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ADVIS

POUR ESVITER LES SCRUPULES ET LANGUEURS

au subjet des petits reglemens.

PRES tout cecy, je vous advise de vivre sans scrupule, et servir A Dieu plus avec amour qu'avec peur. Partant, s'il arrive que pour quelque honneste subjet vous laissiez de fayre tous ces exercices, ou l'un d'eux, ne vous mettez point en peyne; mais reprenez-les tout bellement le jour suivant.

Je ne veux point que vostre meditation soit de plus que d'une grosse demy-heure, ou trois quarts d'heure; et quand vous ne la pourrez fayre le matin ou devant disner, je ne voudrois pas que ce fust, sinon pour le moins quatre bonnes heures apres disner, c'està-dire un petit avant le souper. Il ne la faut fayre nullement apres le souper, mais seulement quelques prieres vocales avec l'examen de conscience.

Pour le regard de la messe, je n'ay pas voulu particulariser sur tous les mysteres d'icelle, pour vous instruire comme il y faut correspondre par le meneu avec des oraysons et des pensées, d'autant que cela charge tant la memoire, que la volonté n'a pas ses affections libres. Doncques, pour le reste du tems de la messe auquel je n'ay pas dit ce qu'il falloit fayre, ou bien il faut continuer les affections que je vous ay marquées chascune en son ordre, comme par exemple, celle de la contrition jusques à l'Evangile, celle de protestation de foy jusques à la Preface, et ainsi des autres; ou bien il faut dire quelque partie du chapelet ou des heures, ou autres telles oraysons. Que si c'est le chapelet, vous ne laisserez pas, en le disant, de fayre presque tout ce que j'ay marqué; l'un n'empeschera pas l'autre. Et si vous ne le pouvez pas tout dire en une fois, ditesle en deux, et l'office de Nostre-Dame aussi; de quoy vous ne devez fayre nul scrupule. Ainsi il y a de la superstition à croire que pour de legitimes interruptions il faille recommencer; car cela est sans nulle rayson, ny apparence de pieté, nostre Dieu ne regardant qu'à la devotion avec laquelle on prie, et non pas si c'est à deux ou trois fois. Au contraire, il semble meilleur de prier souvent, quoyque peu, que de prier beaucoup une seule fois; et les anciens Peres ont prattiqué cecy.

Au demeurant, vous ne devez jamais commencer aucune priere, sans premierement vous estre mise briefvement en la presence de Dieu.

DIEU SOIT BENY!

HYMNES ET PRIERES

POUR CEUX QUI AURONT LA DEVOTION DE LES RECITER avant ou apres la saincte communion.

HYMNE DU TRES-SAINCT SACREMENT DE L'AUTEL.

A langue, chante le mystere du corps

M^ glorieux et du sang précieux que

Jesus-Christ, le fruict du chaste sein de Marie, le Roy des nations, a respandu pour rachepter le monde.

Jesus-Christ, qui nous avoit esté donné, et qui estoit nay pour l'amour de nous d'une Vierge tres-pure, apres avoir vecu dans le monde, et respandu la divine semence de sa parolle, à achevé le tems de sa demeure parmy nous, en instituant un mystere merveilleux.

Estant à table avec ses douze Apostres, la nuict de la derniere cene, apres avoir entierement accomply la loy en mangeant ce qu'elle prescrivoit, il voulut leur servir de nourriture, et il se donna luymesme à eux de ses propres mains.

Le Verbe fait chair change par sa parolle un pain veritable en sa propre chair, et le vin devient le sang de Jesus-Christ. Si les sens y contredisent, la foy suffit pour affermir un cœur sincère.

Prosternons-nous doncques, et adorons un si auguste sacrement: que les rits anciens fassent place à ce mystere nouveau; que la foy supplée au deffaut des sens.

Gloire, loüange, salut, honneur, puissance et benediction au Pere et au Fils; qu'une mesme gloire soit renduë au Sainct-Esprit, qui procede du Pere et du Fils. Ainsi soit-il.

Antienne. O banquet sacré, où nous recevons Jesus-Christ, où nous renouvellons la memoire de sa Passion, où l'ame est comblée de grâces, et où le gage de la gloire à venir nous est donné!

*. Vous leur avez donné un pain celeste,

Qui comprenoit en luy seul toutes les delices imaginables.

P Corporis mysterium,

ANGE, lingua, gloriosi

Sanguinisque pretiosi
Quem in mundi pretium,
Fructus ventris generosi,
Rex effudit gentium.

Nobis datus, nobis natus
Ex intactâ Virgine,

Et in mundo conversatus,
Sparso verbi semine,
Sui moras incolatûs
Miro clausit ordine.

In suprema nocte cœnæ,
Recumbens cum fratribus,
Observatâ lege plenè
Cibis in legalibus,
Cibum turbæ duodena
Se dat suis manibus.

Verbum caro panem verum
Verbo carnem efficit;

Fitque sanguis Christi merum :
Et si sensus deficit,

Ad firmandum cor sincerum
Sola fides sufficit.

Tantum ergo Sacramentum
Veneremur cernui;

Et antiquum documentum
Novo cedat ritui ;

Præstet fides supplementum
Sensuum defectui.
Genitori, genitoque,
Laus et jubilatio,

Salus, honor, virtus quoque,
Sit et benedictio;
Procedenti ab utroque
Compar sit laudatio. Amen.

Antienne. O sacrum convivium, in quo Christus sumitur, recolitur memoria passionis ejus, mens impletur gratiâ et futuræ gloriæ nobis pignus datur.

*. Panem de cœlo præstitisti eis,

R. Omne delectamentum in se habentem.

OREMUS.

EUS, qui nobis sub sacra

PRIONS.

Dmento mirabili passionis tuæ de vostre passion dans un sacrement

memoriam reliquisti; tribue, quæsumus, ita nos corporis et sanguinis tui sacra mysteria venerari, ut redemptionis tuæ fructum in nobis jugiter sentiamus; qui vivis et regnas in sæcula sæculorum. Amen.

DIEU, qui nous avez laissé la memoire si adorable, faites-nous la grace, s'il vous playst, de reverer de telle sorte les sacrez mysteres de vostre corps et de vostre sang, que nous ressentions sans cesse en nos ames les fruicts de la redemption que vous nous avez meritée; vous qui vivez et régnez, etc.

PROSE DU TRES-SAINCT

AUDA, Sion, Salvatorem, L Lauda ducem et Pastorem In hymnis et canticis.

Quantùm potes tantùm aude, Quia major omni laude, Nec laudare sufficis.

Laudis thema specialis, Panis vivus et vitalis, Hodiè proponitur.

Quem in sacræ mensâ cœnæ Turbæ fratrum duodena Datum non ambigitur.

Sit laus plena, sit sonora, Sit jucunda, sit decora Mentis jubilatio.

Dies enim solemnis agitur, In quâ mense prima recolitur Hujus institutio.

In hâc mensâ novi regis, Novum Pascha, novæ legis Phase vetus terminat.

Vestutatem novitas, Umbram fugat veritas, Noctem lux eliminat.

Quod in cœnâ Christus gessit, Faciendum hoc expressit In suî memoriam.

Docti sacris institutis, Panem, vinum, in salutis Consecramus hostiam.

Dogma datur christianis, Quòd in carnem transit panis, Et vinum et sanguinem. Quod non capis, quod non vides, Animosa firmat fides Præter rerum ordinem.

Sub diversis speciebus,

SACREMENT DE L'AUTEL.

ION, celebrez la gloire de vostre SauSTON veur; chantez des hymnes et des cantiques à la louange de vostre chef et de vostre pasteur.

Employez tous les efforts dont vous estes capable, car il est au-dessus de toute loüange, et vous ne pouvez le loüer autant qu'il le merite.

Quel subjet de loüange! Un pain vivant et vivifiant nous est presenté en ce jour.

Nous croyons fermement que c'est ce pain qu'il a donné à ses douze Apostres dans le dernier repas qu'il fit avec eux.

Faysons retentir ses loüanges de toutes parts, accompagnons-les de joye, et faysons esclater les transports de nostre

cœur.

Car nous celebrons la solemnité de ce jour qui nous rappelle la memoire et l'origine de l'institution de cest auguste sa

crement.

La pasque de la loy nouvelle met fin, dans ceste table du nouveau roy, à toutes les anciennes figures.

Les anciens sacrifices sont abolis par une nouvelle victime, les ombres sont dissipées par la verité, les tenebres obscures de la nuict sont chassées par l'esclat de la lumiere.

Jesus-Christ nous a ordonné de fayre en memoire de luy ce qu'il a fait luymesme dans ce dernier souper.

Instruicts par de si saincts preceptes, nous consacrons le pain et le vin, qui se changent en la victime de nostre salut.

C'est un dogme parmy les chrestiens, que le pain est changé au corps du Seigneur, et le vin en son sang.

Il n'y a qu'une foy vive et animée qui, s'eslevant au-dessus de l'ordre de la nature, nous fait croire fermement ce que nous ne pouvons ny voir ny comprendre.

Des choses merveilleuses sont conte

nuës sous differentes especes qui perdent leur substance, n'en conservant que les seules apparences.

La chair de Jésus-Christ devient une nourriture, son sang devient un breuvage; et il demeure tout entier sous les deux especes.

On peut rompre les especes, mais Jesus-Christ n'est point divisé; celuy qui le reçoit, le reçoit tout entier.

Qu'un seul ou que mille le reçoivent, un seul reçoit autant que mille; tous s'en nourrissent sans le consumer.

Les justes et les pécheurs s'en approchent esgalement; mais, helas! quel sort different les uns y treuvent la vie, et les autres la mort.

Les pecheurs y treuvent la mort, les justes y reçoivent la vie. Considerez les effects differens que produit une communion qui est la mesme à l'exterieur.

Quoyque les especes soyent divisées, que vostre foy, loin de chanceler, vous fasse ressouvenir que chaque partie en contient autant que le tout ensemble.

En rompant les especes on ne rompt pas le corps de Jesus-Christ, il ne souffre pas la moindre alteration.

Voicy le pain des anges qui est devenu la nourriture des hommes sur la terre : c'est le vray pain des enfans, il ne faut pas le jetter aux chiens.

L'immolation d'Isaac, le sacrifice de l'Agneau paschal, et la manne qui servoit de nourriture à nos peres, ont esté les figures de ce mystere adorable.

O Jesus, qui estes le bon Pasteur et le Pain veritable, regardez-nous favorablement, et daignez nous nourrir, nous proteger, et nous accorder la possession des biens eternels dans la terre des vivans.

Vous qui cognoissez tout, et qui pouvez tout; vous qui estes nostre nourriture dans ceste vie mortelle, faites qu'apres avoir participé à vostre table sacrée, nous ayons aussi part à l'heritage et à la societé des saincts. Ainsi soit-il.

Signis tantùm, et non rebus, Latent res eximiæ.

Caro cibus, sanguis potus, Manet tamen Christus totus Sub utrâque specie.

A sumente non concisus, Non confractus non divisus, Integer accipitur.

Sumit unus, sumunt mille, Quantùm isti, tantùm ille; Nec sumptus consumitur. Sumunt boni, sumunt mali Sorte tamen inæquali, Vitæ vel interitûs.

Mors et malis, vita bonis
Vide paris sumptionis,
Quàm sit dispar exitus.

Fracto demùm sacramento,
Ne vacilles, sed memento
Tantùm esse sub fragmento
Quantùm toto tegitur.

Nulla rei fit scissura,
Signi tantùm fit fractura,
Quâ nec status nec statura
Signati minuitur.

Ecce panis angelorum, Factus cibus viatorum, Verè panis filiorum : Non mittendus canibus.

In figuris præsignatur,
Cum Isaac immolatur,
Agnus paschæ deputatur,
Datur manna patribus.

Bone pastor, panis vere,
Jesus, nostri miserere :
Tu nos pasce, nos tuere,
Tu nos bona fac videre
In terrâ viventium.

Tu qui cuncta scis et vales,
Qui nos pascis hîc mortales,
Tuos ibi commensales,
Cohæredes et sodales
Fac sanctorum civium.
Amen.

LITANIES DU SAINCT-SACREMENT.

EIGNEUR, ayez pityé de nous.
Jesus-Christ, ayez pityé de nous.

Seigneur, ayez pityé de nous.

Jesus-Christ, escoutez-nous.

Jesus-Christ, exaucez-nous.

de nous.

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Christe, eleison.

eleison.

Kyrie, eleison.

Christe, audi nos.

Christe, exaudi nos.

Pere celeste, qui estes Dieu, ayez pityé Pater, de cœlis. Deus, mise

rere nobis.

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mum,

Panis vitæ æternæ,
Panis angelorum,

Convivium sacrum in quo Christus sumitur,

Convivium dulcissimum et suave,

Refectio animarum sanctarum, Mysterium fidei,

Sacramentum præcelsum,

Sacramentum tremendum,
Sacramentum pietatis,

Commemoratio Passionis Dominicæ,

Memoriale præcipuum amoris divini, Vinculum caritatis,

Viaticum in Domino morien tium,

Causa vitæ nostræ, Propitiatorium pro vivis et defunctis,

Pignus futuræ gloriæ, Propitius esto, libera nos, Domine,

Ab indignâ corporis et sanguinis tui susceptione,

A concupiscentiâ carnis,

A superbiâ vitæ,

Ab omni peccandi occasione, Ut in nobis fidem, reverentiam et devotionem erga hoc admirabile sacramentum augere et conservare digneris, te rogamus, audi nos. Ut hujus sanctissimi sacramenti pretiosos et cœlestes fructus nobis impertire digneris, Ut in horâ mortis nostræ hoc cœlesti viatico nos confortare et munire digneris, Fili Dei; Agnus Dei, qui tollis peccata

mundi, parce nobis, Domine. Agnus Dei, qui tollis peccata

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Cause de nostre vie,

Propitiatoire pour les vivans et pour les morts,

Gage de la gloire future,

Soyez-nous propice, deslivrez-nous, Seigneur.

De la reception indigne de vostre corps et de vostre sang,

De la concupiscence de la chair,
De l'orgueil de la vie,

De toute occasion de pecher,
Daignez augmenter et conserver en nous
la foy, la reverence et la devotion en-
vers cest admirable sacrement: nous
vous en supplions, escoutez-nous.

Daignez nous fayre participans des fruicts precieux et celestes de ce tres-sainct sacrement,

Daignez nous fortifier et nous munir à l'heure de nostre mort de ce celeste viatique,

Fils de Dieu,

Agneau de Dieu, qui effacez les pechez du monde, pardonnez-nous, Seigneur, Agneau de Dieu, qui effacez les pechez

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