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grossière, lorsque parut Plaute, et après lui Térence, qui la portèrent au plus haut point de perfection où on l'ait vue chez les Romains.

Plaute né à Sarsine dans le duché d'Urbin d'aujourd'hui, vers l'an 230 avant J. C., avoit le même génie qu'Aristophane, le prit pour modele, et tomba dans un de ses excès. Il n'y a aucune de ses pièces, qui ne soit semée de bouffonneries, de turlupinades, et de traits licencieux. Mais elles sont toutes pleines d'action, de mouvement et de feu. Avec quelle énergie, avec quelle vérité il peint l'avare! Ce poète, dont la diction est presque toujours aisée, naïve et'coulante, avoit toute la force et toute la vivacité du comique. C'est vraiment dommage qu'il n'ait point assujetti son imagination aux règles du goût et à celles des mours. Madame Dacier n'a traduit que quelques-unes de ses comédies. Je ne parle point de Limiers ni de Gueudeville, qui n'ont pas rougi de les rendre toutes en notre langue, et qui d'ailleurs les ont travesties plutôt que traduites..

Terence, né à Carthage, vers l'an 193 avant J. C., et affranchi du sénateur romain Terentius Lucanus, fut l'heureux imitateur de Ménandre. On voit même, en comparant les fragmens du comique grec et les comédies du poète

latin, que celui-ci a souvent traduit mot à mot son modèle. Il montre un goût pur et exquis dans le choix de ses tableaux, un art infini dans la manière dont il en dispose les objets, qui sont toujours vrais et décens. Les mœurs de la vie bourgeoise y sont peintes avec toutes les graces imaginables. Son élocution pleine de douceur, est d'une élégance achevée : Cicéron et Quintilien y admirent tout ce que la langue latine a de délicatesse. Mais César ne trouvoit pas dans ce poète si agréable assez de force comique. On convient en effet qu'il manque d'une certaine vivacité de plaisanterie : il plaît beaucoup plus qu'il ne fait rire. Nous avons deux fort bonnes traductions de Térence; l'une par Madame Dacier, et l'autre par l'abbé Lemonier. La première n'a point nui au succès de la seconde, et celle-ci n'a point fait oublier le mérite de la première.

L'art dramatique a eu chez nous, comme chez les Grecs, des commencemens informes et grossiers. Jodelle, qui vivoit sous Henri 11, distribua, le premier, la comédie et la tragédie en actes, les actes en scènes, et rappela la règle des trois unités. C'est ce qui rend son nom précieux dans l'histoire de notre théâtre. Il fut suivi d'autres poètes aujourd'hui oubliés, et dans lesquels on

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J'ai dit ailleurs que Molière avoit laissé le sceptre de la comédie entre les mains de Regnard. Nul autre poète comique n'étoit plus digne de le porter. Il montre dans ses pièces, soit de caractère, soit d'intrigue, un bon sens exquis, une connoissance des plus étendues du théâtre, le talent le plus propre à bien manier un sujet, à bien conduire, à bien dénouer une action, et un art admirable à saisir et à peindre les ridicules. Elles portent toutes l'empreinte d'un génie vif, gai et vraimeut comique. Ce poète répand par-tout le sel de l'enjouement: son dialogue est plein de feu. On a mis sa comédie du Joueur à côté des bonnes pièces de Molière. Voilà les deux poètes qui, dans le siècle dernier, ont successivement régné sur la scène comique.

Destouches est venu immédiatement après Regnard, et l'a dignement remplacé, quoiqu'il ne l'ait pas tout-à-fait égalé. Les plans de ses comédies sont tracés avec intelligence. Elles sont en général conduites avec sagesse, trèsintéressantes et toujours morales. Ce poète saisit fort bien les traits essentiels d'un caractère, et le peint des couleurs. qui lui sont propres. Il écrit purement; mais il n'a pas assez de saillies: son co

encore d'être descendu, dans la plupart de ses pièces, jusqu'au bas comique. Mais sans cela, il n'auroit pas été l'homme universel; il n'auroit pas plu au commun des spectateurs, comme il avoit plu aux connoisseurs les plus délicats. Quant au style, ses comédies en prose sont écrites avec netteté, avec force, avec concision. Dans quelques-unes de ses pièces en vers, il y a beaucoup de fautes mais le style du Misanthrope, du Tartuffe et des Femmes savantes est, à peu de chose près, aussi pur, aussi correct que celui des chef- d'oeuvres des meilleurs écrivains du siècle dernier.Son dialogue est toujours vif, naturel et coupé à propos; sa plaisanterie est toujours sans apprêt, sans aigreur ; et l'effet qu'elle a produit, ne sert qu'à rehausser la gloire de ce grand génie. La plupart des seigneurs de la cour de Louis XIV, dit Voltaire, vouloient imiter cet air de grandeur, d'éclat et de dignité qu'avoit leur maître. Ceux d'un ordre inférieur copioient la hauteur des premiers; et il y en avoit enfin, et même en grand nombre, qui poussoient cet air avantageux jusqu'au plus grand ridicule. Ce défaut dura long-temps: Molière l'attaqua souvent; et il contribua à défaire le public de ces importans subalternes, ainsi que de l'affectation des précieuses, du pédantisme des femmes sa

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