posa, après avoir été miraculeusement guéri d'une maladie pestilentielle. Comme un tigre impitoyable, Le mal a brisé mes os, Ne me laisse aucun repos. Ainsi de cris et d'allarmes, Mon ame est dans les ténèbres; Qui s'entr'ouvroit sous mes pas: Et me fait trouver la vie Dans les horreurs du trépas. Voyez aussi sous quelles brillantes images le marquis de Pompignan, s'élevant jusqu'à l'enthousiasme de David, peint la grandeur, la justice, et tout-àla fois la clémence du Seigneur. fois Ce Dieu si grand, si terrible, Sa bonté toujours visible Dieu m'a dit : de Bazan pourquoi crains-tu les piéges? Tu fouleras aux pieds leurs veines déchirées ; le Les ennemis de sa gloire Au son bruyant des tambours. Il y a des odes sacrées, qui sont dans genre élégiaque, et où par conséquent le poète exprime sur le ton le plus élevé toute l'énergie du sentiment. Telle est celle-ci du marquis de Pompignan, regardée comme un chef-d'oeuvre. Elle est tirée d'un pseaume, composé prophétiquement par David, ou par Jérémie, à limitation de David, durant la captivité des Juifs à Babylone. La fin de cette ode est une prédiction du châtiment des habitans de cette ville corrompue, et de celui des Iduméens, peuples descendus d'Esaii. La voici tout entière. Captifs chez un peuple inhumain, Nous arrosions de pleurs les rives étrangères; A l'aspect de l'Euphrate, augmentoit nos misères. Aux arbres qui couvroient les eaux, Nos lyres tristement demeuroient suspendues, Tandis que nos maîtres nouveaux Fatiguoient de leurs cris nos tribus éperdues. Chantez, nous disoient ces tyrans, Les hymnes préparés pour vos fêtes publiques; Chantez; et que vos conquérans Admirent de Sion les sublimes cantiques. Ah! dans ces climats odieux, Arbitre des humains, peut-on chanter ta gloire ? Des beaux jours de Sion célébrer la mémoire ! De nos aïeux sacré berceau, Sainte Jérusalem, si jamais je t'oublie ; Si tu n'es pas jusqu'au tombeau L'objet de mes desirs, et l'espoir de ma vie ; Rebelle aux efforts de mes doigts, Que ma lyre se taise entre mes mains glacées, Et que l'organe de ma voix Ne prête plus de sons à mes tristes pensées. Rappelle-toi ce jour affreux, Seigneur, où d'Esau la race criminelle Egorgez ces peuples épars; Malheur à tes peuples pervers, Reine des nations, fille de Babylone! La foudre gronde dans les airs : Le Seigneur n'est pas loin; tremble; descends du trône. Puissent tes palais embrasés Eclairer de tes rois les tristes funérailles! Et que sur la pierre écrasés, Tes enfans de leur sang arrosent tes murailles ! Les pseaumes de David, les cantiques de Moïse, de Débora, de Judith, et ceux des prophètes sont des odes sacrées, qui ont toute la perfection imaginable. Leurs auteurs, considérés uniquement comme écrivains, l'emportent infiniment sur tous les lyriques profanes. L'ode héroïque est faite à la gloire Ode hédes grands hommes en tous les genres. roïque. Le poète y loue avec enthousiasme les exploits, le génie, les talens, les vertus éclatantes des souverains, des ministres, des généraux, des négociateurs, des magistrats, des gens de lettres, etc. Voici quelques strophes d'une Ode héroïque de J. B. Rousseau au prince Eugène. Notre langue n'offre peut-être rien de plus beau. Ce vieillard, qui d'un vol agile Mais la déesse de mémoire, 1 Contre l'iniquité du temps; C'est là que sa main immortelle, Tous ces traits incompréhensibles Chez nos neveux moins incrédules, Les vrais Césars, les faux Hercules Et tout ce qu'on dit à leur gloire, Voyez aussi comme le même poète loue Homère dans cette strophe de son Ode à Malherbe contre les détracteurs de l'antiquité. A la source d'Hippocrène, Homère ouvrant ses rameaux, Tous les jours de fleurs nouvelles Ont soin de parer son front; Le sceptre du double mont. |