POÉSIES Sonnet de mars. C'EST un matin de mars qu'elle m'est revenue, Le givre s'égouttait aux branches, mais, plus bas, Un clair rayon parut. — Bonjour ! c'est moi ! — dit-elle. Et depuis, quelquefois, je me surprends à dire, (1) ARÈNE (Paul), né à Sisteron en 1843, mort à Antibes en 1896. Nous n'avons pas à parler ici du prosateur, qui est charmant. C'est seulement en 1900 qu'on a réuni ses poésies en un volume. Hors la satire du Parnassiculet contemporain (1866) et le Pain du péché, Arène n'avait jamais publié de vers que dans les revues. Ce volume, où l'on a réuni tout ce qu'on a pu retrouver du poète, contient de menus et délicats chefs-d'œuvre. Ce sont, pour la plupart, avec un grain de sel attique, de petits vers badins et bien français, dans le goût du xvIIIe siècle. Paul Arène était cependant capable de s'élever à de plus hautes inspirations, et son Noël en mer, pour être moins caractéristique de sa manière, n'en est pas moins pour cela un petit chef-d'œuvre, et qui mérite de rester classique. La Bouquetière. ÉPRIS des Margots idéales Elle était blonde, presque rousse, Car elle était fraîche à merveille ; De mettre de l'or dans mes poches... Elle, devinant ma pensée, Prit le bouquet entre ses doigts : |