec« de la ferme des seaulx et clergie de Guerande » (Ibid., no 1490, loc. cit., t. VI, p. 67), don à Jean le Breton des « Seaux, pappiers, clergies et tabellionnaiges de Lamballe» (Ibid., n° 256, loc. cit., t. IV, p. 87). (3) Tantôt il en fait remise (Mand. de Jean V, no 281, loc. cit., t. IV, p. 94; ibid., no 298, loc. cit., t. IV, p. 97-98; ibid., no 1752, loc. cit., t. VI, p. 209), tantôt il en fait cadeau à des tiers (Mand. de Jean V, no 1727, loc. cit., t. VI, p. 199; ibid., no 2117, loc. cit., t. VII, p.64). (4) A la duchesse, en 1405, les revenus de la régale de Dol (Mand. de Jean V, no 66, loc. cit., t. IV, p. 40), la même année, au receveur de Vannes, les recettes du régaire de Vannes (Ibid., no 52, loc. cit., t. IV, p. 33). (5) Tantôt il abandonne les deux tiers du rachat (Mand. de Jean V, no 1801, loc. cit. t. VI, p. 225); tantôt la moitié (Ibid., no 1697, loc. cit., t. VI, p. 185; n° 1704, loc. cit. t. VI, p. 188; no 1713, loc. cit., t. VI, p. 193); tantôt une somme variable (Ibid., no 1570, loc. cit., t. VI, p. 113; no 1624, loc. cit., t. VI. p. 152;n* 1724, lọc. cit., t. VI, p. 198; n 1732, loc. eit., t. VI, p. 201; n 1753, loc. cit., t. V1, p. 209; no 2129, loc. cit,, t. VII, p. 71; no 2271, loc. cit., t. VII, p. 161). (6) Mand. de Jean V, no 571, loc. cit., t. V, p. 28; no 942, loc. cit., t. V, p. 84; n° 1850, loc. cit., t. VI, p. 252; no 2271, loc. cit., t. VIII, p. 161. |