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ATTESTATIONS.

Attestation de M. DE BLANCHEVILLE, Premier President
au Senat de Chambery.

Nous soussigné Guillaume de BLANCHEVILLE, Seigneur et Baron d'Herry, Cornilon, Martod, Gerbais, Lassale, Ennuis, Gilly, etc., Conseiller d'Estat de S. A. R., Premier President au Souverain Senat de Savoye, Commandant generalement en Savoye, en l'absence du M. R., Desclarons que le Livre de l'Authorité de Sainct Pierre, est tout du B. FRANÇOIS DE SALES, et l'autre, qui est escrit de la main de son Secretaire, est corrigé dudit B. Je le desclare parce que j'ai veu ledit Bien-heureux diverses fois, et de ses escrits. En foy de quoy avons signé la presente desclaration, et fait appliquer nostre scel à G. DE BLANcheville. Chambery, le 5 septembre 1658.

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Attestation de M. DE CASTAGNERY, Generalissime des finances de Son Altesse de Savoye.

Nous soussigné PIERRE ANTHOINE DE CASTAGNERY, Baron de Chasteauneuf, Conseiller d'Estat de S. A. R., President en la Souveraine Chambre le Desclarons que et des Comptes de Savoye, et Generalissime de ses finances, Livre de l'Authorité de Sainct Pierre, est tout du B. FRANÇOIS DE SALES, l'autre qui est escrit de la main de son Secretaire, est corrigé de la main dudit B. Je le desclare, parce que j'ai veu chez moy ledit B. et de ses escrits. En foy de quoy nous avons signé la presente desclaration, et fait appliquer P. A. CASTAGNERY. nostre scel, à Chambery, ce 5 septembre 4658.

Copié sur l'original signé par ledit Castagnery.

+ Lieu du sceau.

Attestation de Messire CHARLES-AUGUSTE DE SALES,
Evesque de Geneve.

et

NOS CAROLUS AUGUSTUS Dei et Apostolica sedis gratia Episcopus et Princeps Gebennensis, Testamur omnibus ad quos spectabit, quatenus die 14 mensis Maij præsentis anni millesimi sexcentesimi quinquagesimi octavi, dum essemus in castro nostro TULLIANO, à quo per annos quatuordecim abfueramus, revolveremusque tabulas archivii nostri, Reperimus duodecim codices magnos, manu propria scriptos venerabilis servi Dei et prædecessoris nostri FRANCISCI DE SALES, in quibus agitur de multis Theologicis punctis, inter Catholicos Doctores et hæreticos Controversis, præsertim circa authoritatem summi Romani Pontificis aut Vicarii JESU-CHRISTI, successoris Divi Petri; Reperimus quoque tres alios codices de eadem materia alterius manu scriptos, exceptis tribus paginis quæ de manu prædicti servi Dei sunt; quos omnes codices Reverendo Patri ANDREE DE CHAUGY, ordinis Minimorum Religioso, et in causa Beatificationis ejusdem servi Dei Procuratori, Consignavimus; in quorum fidem huic scripto sigillum nostrum apposuimus: Annessii, die 6 Septembris anno millesimo sexcentesimo quinCAROLUS AUGUstus, quagesimo octavo. Episcopus Gebennensis, manu propria.

Concordat cum originali.

+ Locus sigilli.

Attestation de M. JAY, Docteur en Theologie, vicaire-general de l'Evesché de Geneve.

NOUS PIERRE FRANÇOIS JAY, Docteur en Theologie, Chantre et Chanoine de l'Eglise Cathedrale de S. Pierre de Geneve, Vicaire-General et Official de Monseigneur l'Illustrissime et Reverendissime CHARLES-AUGUSTE DE SALES, Evesque et Prince de Geneve, attestons à tous qu'il appartiendra, avoir veu douze cahiers, tant gros que petits, et avoir bien recogneu iceux avoir esté escrits de la main propre de feu l'Illustrissime et Rerendissime FRANÇOIS DE SALES, vivant, Evesque et Prince de Geneve, de tres-heureuse et loüable memoire, dans lesquels cahiers est traitté de plusieurs poincts de Controverses contre les heretiques de nostre tems, et particulierement touschant l'authorité de nostre S. Pere le Pape, comme Vicaire de nostre Sauveur, et successeur de S. Pierre. De plus avoir veu trois autres cahiers escrits par une autre main, sauf trois pages, par nous bien recogneuës estre escrites par la main dudit feu Reverendissime Evesque, lesquels cahiers traittent aussi desdites Controverses. En foy de quoy nous avons soussigné, Annessy, le 7 septembre 1658, et apposé nostre scel ordinaire. P. JAY. Vicaire General et Official.

Copié sur l'original.

+ Lieu du sceau.

Attestation du R. P. DE CHAUGY, Minime, Procureur en la cause de S. FRANÇOIS DE SALES.

JE soussigné FRERE ANDRÉ DE CHAUGY, Religieux Minime, et Procureur des Religieuses de la Visitation pour la Canonization du Venerable Serviteur de Dieu M. DE SALES, Evesque et Prince de Geneve, certifie et asseure. avoir fait recognoistre, comme ces presens manuscrits, qui traittent de l'authorité et primauté de S. Pierre, et des Souverains Pontifes ses successeurs, sont escrits et dictez du style du Venerable Serviteur de Dieu M. FRANÇOIS DE SALES, cy-devant Evesque et Prince de Geneve, dont l'on poursuit à present la canonization.

Les personnes qui ont recogneu les escrits du cy-dessus nommé Venerable Serviteur de Dieu M. DE SALES, etc., sont M. le Marquis de Lulin, Gouverneur de la Province de Chablais, une des Provinces converties par le Grand FRANÇOIS DE SALES; le R. P. Prieur des Chartreux de Ripaille; M. Seraphin, Chanoine de Sainct-Pierre de Geneve, aagé de quatre-vingts ans; M. Janny, Prieur des Brans en Chablais; M. Gard, Chanoine de NostreDame de l'Eglise Collegiale d'Annessy; M. F. Fauvre, qui a servi de Chambrier vingt ans audit Serviteur de Dieu.

Tous les susnommez tesmoins asseurent lesdits escrits estre de la main ou de la composition de ce grand Evesque de Geneve, et mesme ils asseurent, luy en avoir ouy prescher une partie, lors qu'il convertit le pays de Geix et Chablais. Fait à Annessy le 20 aoust 1638.

Frere André de Chaugy, Religieux Minime, et Procureur des Religieuses de la Visitation pour la canonization du Venerable Serviteur de Dieu M. DE SALES, asseure encore que les copies des susdites attestations, sont toutes conformes aux originaux, qui sont dans le verbal de la verification des cahiers des Controverses de S. FRANÇOIS DE SALES, envoyez en original au Pape Alexandre VII.

1

PREFACE.

A MESSIEURS DE LA VILLE DE THONON1

ET DE LA RELIGION PRETENDUE REFORMÉE.

Ceste Epistre est de S. FRANÇOIS DE SALES, par maniere de Dedicace et de Preface.

MESSIEURS,

AYANT Continué quelque espace de tems la predication de la parolle de Dieu en vostre ville, sans avoir esté ouy des vostres, que tres-rarement, par interruption et à la derobée; pour ne pas laisser rien en arriere de mon costé, je me suis mis à reduire en escrit quelques principales raysons, que j'ay choysies, la pluspart tirées des Sermons, et autres Traittés, que j'ay faits cy-devant, de vive voix, pour la deffense de la foy de l'Eglise. J'eusse bien desiré d'estre ouy aussi bien que les accusateurs; car les parolles en bouche sont vives, et sur le papier elles sont mortes: La vive voix, dit saint Hierosme, a je ne sçay quelle secrette vigueur, et le coup est bien plus justement porté dans le cœur, par la vive parolle, que par l'escrit ; ce qui a fait dire au glorieux apostre sainct Paul (Rom. c. 10, 44, 15 et 47): Comment croiront-ils en celuy qu'ils n'ont point ouy? et de quelle maniere pourront-ils ouyr, sans Predicateur ? la foy est par l'ouye, et l'ouye est par la parolle de Dieu. Quoy que mon mieux eust esté d'estre ouy, ceste escriture neantmoins ne sera pas sans de bonnes utilitez; car premierement elle portera chez vous en particulier ce que vous ne voulez pas prendre chez nous en l'assemblée. 20 Elle contentera ceux qui, pour toute response, aux raysons que j'apporte, disent qu'ils les voudroient entendre devant quelques Ministres il leur semble que la seule presence de l'adversaire nous feroit chanceler, paslir et transir de timidité, et nous osteroit toute contenance; mais maintenant ils les pourront produire. 3o L'escrit se laisse mieux manyer; il donne plus de loysir à la consideration, que la voix, et on y peut penser plus serieusement. 40 On verra par là que si je desavouë mille impietez, qu'on impose aux Catholiques, ce n'est pas pour m'eschapper de la meslée, comme quelques-uns ont publié, mais pour suivre la saincte intention de l'Eglise, puisque je mets en escrit nos raysons à la vuë de chascun, d'irreet ce sous la censeure des Superieurs, asseuré que je suis, que s'ils treuvent en moy quelques ignorances, ils n'y trouveront point, Dieu aydant, ligon ny de contrarietez aux desclarations de l'Eglise Romaine. Si faut-il toutesfois que je proteste, pour la descharge de ma conscience, et que je desclare, que toutes ces considerations ne m'eussent jamais mis en resolution d'escrire, estant un mestier qui appartient aux Doctes et plus polis entenla demens; car il faut extresmement bien sçavoir les choses, pour les bien escrire les esprits mediocres se doivent contenter du dire, où l'action, voix et la contenance donnent du lustre à la parolle; le mien, qui est des moindres, ou à tout rompre de la plus basse trempe des mediocres, ne peut reüssir que mediocrement en cest exercice; aussi n'y aurois-je pas pensé, si un Gentilhomme grave et judicieux ne m'en eust pressé et donné le courage: ce que depuis plusieurs, de mes principaux amys ont treuve fort bon;

1. Il faut icy observer que la ville de Thonon, capitale du Chablaix, étoit presque toute heretique en ce tems, et qu'il estoit deffendu aux Peuples, par les Ministres, d'ouyr les Predications du Sainct.

l'advis desquels je prise tant, que le mien n'a point du tout de creance en moy qu'à faute d'autre. J'ay donc produict icy quelques principales raysons de la Foy Catholique Romaine, qui monstrent clairement, que tous ceux qui demeurent separez de son unité, sont en deffaut. Je vous les addresse, Messieurs, et vous les presente de bon cœur, esperant que les occasions qui vous destournent de m'ouyr de vive voix n'auront point de force pour vous empescher de lire cest escrit. Apres tout, j'ose vous asseurer, que vous ne lirez jamais d'escrits qui vous soyent donnez par un homme plus affectionné à vostre bien spirituel que je le suis; et je puis bien dire que je ne recevray jamais de commandement avec plus de courage que celuy que Monseigneur le Reverendissime nostre Evesque me fit, quand il m'ordonna, suivant le sainct desir de Son Altesse Serenissime, dont il me mit en main la lettre de jussion pour venir icy, vous porter la saincte parolle de Dieu. Aussi ne pensay-je vous pouvoir jamais faire un plus grand service, et à dire le vray, je crus que comme vous ne recevez point d'autre regle pour vostre creance, que la seule exposition et interpretation de l'Escriture, qui vous semble la meilleure, vous voudriez peut-estre, au moins, ouyr celle que j'y apporterois, qui est de l'Eglise Apostolique et Romaine, laquelle vous n'avez jamais veuë cy-devant, que toute travestie, defigurée et contrefaite par l'ennemy, qui scavoit bien que si vous l'eussiez veuë en sa pureté, vous ne l'eussiez jamais abandonnée. Le tems est mauvais, l'Evangile de paix peut à grande peyne estre receu parmy tant de soupçons de guerre, et toutesfois je ne perds point courage les fruicts un peu tardifs se conservent beaucoup mieux que les printaniers, et j'espere que si Nostre Seigneur crie une fois à vos aureilles, son sainct Eppheta, ceste tardiveté reüssira avec beaucoup plus de fermeté et de bonheur. Prenez donc, Messieurs, en bonne part, ce present que je vous fais, et lisez mes raysons attentivement; la main de Dieu n'est point percluse ny partiale; elle fait volontiers paroistre sa puissance dans les subjets humbles et grossiers: si vous avez ouy avec tant de promptitude et d'ardeur l'une des parties, prenez encore la patience d'escouter l'autre ; apres quoy prenez, je vous en somme de la part de Dieu, prenez tems et loysir de rasseoir vostre entendement, et priez Dieu qu'il vous assiste de son Sainct-Esprit, en une affaire de si grande importance, afin qu'il vous dirige dans la voie du salut; mais surtout je vous prie que vous ne laissiez jamais entrer dans vos esprits autre passion que celle de nostre Sauveur et Maistre Jesus-Christ, par laquelle nous avons tous esté racheptez et serons sauvez, s'il ne tient à nous, puisqu'il desire que tous les hommes soient sauvez et viennent à la cognoissance de la verité (1. Tim. 2). Je prie sa saincte Majesté qu'elle luy playse m'ayder, et vous donner sa Jumiere; qu'il m'ayde pour escrire cest ouvrage, et qu'il vous illumine pour le comprendre selon son esprit la methode et le style ne vous deplayront point; car son air est tout à fait Savoysien: essayez un peu, s'il vous playst, ce remede salutaire, que s'il n'allege point vostre mal, encore pourrez-vous passer ailleurs, et en taster de plus subtils et appetissans; car il y en a, graces à Dieu, en nostre Eglise, de toutes sortes; vous verrez en celuy-cy de bonnes raysons, desquelles je me rends evictionnaire et rapporteur, et qui vous feront voir clair comme le jour, que vous estes hors du train qu'il faut suivre pour aller au salut, et que ce n'a pas esté la faute de sa saincte Eglise, mais la punition de l'avoir abandonnée, ce qui revient au dire du Prophete Perditio tua ex te Israel (Os. 13). Pouvez-vous ignorer que Nostre Seigneur estoit vray Sauveur venu pour esclairer tout homme vivant, et

servir de lumiere pour la revelation des Gentils, et pour la gloire d'Israël ? Cependant Israël en prend l'occasion de son ignominie, ne voylà pas un grand malheur? Quand il est dit, qu'il est mis pour la ruyne de plusieurs, il faut entendre selon l'evenement, et non pas selon l'intention de la divine Majesté. Ainsi l'arbre de la science du bien et du mal n'avoit rien de soymesme qui put apprendre à Adam le bien ny le mal; ce fut l'evenement qui luy donna ce nom, parce qu'Adam, y prenant du fruict, espreuva le mal que luy causa sa desobeyssance. Le Fils de Dieu estoit venu pour la paix, repos et benediction, non pas pour le malheur des hommes, sinon que quelque impie osast rejetter sur Nostre Seigneur l'aigreur de sa saincte parolle: Væ homini illi, per quem scandalum venit (Matth. 18), et le voulut condamner par sa propre Loy, à estre jetté en la mer la pierre au col. Confessons donc que personne de nous ne peut estre offensé que de soy-mesme, c'est ce que j'entreprens de vous persuader icy à force de raysons.

O mon Dieu ! mon Sauveur ! espurez mon esprit, faites couler doucement vostre grace dans le cœur des lecteurs comme une saincte et divine rosée, pour rafraischir l'ardeur de leurs passions, s'ils en ont, et ils verront tresveritable en vous, et en l'Eglise vostre espouse, ce que vous en avez dit, et n'en feront point la matiere du scandale.

Ceste grande facilité que les hommes ont de se scandaliser fit dire (ce me semble) à Nostre Seigneur, qu'il estoit impossible que le scandale ne fust point, ou comme dit S. Matthieu, qu'il estoit necessaire qu'il arrivast des scandales; car si les hommes prennent occasion de mal du souverain bien mesme, comment se peut-il faire qu'il n'y eust du scandale au monde, où il y a tant de maux, et si peu de bien?

Mais il est bon de remarquer qu'il y a trois especes de scandales, toutes trois tres-mauvaises de leur nature, quoy qu'inesgalement : il y a un scandale que nos Theologiens appellent actif, et c'est une action mauvaise qui donne occasion de mal faire à aultruy; la personne qui fait ce scandale actif, s'appelle justement une personne scandaleuse; les deux autres especes s'appellent scandales passifs; le scandale passif est interieur ou exterieur; car entre les personnes qui sont scandalisées, les unes le sont en effect par les mauvaises actions du prochain, qui par apres produisent en elles le scandale actif, qui met leurs volontez en butte aux scandaleux : les autres le sont par leur propre malice; car n'ayant point d'occasion d'ailleurs, elles en bastissent et en forgent en leurs propres imaginations, et se scandalizent ellesmesmes d'un scandale qui est tout de leur creu certes, qui scandalize aultruy manque de charité vers soy-mesme; qui est scandalizé par son prochain, manque de force et de courage; qui l'est sans aucune rayson, manque de justice et de charité; le premier est scandaleux; le second est scandaleux et scandalizé ; le troisiesme est scandalizé seulement. Le premier s'appelle datum; c'est-à-dire donné. Le second, acceptum; c'est-à-dire prins. Le troisiesme, receptum; c'est-à-dire receu. Le premier surpasse le troisiesme en meschanceté; et le second surpasse d'autant le premier, qu'il contient le premier et le second, estant actif et passif tout ensemble: comme se massacrer et se precipiter soy-mesme, est une espece de cruauté plus denaturée, que de tuer aultruy.

Toutes ces sortes de scandales abondent dans le monde; on n'y void rien de plus commun que le scandale; c'est le principal trafic du diable, ce qui faysoit dire à Nostre Seigneur, malheur au monde, à cause des scandales: il est vray que le scandale, prins sans occasion, tient le premier rang de

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