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Avec la lumière, en pleurant,

Elle ouvrit sur son fils prêtre :

« Hélas! dit-elle, je vois par votre songe

Que mon mari est mort. »
Son fils prêtre se leva,

Il se mit à la consoler :

«Ma mère, prenons courage,
Plaçons notre confiance en Dieu.
Si mon père est mort, nous prierons
Jésus de recevoir son âme. » -
Quand il entendit ce récit,

Il descendit de son lit

Et se jeta à genoux

Pour demander pardon à son fils,

Et à sa femme :

« Je suis un misérable

Aussi, au lieu de pardon

Je mérite une punition.

Me voici devant vous

Faites votre devoir comme il le faut,

Je veux bien souffrir la mort;

Ce n'est que justice puisque je l'ai méritée. » —

Et quelle grande joie, quel bonheur

Il y eut dans la chambre aussitôt.
Quand ils se reconnurent pour époux,
Et le prêtre pour leur fils,

Ils se mirent tous trois à s'embrasser

Avec une admirable affection.

Le lendemain matin comme ils déjeunaient
Joyeux et heureux

Il demanda à sa femme le paquet

Pour avoir le gâteau et le découper.

Kant louis aour voa kouet anezi,
Eb ma vouie voa netra eni.
D'ar sul varlerc'h e-h offerenas
O mab gant magnificans vras.
Grass dem da veza partisipant

Partout en e oll sakrifissou,

Grass dem da'n eum velet en barados

Da veuli Jesus er joaïou.

(Jannton ar Charles, neerez euz a Taole, 10 fev. 1851),

Collection Penguern, no 90, pp. 11-21.

Cent louis d'or en tombèrent

Et il ne savait pas qu'il contînt rien.

Le dimanche suivant dit la messe

Leur fils en grande pompe.

Qu'on nous donne la grâce de participer

Partout à tous ses sacrifices

Qu'on nous donne la grâce de nous voir au paradis

Pour louer Jésus dans les joies éternelles.

(Jeannette Le Charlès, fileuse à Taulé).

(A suivre).

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I. Le duc perçoit d'abord, et assez régulièrement, ce semble, ses revenus domaniaux.

II. Il multiplie les revenus régaliens impôts indirects, fouages, aides des villes. III. Il a encore des ressources extraordinaires : emprunts, virements, dons, etc. IV. Les diverses obligations du duc comme chef de famille et surtout comme chef d'État, sa tendance à l'exagération des pensions, des frais de cour, causent de grosses dépenses. — V. La pénurie du trésor est grande, malgré des essais de réformation, assez illusoires. Médiocrement administrées, les finances contribuent pourtant singulièrement à l'accroissement de la puissance ducale.

Avec un gouvernement comme celui dont on vient d'entrevoir l'importance, il faut beaucoup d'argent les revenus domaniaux dont les ducs de Bretagne, comme les rois de France, se contentaient autrefois, deviennent insuffisants. Aussi Jean V, usant de son autorité, doit-il avoir recours à tous les moyens usités aussi ailleurs, au XVe siècle, pour se procurer des ressources; encore celles-ci suffisent-elles à peine à parer à toutes les dépenses et le trésor ducal est-il, à peu près, aussi pauvre que les autres trésors princiers du temps.

I

Grand seigneur féodal, Jean V a d'abord, pour pourvoir aux frais de son administration, les revenus de son domaine : c'est la ressource traditionnelle et normale des principautés du Moyen-Age(1).

Il est vrai que le duc abandonne trop facilement quelquesunes de ses recettes; qu'il accorde souvent « les clergies et tabellionaiges des seaux et papiers (2), » parfois les ventes et octrises (3); et aussi les revenus des régaires (4). Souvent encore il fait remise, en partie ou en totalité, du droit de rachat à la petite noblesse (5), et quand, chez les barons, il exerce ce droit pendant quelques semaines seulement, voire pendant un jour, il impose à son trésor une charge plutôt qu'il ne lui assure un revenu(). Une autre cause de pertes, plus grave sans doute pour la cassette ducale, c'est la mauvaise gestion des receveurs

(1) Constituti sunt reditus terrarum principibus, ut ex illis viventes, a spoliatione subditorum abstineant.» S. Thomas d'Aquin, Opera, éd. de Rome, t. XIX, p. 622 (De regimine Judæorum), cité par CoVILLE, op cit., p. 37.

(2) Don à Rolland de Carné de la clergie de Guingamp (Mand. de Jean V, no 1892, loc. cit., t. VI, p. 273); don à Allain de Kermellec« de la ferme des seaulx et clergie de Guerande » (Ibid., no 1490, loc. cit., t. VI, p. 67), don à Jean le Breton des « Seaux, pappiers, clergies et tabellionnaiges de Lamballe» (Ibid., n° 256, loc. cit., t. IV, p. 87).

(3) Tantôt il en fait remise (Mand. de Jean V, no 281, loc. cit., t. IV, p. 94; ibid., no 298, loc. cit., t. IV, p. 97-98; ibid., no 1752, loc. cit., t. VI, p. 209), tantôt il en fait cadeau à des tiers (Mand. de Jean V, no 1727, loc. cit., t. VI, p. 199; ibid., no 2117, loc. cit., t. VII, p.64).

(4) A la duchesse, en 1405, les revenus de la régale de Dol (Mand. de Jean V, no 66, loc. cit., t. IV, p. 40), la même année, au receveur de Vannes, les recettes du régaire de Vannes (Ibid., no 52, loc. cit., t. IV, p. 33).

(5) Tantôt il abandonne les deux tiers du rachat (Mand. de Jean V, no 1801, loc. cit. t. VI, p. 225); tantôt la moitié (Ibid., no 1697, loc. cit., t. VI, p. 185; n° 1704, loc. cit. t. VI, p. 188; no 1713, loc. cit., t. VI, p. 193); tantôt une somme variable (Ibid., no 1570, loc. cit., t. VI, p. 113; no 1624, loc. cit., t. VI. p. 152;n* 1724, lọc. cit., t. VI, p. 198; n 1732, loc. eit., t. VI, p. 201; n 1753, loc. cit., t. V1, p. 209; no 2129, loc. cit,, t. VII, p. 71; no 2271, loc. cit., t. VII, p. 161).

(6) Mand. de Jean V, no 571, loc. cit., t. V, p. 28; no 942, loc. cit., t. V, p. 84; n° 1850, loc. cit., t. VI, p. 252; no 2271, loc. cit., t. VIII, p. 161.

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