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général, en proportion inverse de vitesse. La raison composée doit être cependant calculée sur la résistance ou tenacité du fond, le frottement des bords, la largeur de la section et le développe ment du cours.

C'est depuis bien plus de deux mille ans que le Don se décharge dans la Mer d'Azow, et il eut bien tout le tems dans la suite des siècles de décharner les montagnes, de dégrader ses berges, de changer par conséquent son lit et produire tous ces atterrissemens, qu'on y observe.

La profondeur exposée ci-dessus n'est que le résultat de toute la pente de la rivière et des vîtesses simultanées. A cet effet, l'eau coule lentement vers la Mer d'Azow et sa chûte n'étant pas sensible; la rivière est plus aisèment regorgée.

J'ai reconnu la même chose aux cataractes du Dnieper; après les cascades qui renferment une chûte de 116 pieds et 4 pouces, dans un développement de 41 milles, la profondeur se manifeste à Kitschkaz, où il y a le bac, et elle n'est aussi que la suite de la pente.

C'est à cause du peu de pente, qu'il reste dans le développement du Dnieper de 165 milles, depuis Kitschkaz jusqu'à la Mer Noire, qu'en soufflant des vents forts du midi, et en tems de tem

pêtes, l'on en ressent des effets jusqu'à Volnianskoï qui est la dernière des cataractes.

La qualité de l'eau, son regorgement et le poisson qu'on pêche alors, sont trois circonstances dignes d'attention, eu égard à l'éloignement de la Mer.

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Une troisième observation de ce genre, que j'ai été à portée de faire, ce fut aux cataractes de Borowitsch, l'année 1798., dans la mission que j'ai eu de la Cour des Russies, pour proposer des moyens de faciliter la navigation, et d'éviter les dangers auxquels les barques sont exposées. La chûte qu'il y a est fort sensible, puisque dans le développement de 17 milles et demi, savoir depuis la Gare d'Opetschenskoï Redok jusqu'à celle de Poterpelskoï, j'ai trouvé trente toises de chûte.

Les inflexions sont multipliées à chaque instant, l'on y apperçoit des remoles, des tournans d'eau, des gouffres, des écueils, des bricoles à chaque pas et un courant très-rapide. C'est pourquoi il est employé dans une barque soixante rameurs, qui se tiennent à quatre rames, qui font l'office de gouvernail; deux en amont ou bien à la proue, les deux autres en aval. Les barques ont différentes longueurs, mais la plus connue est celle de dixhuit toises, qui a la largeur de quatre toises

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et dix pouces, le fond plat, et dont la cargaison monte à 270,000 livres. Me trouvant sur le lieu fus à même de connoître le nombre des barques de ce genre qui ont passé dans l'espace d'onze ans, c'est-à-dire depuis 1787. jusqu'à 1798. Sans parler d'autres canots, sous le nom de demibarques, semerikì et lotki, qui y ont passé, qu'on observe; que du nombre de 35,230 barques qui out descendu ces cataractes, depuis 1787 jusqu'à 1798, il en a péri 463.

Le trafic qui résulte de cette navigation monte à vingt millions des roubles de marchandises annuellement.

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Je ne m'enfoncerai pas aujourd'hui dans cette matière, qui par sa grandeur et son importance est susceptible de plusieurs raisonnemens, et qui me feroit éloiguer de mon but; c'est pourquoi m'en rapportant à ce que je viens de considérer sur le Don et sur le Dnieper, j'observe qu'après une chûte si remarquable des cataractes de la Msta, pommément de celles de Borowitsch, qui renferment trente toises de pente, dans un développe ment de 17. milles et demi, il en résulte un cours lent; et depuis la Gare de Poterpelskoï jusqu'au Jac d'Ylmen, dans un développement de 159 milles, il n'y a que trente neuf toises et deux pieds

de pente. Au contraire la rapidité du courant de ces cataractes est si étonnante, qu'au milieu des dangers, j'ai parcouru les dixsept milles et demi sur une barque chargée, dans une heure et un quart. En printems la chasse à l'eau est plus efficace, à cause de la débâcle, de la plus grande hauteur qui en résulte et du grand volume; en été c'est dans une heure et demie qu'on effectue le passage.

En revenant sur le Don le courant est si fort vis-à-vis la forteresse d'Azow, que les ouvrages et revêtemens qu'on à construits aux berges sont tous tombés en ruine. Il faut adopter d'autres principes: le plus sûr et le plus économique est celui d'en éloigner le courant, en changeant l'angle de bricole.

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On n'a qu'à jeter l'œil sur la II. Planche, où l'on découvre anx embouchures du Don des îlots tout couverts de roseaux, qui ne sont que des atterrissemens de la rivière. Les dépôts s'y forment chaque année d'une manière fort sensible, de-là les embouchures se rétrecissent de plus en plus et de lit se comble.

Suivant la branche principale nommément ap pellée Donskaya, il existe à la derniere pointe le village de Gossoudarevoy toni depuis que Pierré le grand y a été. C'est un village où il n'y a

que des pêcheurs et des propriétaires de filets, qui est inondé, de même que toutes les plaines environnantes, lorsqu'il s'élève des orages de Mer, et lesquelles ne souffrent nullement par les eaux des cruës qui désolent Tscherkask.

C'est à cette pointe, que le Don se subdivise en six branches: celle qui côtoye le dit village, en le redoublant, s'appelle proprement Donskaya; Ja plus orientale s'appelle du Porceau, que les pêcheurs expriment par Swinoe Ghirlo; il y a ensuite l'embouchure Sablonneuse où Petschanaya. qui se sépare en deux, formant le bras Curviligne et celui du Loup sous les noms de Krivoye et Birioutschee ghirlo; le dernier débouché qui s'appelle Lebiajevo, côtoye l'ile sablonneuse, et parmi toutes les embouchures de la rivière, elle est en effet très-inconséquente, étant fort encom brée.

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C'est un principe d'hydraulique que dans un courant quelconque, sitôt que la vitesse de l'eau est plus petite que celle du régime, le lit tend se combler ou à se rétrecir, pour peu que l'eau charie des matières propres à s'y déposer.

La source du mal consiste dans la vitesse de l'eau qui est moindre que celle du régime; de sorte que pour y remédier, il est nécessaire d'en dé

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