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teur des cruës et le degré progressif des niveaux des eaux, il fait paroître Tscherkask, tantôt une fle flottante; et pendant quelque tems une presqu'île.

Les inondations sont plus ou moins sensibles, et apportent plus ou moins de désastres, suivant la quantité des neiges tombées en hiver dans le cœur de la Russie, dans les gouvernemens de Moscou, Toula, Orlow, Tambow, Woronez et Charkow, d'où tirent leur naissance une foule de rivières principales, et secondaires, qui se déchargeant dans le Don, coulent en masse à la Mer

d'Azow.

Ce n'est pas l'eau de la Mer qui menace la Capitale des Cosaques. Ce n'est pas non plus le seul Don; mais une grande quantité de confluens qui semblent conspirer à l'engloutir. Les principaux s'appellent Tkapyor, Medwieditza, Bousoulouk, Yelawla, Vorona, Donetz, Sall et Manytsch, avec un gran nombre de rivières tributaires, des torrens, et des ruisseaux. (Pl.I.)

L'inondation commence à se fair sentir depuis le monastère de S. Tichan jusqu'auz embouchures du Don, à la Mer d'Azow, en couvrant les plaines qui se trouvent sur la gauche de la rivière, et s'étendant depuis sept jusqu'à trente trois werstes

de largeur; c'est-à-dire d'un talus à l'autre des montagnes secondaires, qui bordent la rivière.

Dans un développement de 410 milles, j'ai reconnu que l'épanchement des eaux du Don se fait plus vers la rive gauche que vers la droite, comme la berge droite est roide et montagneuse; tandis que la gauche n'offre que des plaines et des pentes douces.

La direction constante et réguliere, que quelque fameux ingénieur avoit cru appercevoir dans les chaînes des montagnes, mérite d'être exposée avec plus de fondement, puisque cette direction varie dans chaque continent.

C'est un phénomène qui s'observe dans toutes les montagnes les plus hautes de l'Univers, et les collines les moins élévées. Il y a toujours un côté dont la pente est rapide, tandis que de l'autre côté elle est douce; mais ce qui est remarquable, c'est que d'ordinaire les pentes escarpées se correspondent, elles se trouvent du même côté d'une Mer, d'un lac, d'une rivière.

• Toutes les côtes de la Mer depuis S. Pétersbourg jusqu'aux Pyrénées sont douces et fort étendues, tandis qu'elles sont, au contraire plus roides dans l'autre sens. J'ai eu lieu de remarquer, que la Mer Adriatique est bordée par des mon

tagnes qui ont d'un côté leurs pentes roides sur la Mer, tandis qu'elles se perdent insensiblement du côté opposé. Les Apennins ont des pentes escarpées du côté de cette Mer, et des pentes douces sur la Mer de Naples.

La grande chaîne des montagnes qui sépare la Suède de la Norvege, a des pentes douces à l'orient et escarpées au couchant; ainsi que les montagnes d'Espagne qui se perdent insensiblemet à l'orient et au sud vers la Méditerranée et le Portugal. Les Cordilières même ont leur pentes douces à l'orient, tout comme du côté de la Mer de Suède: elles sont très-roides; et on n'y trouve presque point de vallées depuis le Cap-horn, jusqu'à la Mer Vermeille.

Au contraire l'Afrique offre le phénomène dans un sens inverse, ayant ses pentes douces à l'ouest, où les vallées sont immenses.

La chaîne du Liban, qui se prolonge dans l'Asie mineure jusqu'à la Mer Noire, a ses pentes plus douces à l'orient, du côté de l'Euphrate.

C'est par une pareille connoissance, quelque abstraite qu'elle soit, que le Général instruit peut d'abord connoître, où il peut attaquer son ennemi retranché sur une montagne qui n'offre que des précipices; qu'on peut prévoir par-là où il peut

se rencontrer plus d'obstacles; qu'il est plus aisé de reconnoître le chemin pour suivre une mar, che la plus sûre et la moins fatiguante; faciliter le passage de la cavalerie, où elle pourroit être nécessaire; pénétrer avec des pièces d'artillerie; et se glisser dans un pays, où l'on est le moins attendu, sans même Y avoir jamais

été.

C'est par cette connoissance que l'ingénieur habile trouve des facilités pour dresser le plan d'attaque, et l'ingénieur constructeur ou hydraulicien établit des ouvrages, suivant les besoins de la vie, lesquels par la seule direction, restent le plus à l'abri des dégradations solaires et des avalanches, et le plus en état de résister à la corrosion des eaux et au laps du tems.

Or, pour revenir à notre objet, il est à remarquer, que la ville de Tscherkask est assujettie à deux sortes d'inondations; dont la premiere s'appelle des eaux froides et l'autre des eaux chaudes.

La premiere est systématique, régulière et pour ainsi dire permanente; elle arrive ordinairement à la fin du mois de février, ou les premiers jours du mois de mars, elle est sans conséquence, étant la suite de la débâcle de la partie inférieure du Don,

causée par le dégel effectif, ou par quelque ven. chaud du côté de la Mer d'Azow.

L'autre inondation commence vers la fin d'avril, et dure quelquefois jusqu'à la fin de juillet, y compris dans cet intervalle tous les degrés successifs d'élévation et de décroissement. Cette cruë extraordinaire et périodique est le résultat du dégel suivi dans le cœur de la Russie; de la débâcle de la partie supérieure du Don et de tous ses confluens; et de la fonte des neiges qui s'opère dans des pays montagneux, d'où tirent leur naissance les sus-dites rivières, torrens, et torrensrivières.

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Tous les désastres auxquels sont exposés les habitans de la ville de Tscherkask et des plaines, dépendent uniquement de la quantité de neiges tombées en hiver dans les gouvernemens de Toula, Woronez, de l'Ukraine et Slobodskaya.

Le Don, qui prend sa source daus le gouvernement de Moscou, du petit lac de S. Jean, (PL.I.) animé par une vitesse rélative à la déclivité des pays montueux, d'où il tire son origine, par la masse de quatre vingt-deux confluens rapides, grossis par la fonte des neiges, annonce les efforts les plus violents de la part de ses eaux.

Par l'épanchement de toutes ces rivières, Tscher

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