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précision. Le théâtre lui doit aussi Crispin rival de son maître, petite pièce qui n'est pas indigne de son auteur.

Fagan a fait un grand nombre de comédies; mais il en a peu de bonnes. Celles de ses pièces qu'on voit et qu'on verra toujours avec plaisir, sont le Rendez-vous, et la Pupille. Le comique en est agréable et piquant, le dialogue aisé, le style simple et naturel. On trouvera encore quelques jolis détails dans l'Amitié rivale, et dans Joconde.

Les comédies de Boissi sont remarquables, non par la force comique, la chaleur de l'action, la vivacité du dialogue, mais par une satire fine de nos ridicules passagers, de nos modes nouvelles, par la sagesse et la variété des plans, l'aisance et la correction du style. Ses meilleures pièces sont l'Homme du jour, le Français à Londres, et le Babillard.

La Coquette corrigée, par Lanoue, est, malgré ses défauts, une des meilleures pièces de caractère qui aient été faites de nos jours. On la revoit trèssouvent sur tous les théâtres de province, et toujours avec le même plaisir. Elle a reparu plusieurs fois, depuis quelques années, sur le théâtre de Paris, à la grande satisfaction des bons connoisseurs. Les autres comédies de ce poète sont médiocres.

Marivaux est un poète comique du second ordre, qui a de l'agrément et de la finesse. Son principal mérite consiste à saisir avec art les mouvemens du cœur, et à les peindre avec intérêt. Mais on lui reproche de trop disserter sur le sentiment, et de courir après l'esprit. Celles de ses pièces qui sont restées au théâtre Français, sont la Surprise de l'Amour, le Legs, et le Préjugé vaincu. On joue un grand nombre de ses autres comédies sur le théâtre Italien. Ce spectacle a été long-temps soutenu par ce seul poète comique.

Poinsinet n'a fait que le Cercle, petite pièce, où le ridicule de certaines sociétés est bien peint, et qu'on voit toujours avec un nouveau plaisir.

Nous avons de Pont-de-Vesle une bonne comédie de caractère, le Complaisant, qui est restée au théâtre, ainsi que le Fat puni, et le Somnambule, petite pièce en un acte, qui est trèsagréable.

Les petites pièces de théâtre de SaintFoix sont d'un caractère qui a été inconnu jusqu'à lui. Ce sont de charmans tableaux, qui offrent dans le lointain une peinture naïve de nos mœurs. Un style pur et léger, un ton décent, des plaisanteries délicates, un badinage non moins naturel qu'ingénieux, caracté risent toutes ses pièces, parmi lesquelles

néanmoins on distingue les Graces, l'Oracle, les Hommes, et le Sylphe.

Une place à côté de nos meilleurs poètes comiques est bien due à Gresset, auteur de la comédie du Méchant. Les caractères y sont dessinés avec la plus grande finesse, et rendus avec la plus exacte vérité. On ne peut pas y desirer plus de coloris dans les tableaux, plus de délicatesse dans les nuances. Elle est sur-tout remarquable, non-seulement par l'aisance, la vivacité du dialogue, et par tous les charmes d'un style élégant et varié, mais encore par l'excelÏente morale dont elle est remplie.

De plusieurs comédies que Dorat nous a laissées, la Feinte par amour est la seule qu'on voit reparoître au théâtre.

Après avoir parlé du comique larmoyant, je ne puis me dispenser de nommer les poètes qui se sont le plus distingués en ce genre. La Chaussée en est le héros; non qu'il en ait été l'inventeur mais personne avant lui ne l'avoit présenté sur notre théâtre ; et les applaudissemens avec lesquels son premier essai fut reçu, l'excitèrent à suivre cette carrière. Celles de ses pièces qu'on joue le plus souvent, sont le Préjugé à la mode, Mélanide, l'Ecole des Mères, et la Gouvernante.

Un assez grand nombre d'auteurs ont

ambitionné la gloire attachée à ce genre de comique. Ceux qui en ont joui durant leur vie, et à qui elle est restée après leur mort, sont madame de Graffigny, auteur de Cénie; Gresset, qui a fait Sidney; Voltaire, à qui nous devons Nanine; Collé, qui a donné la Chasse d'Henri IV et Dupuis et Desronais; Diderot, auteur du Père de famille.

Les pièces qu'on appelle héroïques et qui sont les meilleures en ce genre, sont Don Sanche d'Arragon, par Corneille; la princesse d'Elide, par Molière; l'Ambitieux, par Destouches; Esope à la Cour, par Boursault.

Les autres nations ont produit des comiques, dont la lecture ne peut être que très-utile à ceux qui veulent travailler pour la scène. L'Espagne a été plus féconde qu'aucune autre nation : mais elle n'en a pas un bien grand nom. bre qui soient connus hors de leur pays. Lopez de Vega, né en 1562, et Calderon de la Barca, qui florissoit vers l'an 1640, sont les plus célèbres. Leurs meilleures pièces, ainsi que celles des autres. bons auteurs, ont été recueillies dans le Théâtre Espagnol, par Linguet.

Les poètes comiques d'Angleterre les plus estimés, sont Dryden, le plus ancien de tous, et qui naquit 25 ans après notre Corneille; Wicherlei, le chevalier

De la

Wanbrouck, Congrève, le chevalier Steele, et Cibber. La Place a traduit leurs ouvrages, ou en a donné des extraits dans son Théâtre Anglais. Mais il en a paru depuis peu une traduction entière et complète, qu'on attribue à deux dames anglaises, soeurs, madame la baronne de Vasse et miss Wouters.

Le goût de la bonne comédie n'a pénétré que tard en Allemagne. Le théâtre n'y a été réformé que dans le siècle qui vient de s'écouler. Cette révolution a été commencée et achevée par plusieurs excellens poètes, soit comiques, soit tragiques, que cette nation a produits. Il y a quelques années qu'on a publié un Théâtre Allemand, ou Recueil des meilleures Pièces dramatiques, tant anciennes que modernes, etc. Mais peu de temps après, on nous en a donné un plus riche et plus complet, sous ce titre: Nouveau Théâtre Allemand, par MM. Friedel et de Bonneville.

I I.

Des Pièces de Théâtre qui ont rapport à la Comédie.

Les ouvrages dramatiques qui se rapportent à la comédie, sont la Farce, les pièces à scènes détachées, et la Parodie.

L'objet de la farce est de faire rire et Farce. de divertir, en critiquant les vices par

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