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Frauder les dixmes deues à l'Eglise, ou autres justes impositions. Posseder quelque benefice par confiance, simonie ou autres voies illicites, ou servir de mediateur en semblable trafic.

Participer, en quelque maniere que ce soit, au larcin d'aultruy soit pour le boire et le manger, soit en donnant conseil, loüant, appreuvant ou n'empeschant pas, le pouvant.

Nesgliger de sçavoir les choses necessaires à sa condition pour s'en bien acquitter, comme juges, procureurs, notaires, advocats medecins, etc. Dire le dommaige ensuivy, et le restitüer.

Ayant commandement dans les armées, ou estant chef, gouverneur de ville et de province, commettre injustices, les souffrir et authoriser en ceux que l'on a en charge, dans les gouvernemens garnisons, quartiers d'hyver, ou dans les routes et passages. Dire le dommaige, et fayre restitution.

COMMANDEMENT VIII.

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Faux tesmoignage ne diras, etc. Rendre faux tesmoignage en justice, jurant contre ce que l'on scayt, ou affirmant ce que l'on ne sçayt pas, ou dont on doubte. Suborner des tesmoins, et induire les autres à fayre un faux ser

ment.

Se rendre accusateur ou denonciateur en justice d'une fausseté Rendre une sentence injuste, estant juge ou arbitre, au prejudice d'un tiers.

Mentir au prejudice d'aultruy en chose de consequence, ou fayre des mensonges joyeux ou officieux seulement.

Fayre des plaintes et murmeurer contre la vie et conduitte des personnes eminentes en dignité, prelats, magistrats, religieux, et personnes de pieté.

Juger temerairement des actions du prochain sur de foibles apparences et fondemens, debitant ces jugemens comme des veritez, mesme avec sermens. Dire le tort qui s'en est ensuivy.

Dire et publier des calomnies du prochain par parolles, escrits et libelles diffamatoires, imposant des crimes qui ne sont pas.

Dire des mesdisances, et detracter la resputation du prochain, publiant les vices secrets ou cogneus de peu. Dire si c'est devant peu de personnes, ou plusieurs.

Fayre affront, et traitter le prochain avec contumelie, luy reprochant ses vices et deffauts publicquement, avec scandale et con

fusion.

Interpreter en mal les bonnes actions et intentions du prochain. Dire le motif et l'intention.

Amoindrir notablement la bonne resputation du prochain, le decreditant ou ne deffendant pas son honneur, y estant obligé et le pouvant. Dire l'intention et le motif.

Prester l'aureille et donner creance aux mesdisances, y prenant playsir, et n'en destournant pas le discours.

Semer la dissension, et causer de la desunyon par de mauvais rapports. Et quel mal s'en est suivy.

Promettre et ne pas garder sa promesse en chose de consequence. Et quel mal s'en est ensuivy.

Resveler les secrets au prejudice du prochain, soit qu'il y aille du bien public ou du particulier. Dire le mal qui en est arrivé.

Ouvrir les lettres du prochain sans cause raysonnable. Et quel mal s'en est ensuivy.

(Quant aux COMMANDEMENS DE L'EGLISE, oultre ce qui en a esté remarqué sur le troisiesme du Decalogue, on pourra s'examiner sur les articles suivans.)

Manquer à se confesser tous les ans, à Pasques, à son propre curé, ou fayre choix d'un confesseur qui n'a pas l'authorité, ou qui manque de capacité.

En se confessant, manquer à quelques-unes des cinq conditions requises, sçavoir :

io A examiner sa conscience, ne prenant pas le tems et le lieu convenable pour cela.

2o A produire un acte de contrition sur ses pechez.

3o A fayre un ferme propos de s'amender, et de quitter toute occasion prochaine de retomber dans le peché.

40 Retenir à escient quelque peché mortel en se confessant, par honte ou autrement.

50 Manquer à la penitence enjoincte, soit pour la restitution du bien ou de la resputation du prochain.

Manquer à communier dans la quinzaine de Pasques, ou le fayre indignement.

Manquer au jeusne ordonné par l'Eglise, le pouvant et y estant obligé.

Manger de la viande aux jours deffendus, y provocquer les autres, en vendre et apprester pour contribuer au desordre et transgression des libertins.

Manquer d'obeyr à l'Eglise dans la publication des monitoires, refusant de satisfaire ou venir à resvelation.

(Pour les PECHEZ CAPITAUX, la pluspart ayant esté touschez dans ce qui a esté remarqué sur les commandemens de Dieu et de l'Eglise, il suffira de s'examiner sur les choses suivantes.)

Desirer et rechercher desordonnement l'estime, la gloire, et l'approbation des hommes. Dire ce que l'on a fait pour cela. Mespriser et avilir les autres pour s'en attribuer et exalter davantage.

Se glorifier et vanter de ce que l'on n'a pas, ou du mal qu'on a commis.

Rechercher avec ambition les charges, offices, benefices et employs dont on est incapable.

Exceder en habicts, meubles, depenses de table et autres choses, par ostentation et pour se fayre estimer.

Feindre par hypocrisie avoir plus de vertu et de capacité qu'on n'en a, pour acquerir de l'estime, ou fayre mieux ses affaires.

Par trop d'empressement et d'application aux affaires et commoditez temporelles, nesgliger les choses du salut, comme de prier Dieu tous les jours, le servir les festes et dimanches, frequenter les sacremens, etc.

Manquer par avarice à la depense raysonnable pour l'entretien de sa famille, ou en dissiper le bien par prodigalité et despense ex

cessive, aux jeux, meubles, habicts, bastimens, et autres superfluitez.

Exceder au boire et manger au prejudice de sa santé, et au scandale du prochain, depensant au cabaret ce qui est necessaire pour la subsistance de sa famille.

On ne met icy rien des pechez que chacun peut commettre dans son employ et dans sa condition; suffit que chascun estant obligé de sçavoir les devoirs et obligations de son estat, pour s'en bien acquitter, il peut aussi facilement cognoistre les manquemens qu'il y fait, pour s'en accuser dans la confession.

PETIT REGLEMENT DE L'EMPLOY DU TEMS ET DES EXERCICES DE LA JOURNÉE.

(Voir la lettre 104).

I.

L

E matin, faites la meditation avec la preparation à la journée marquée.

II. Adjoustez le Pater, l'Ave, le Credo, le Veni Creator, et l'Ave maris stella, l'Angele Dei, etc., et une courte orayson pour les saincts protecteurs.

III. Salüez tous les saincts avec ceste orayson vocale : Sancta Maria et omnes Sancti, intercedite pro nobis ad dominum, ut nos mereamur ab eo adjuvari et salvari, qui vivit et regnat in sæcula sæculorum. Amen.

Saincte Marie et tous les Saincts, intercedez pour nous aupres du Seigneur, afin que nous meritions d'estre aydez et sauvez par celuy qui vit et regne dans tous les siecles des siecles. Ainsi soit-il.

IV. Ayant salüé les Saincts qui sont au ciel, dites un Pater, et l'Ave pour les fidelles trespassez : et ainsi vous aurez visité toute l'Eglise, dont une partie est au ciel, l'autre en terre, et l'autre sous terre.

V. Oyez tous les jours la messe, selon la methode marquée cydessus.

VI. Soit à la messe, soit le long du jour, que le chappelet se dise tous les jours le plus affectueusement qu'il se peut.

VII. Le long du jour, frequentes oraysons jaculatoires, surtout quand l'heure sonne: ceste devotion est utile.

VIII. Le soir, avant souper, un peu de recollection avec cinq Pater et cinq Ave, Maria, aux playès de Nostre Seigneur, etc.

La recollection se pourra fayre avec une entrée de l'àme, par forme de retraitte, en l'une des playes de Nostre Seigneur, pour les cinq jours, le sixiesme dans les espines de la couronne, et le septiesme dans son costé percé, commençant la sepmaine et la finissant par-là, c'est-à-dire le dimanche revenir à ce cœur.

IX. Le soir, une heure ou demy-heure apres souper, se retirer et dire le Pater, l'Ave, Credo, et Confiteor jusqu'à meâ culpâ; et finir, apres l'examen de conscience, par les Litanies de la Saincte Vierge.

X. Tous les jours, une bonne demy-heure de lecture spirituelle.

S. François.-3

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XI. Les festes et dimanches, assister à vespres, et dire l'office de Nostre-Dame.

XII. S'il arrive de laisser quelque chose de ce que dessus, n'en avoir point de scrupule; car voicy la regle generale de nostre obeyssance: Il faut tout fayre par amour, et rien par force; il faut plus aymer l'obeyssance que craindre la desobeyssance.

XIII. Je vous laisse l'esprit de liberté, non pas celuy qui forclot l'obeyssance, car c'est la liberté de la chair; mais celuy qui forclot la contrainte et le scrupule, ou l'empressement.

XIV. Si vous aymez fort l'obeyssance et sousmission, je veux que, s'il vous vient occasion juste ou charitable de laisser vos exercices, ce vous soit une espece d'obeyssance, et que ce manquement soit suppleé par l'amour.

ADVIS

POUR PASSER SAINCTEMENT LA JOURNÉE.

Exercice pour le matin.

ENDANT les affaires de la journée, il faut, le plus que l'on peut, regarder souvent à Nostre Seigneur Jesus-Christ, et se ressouvenir du poinct de la meditation que l'on a le plus gousté et ressenty; comme, si la douceur de ses yeux nous a esté aggreable, nous nous les representerons, en disant : Jà ne vous playse, mon Sauveur, que je fasse chose qui puisse offenser vos yeux; et ainsi des autres.

Il est bon aussi d'avoir certaines parolles enflammées qui servent de refrain à nostre ame, comme: Vive mon Dieu! vive Jesus, Dieu de mon cœur!

Quand l'horloge sonne, il est bon de se ressouvenir qu'il est autant passé de ceste vie mortelle, et se ressouvenir de la derniere heure qui sonnera pour nous; on pourra dire, faysant le signe de la croix sur nostre coeur : Il faut mourir! D'autresfois, nous souvenant que nous nous acheminons à l'eternité, dire: Beny soit Dieu ! Dieu soit loüé! Quelquesfois, nous repentant des heures inutilement passées: Dieu me donne la grace de mieux fayre! D'autresfois simplement : Jesus, Maria, Dieu me soit en ayde! Dieu soit

avec nous!

Exercice pour le soir.

Il ne faut jamais oublyer l'examen de conscience, tel que tous ces petits livrets nous l'enseignent.

En se despoüillant, il est bon de dire avec Job: Je suis sorty nud du ventre de ma mere, nud j'y rentreray (Job. 1); se ressouvenant qu'il faut tout laisser.

Se couchant, il faut se ressouvenir du tombeau; et comme on se couche pour le repos temporel, il faut avoir memoire du repos

eternel, et dire ce que l'on dira pour nous quand nous serons morts: Requiem æternam, Sancta Maria, Mater Dei, etc.

J'appreuve qu'autant qu'il se peut, l'on s'endorme avec une contenance devote, comme les mains croisées sur l'estomach, ou joinctes.

I.

ADVERTISSEMENS SUR LA MEDITATION.

ON peut s'escarter de la methode suivante pour suivre l'attraict du Sainct-Esprit '. - Je vous adverty premierement, qu'encore qu'il soit bon pour l'ordinaire de leur tenir ceste methode, c'est-à-dire d'adjouster les affections aux considerations, et les resolutions aux affections, en sorte que la consideration marche la premiere; toutesfois si, apres la proposition du mystere, l'affection se treuve assez esmeuë comme il arrive quelques fois, alors il luy faut lascher la bride et la laisser courir, car c'est signe que le Saint-Esprit nous tire de ce costé-là; et puis la consideration ne se fait que pour esmouvoir l'affection.

II. Il faut poursuivre les affections apres chaque consideration. — Secondement il me semble qu'il est meilleur de fayre les affections apres chaque consideration, que d'attendre apres toutes les considerations, parce qu'on chemine plus simplement. Ç'a esté aussi l'opinion du bien-heureux Pierre d'Alcantara, et l'experience l'enseigne; ce que je dy parce que, desirant que vous vous serviez fort souvent des prattiques de Bellintani, vous pourriez, à son imitation, vouloir fayre autrement, ce qui vous seroit beaucoup plus difficile et moins utile. Je vous donne donc pour regle generale, de ne retenir jamais les affections en vostre meditation, mais de les laisser sortir tousjours quand elles se presentent, jusques à la fin du tems prefixé à la meditation, qu'il faut venir aux resolutions, actions de graces, priere et offrande.

III. On peut sans scrupule deranger l'ordre de l'action de graces, de l'offrande et de la demande. - Troisiesmement, encore qu'il soit bon de reserver l'action de graces, la priere et l'offrande pour la fin de la meditation, si est-ce que ce sont trois affections qui se peuvent aussi fayre avec les trois autres parmy les considerations, et se presentant il leur faut aussi fayre place sans les retenir.

IV. Sur les colloques. Quatriesmement, parmy les affections et resolutions, il est bon de parler non-seulement à Nostre Seigneur, aux anges et aux personnes representées aux mysteres, mais à soy-mesme, à son cœur, aux pecheurs, voire mesme aux creatures insensibles, comme l'on void que David fait en ses psalmes, et sainct François en ses oraysons. Mais il faut que le tout se fasse tousjours en la presence de Dieu, c'est-à-dire en vertu de l'attention que nous nous sommes procurée au fin commencement de la meditation.

1 Introduct., 2e Partie.

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