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INTRODUCTION.

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PLAN DE L'OUVRAGE.

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Le période historique, dont je me propose d'examiner le caractère et les actes, a été, non-seulement rempli, mais dominé par un fait capital qui l'a marqué de son empreinte. Ce fait est l'existence septennaire d'un pacte formé à Paris, le 26 septembre 1815, par les cabinets de Pétersbourg, de Vienne et de Berlin, et fortifié ensuite par l'accession de divers autres États; pacte d'une nature toute nouvelle que, par l'un de ses articles, les premiers signataires ont eux-mêmes qualifié du titre dé Sainte-Alliance. La conclusion de ce traité est mon point de départ : le terme de ma course sera le congrès de Vérone. L'objet principal de mon travail n'est point de pénétrer dans l'avenir, mais de chercher

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dans le passé des leçons utiles, de suivre, dans l'espace que j'ai à parcourir, d'une part, le mouvement de l'esprit des peuples et les évènements que ce mouvement a produits; de l'autre, la marche de la politique des cabinets les plus influents et le développement ou la variation de leurs systèmes, de manière à bien établir, pour les uns et pour les autres, le point exact de leur situation relative. Pour atteindre ce but, je dois embrasser presque en même temps une foule d'objets qui se heurtent et se croisent sans cesse. J'aurais besoin, pour ainsi dire, de présenter sur deux colonnes parallèles une Europe morale et une Europe politique : j'aurais besoin en outre de séparer la politique elle-même en plusieurs grandes divisions, de la considérer dans les rapports domestiques de chaque gouvernement avec sa nation, dans les rapports extérieurs de cabinet à cabinet, et, de plus, dans les rapports mixtes résultant du droit interventionnel, nouvellement imaginé au profit de quelques cabinets, à l'égard de l'organisation intérieure de nations étrangères et indépendantes.

Une lutte animée occupe l'Europe. Les forces intellectuelles des peuples sont dirigées vers le perfectionnement de l'ordre social. En opposition à cette tendance, les cabinets déploient toute l'activité de leurs forces tant intellectuelles que matérielles pour arrêter cette. marche des peuples, et même pour leur faire rebrousser chemin. Le combat est vif et opiniâtre. Des chocs violents ont eu lieu; chaque parti compte des victoires et des défaites; mais un trait caractéristique distingue le triomphe des deux partis rivaux. Les victoires des nations, là, où quelques-unes d'elles l'ont emporté, appartiennent à chacuné séparément. Les victoires des cabinets appartiennent à la réunion de plusieurs d'entre eux contre chacune de ces nations. Par ce fait seul la question n'est-elle pas résolue?

Une autre remarque non moins grave appelle aussi l'attention. L'action des peuples avait été resserrée dans le cercle de leurs frontières. L'action des cabinets franchit toutes les limites, et, par des invasions armées, anéantit l'indépendance des États. La politique extérieure vient ainsi se jeter à travers

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